[Chile] Manifestations du 26 juin à Santiago

Ceci est un compte-rendu fait à partir de ce que nous avons pu voir dans les rues le mercredi 26 juin, c’est donc loin d’être exhaustif car il y avait trois manifestations simultanées et plusieurs lycées attaqués la nuit, nous n’avons pas pu être partout.

L’animation a commencé dès 07 heures du matin à divers points de la capitale, se matérialisant par des barricades érigées  devant les universités et les lycées. Comme d’habitude l’Utem et la Usach, les deux universités les plus combatives, n’ont pas été en reste.

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Feu aux prisons avec les matons dedans. Mémoire et subversion.

La manifestation commençait à 13h, mais des heures avant le centre ville était quadrillé de flics, et des jeunes jugés suspects ou qui n’avaient pas leurs papiers sur eux étaient arrêtés en prévention.

On pouvait aussi voir des hélicoptères voler au dessus de la manif, et un œil observateur pouvait déceler sur certains toits de la Alameda d’étranges photographes ou cameramans, flics ou journalistes (la même chose), malheureusement suffisamment hauts pour être hors d’atteinte des manifestants.

À 13h il y avait trois manifestations simultanées qui devaient se retrouver toutes à un même point, la place de Los Heroes. On compte plus de 100 000 personnes qui auraient assisté à la manifestation, qui n’était pas uniquement des étudiants, puisqu’il y avait plusieurs revendications, étudiantes, mais aussi laborales, ainsi que des revendications par rapport aux lois liberticides que l’État chilien s’apprête à nous sortir, entre autre la loi qui punit toute insulte sur les flics, et la loi Hinzpeter, qui parmi d’autres choses interdira le port de la capucha (la cagoule faite avec un tee-shirt)

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Sur la place de Los Heroes une partie de la manifestation a du remonter l’Alameda en direction de Republica, c’est à dire faire en sens inverse le parcours de la manif qui partait de la Usach, car les huanacos (canons à eau) et les flics à pied essayaient de mettre un terme aux attaques sur des magasins et signalétiques présents sur le parcours (À ce sujet, il est intéressant de voir qu’il y a plusieurs carrefours du centre ville qui n’ont plus du tout de feux, et que la circulation n’en est pas bouleversée, et même, les voitures font plus attention aux piétons que d’habitude). À noter plusieurs minutes de balais entre un escadron de flics et des jeunes cagoulés dans une rue adjacente à Los Heroes.

Et à un certain moment des centaines de personnes se sont retrouvées prises en tenaille entre plusieurs canons à eau, ce qui n’a pas terni la motivation des manifestants trempés sous une température de fin d’automne.

De ceux qui se sont dirigés vers Republica certains, des lycéens, ont monté des barricades devant leurs lycées présents dans le quartier, et on fait des salidas (tirer des cocktails ou des pierres, ou des chaises, ou autre, devant les lycées ou facs sur les flics), d’autres sont restés à combattre les flics sur l’Alameda, et une partie est allée se réfugier dans l’enceinte de la Usach, actuellement bloquée. Toute la journée il y a eu des affrontements sur le parvis de la Usach, les flics utilisant les canons à eau et tirant de nombreuses lacrymos, les gens depuis l’intérieur ou devant les grilles du campus tirant sur les flics tout ce qu’il leur passait sous la main. À noter un grand feu allumé qui aura servi à réchauffer les nombreux-ses qui s’était fait tremper par le huanaco, et qui a servi aussi à nettoyer l’air de la lacrymogène. Jusqu’à la tombée de la nuit et probablement plus tard il y a eu des affrontements à la Usach.

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défense de la Usach

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devant l’entrée de la Usach

À 19h à plusieurs endroits du centre étaient aussi organisés des cacerolazos, qui se sont soldés eux aussi par des violences policières, et l’usage du huanaco. Pendant plusieurs heures autour de la place Italia il y a eu une sorte de trappe trappe entre flics et gais lurons armés de cuillères et de casseroles. À noter quelques barricades montées par certains « musiciens », notamment une devant l’université de Chile sur la Alameda, bloquant le transit pendant plusieurs minutes, avant d’être éteinte par le huanaco.

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feu de joie devant l’Aplica

L’animation dans la capitale ne s’en est pas arrêtée là. Dans la soirée il y a eu une déclaration du gouvernement disant que dans la nuit les lycées bloqués qui sont censés être des lieux de vote pour les élections de dimanche allaient être expulsés. Malheureusement il y a eu peu de soutien devant les lycées, certains ont été dégagés par la force, d’autres comme l’Aplica ou Dario Salas, ont décidé de partir d’eux-même, non sans emmerder au maximum les flics, allant jusqu’à les bluffer, pour Dario Salas, attaqué vers 04:30 du matin, où les jeunes se sont échappés par une porte à l’arrière, ou à les ridiculiser pour l’Aplica, attaqué un peu après 03h du matin, où les lycéens ont sorti chaises, tables et tableau, dans la rue du lycée, allumé un grand feu, et se sont assis comme dans une salle de classe, invitant les flics à les rejoindre pour s’instruire. À part un coup de canon à eau qui a servi à éteindre le feu de joie allumé devant la classe improvisée, les flics ont finalement décidé de n’arrêter personne dans ce lycée puisqu’ils venaient pour débloquer le lycée, qui était déjà débloqué. Le scénario sera différent à Dario Salas, car lorsque les flics se sont rendu compte que le lycée était vide, ils ont lancé les motards aux trousses des lycéens, et deux jeunes ont été renversés.

Au total la journée se sera soldé par plus d’une centaine d’arrestations pour les manifestations de l’après-midi, et 150 pour les quelques 22 lycées débloqués la nuit du 26 au 27.

Espérons que ces événements soient les prémices d’un mouvement plus important qu’en 2011, et que les revendications des étudiants dépassent les demandes réformistes de l’éducation gratuite. De fait il n’y a rien à demander à l’État.

Et si l’État par le biais de la presse parle de délinquants, pensant insulter ceux qui agissent dans la rue, assumons ce mot, oui nous sommes des délinquants, et oui notre but est de détruire l’État et ce qui le représente. Qu’à chaque manif il y ait des banques, des ministères, des comicos, des caméras et des journalistes attaqués. Et manifestons notre rage aussi dans les quartiers bourgeois, là où l’opulence dégoûtante règne. Que la peur change de camps !

Que des feux de joie embrasent les barricades
et  réchauffent l’hiver de Santiasko !

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[Argentina] Action solidaire dans le centre-ville de Buenos Aires

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Le jeudi 18, nous avons attaqué avec des pierres la banque ITAU située dans les rues Bolivar et Moreno, en plein centre ville de Buenos Aires. Nous avons aussi peint sur leurs vitrines « Solidarité avec la révolte au Brésil ». Un petit geste que nous voulons partager au moment où le pape François Ier (Jorge Bergoglio) se promène dan les rues du pays voisin, devant une foule stupide qui l’acclame, pendant que des milliers de personnes meurent de faim ou sous les balles de l’armée, alors que d’autres crèvent dans les favelas surpeuplées ou sous le joug du narcotrafic et des drogues.

Ni la provocation de la richesse du Vatican, ni le spectacle millionnaire de la prochaine coupe du monde de football, ne peuvent cacher tant de misère.

Contre toute Autorité !

PROPAGANDE ET ACTION

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[Argentina] Jorge Olivera, responsable de l’enlèvement de Marie-Anne Erize, en cavale

Le 5 juillet 2013, Jorge Antonio Olivera, responsable de la disparition de la franco-argentine Marie-Anne Erize, est condamné pour ses actes lors de la dernière dictature militaire, à la prison à perpétuité.

Le 25 juillet, il est conduit, avec un de ses camarades accusé, à l’hôpital militaire central Cosme Argerich pour des raisons médicales floues. L’autorisation de son transfert depuis le centre pénitentiaire a été appuyé par la psychologue Marta Ravasi, sa femme.
L’évasion pensée par Olivera se révélera être une réussite car il est encore aujourd’hui en cavale. Mais rien n’aurait pu se faire sans ses collaborateurs, membres du pouvoir judiciaire, des forces armées, du service pénitentiaire fédéral et du corps médical.
Les deux hommes sont aujourd’hui introuvables, une récompense de 2 millions de pesos est mise en jeu pour chacun d’entre eux.

Le 15 octobre 1976 à midi, alors qu’elle venait faire réparer son vélo, Marie-Anne Erize fut la proie d’un enlèvement. Un inconnu en civil l’aborda et finit par la pousser agressivement à l’arrière d’une Ford Falcon, marque de fabrique des patotas (groupes paramilitaires) lors de la dictature, avec l’aide de deux autres agresseurs. Ce fut la dernière fois que la jeune femme fut aperçue. Depuis peu, elle s’était réfugiée àSan Juan, petite ville du nord-ouest de l’Argentine. La dictature militaire l’avait contrainte à fuir Buenos Aires, devenue alors trop dangereuse pour elle.

La jeune femme d’origine française naquit en 1952 et grandit dans la province de Missiones. Adolescente, elle s’installera avec sa famille à Buenos Aires. À 19 ans, elle jonglera entre différents mondes : celui de la mode, où elle débutera une carrière de mannequinat, et celui de l’action sociale à la villa (Bidonville argentin) Bajo Belgrano.
Deux ans plus tard, elle s’oriente vers une carrière de journaliste et de ce fait s’inscrit à l’Université de Buenos Aires dans la filière anthropologie. Nous sommes en 1973, comme beaucoup de jeunes de gauche, Marie-Anne attends avec impatience le retour de l’ancien président éxilé, Juan Domingo Perón.
Très proche encore des habitants de la villa Bajo Belgrano, elle se rend avec eux à un événement tant attendu : l’arrivée de Perón à l’aéroport d’Ezeiza, le mercredi 20 juin 1973. Toutes la gauche argentine y est rassemblée. Mais le « vieux », comme on l’appelle, a bien changé lors de son exil en Europe aux côtés de Franco et d’autres fascistes en vogue sur le vieux continent. Les cris de joies sont bientôt remplacés par ceux de terreur et de douleur. Perón ordonnera à l’aile droite péroniste de tirer sur les « gauchistes » présents. Un véritable massacre eu alors lieu.
Comme beaucoup, Marie-Anne se sentira trahie par cette homme qui leur avait promis la révolution. Et par le biais de son compagnon de l’époque elle rejoindra la guérilla, le groupe des Montoneros.

L’ancien militaire Jorge Olivera s’est bien reconverti à la sortie de la dictature : Il ne s’agit plus de torturer et de commanditer des enlèvements mais de défendre ceux qui ont agit ainsi. Il est alors avocat et dément toute inculpation concernant son implication dans la disparition de Marie- Anne Erize. Comme toute pourriture qu’il a pu être et qu’il est encore, il n’a eu aucun scrupule lors de la défense de personnages tels que le général  Guillermo Suárez Mason (commandant lors de la dictature du 1er corps de l’armée argentine et ayant ainsi le pouvoir décisionnel des agissements dans les centres de détention clandestins Automotores Orletti, Pozo de Banfield, La Cacha et Olimpo), l’Amiral Emilio Eduardo Massera (un des dirigeants de la junte) ou Erich Priebke (Hauptsturmführer de la SS  à Rome).

En 2000, alors qu’il s’apprêtait à savourer une seconde lune de miel en Italie avec sa femme, il fut arrêté par Interpol sous la demande du juge français Roger Le Loire pour la disparition de Marie-Anne Erize.
Sa défense en Italie fut assurée par l’avocat néofasciste Augusto Sinagra, défenseur également de Licio Gelli, grand maître de la Loge P-2, dont les anciens membres n’étaient autres que Guillermo Suárez Mason, Emilio Eduardo Massera et Sinagra lui même.
Avec l’aide de l’armée Olivera obtint après 42 jours d’enfermement, sa liberté.

En 2007, le juge fédéral de San Juan, Leopoldo Rago Gallo, ordonna la détention d’officiers et sous-officiers dont Olivera pour les tortures commises à l’encontre de l’actuelle juge Margarita Camus. Furent alors arrêtés Osvaldo Benito Martel et Alejandro Víctor Lazo. Mais Olivera y Vic passèrent à la clandestinité.
Durant un an Olivera, se prélassa tranquillement à Vicente López en compagnie de sa femme dans un somptueux chalet.
Le 3 novembre 2008, une brigade de la Police Fédérale l’arrêta malgré une tentative de fuite du bourreau.

On sait aujourd’hui que l’enlèvement de Marie-Anne Erize fut dirigée par Olivera accompagné des officiers Eduardo Bic et Eduardo Daniel Cardozo. Il emmenèrent alors la jeune femme au centre clandestin de détention « La Marquesita » où Olivera et Cadozo se disputèrent entre eux le droit de violer la détenue. Ils l’assassinèrent peu après.

Comment de telles ordures peuvent encore échapper à une justice, déjà trop douce pour eux, avec la complicité des institutions ?
Pourquoi réclamer justice alors que c’est elle-même qui l’aide à s’évader ?
Reprenons en main une vraie justice populaire et auto-organisée et appliquons la nous-même ! Continue reading

[Uruguay] Communiqué de la Solidaria : le harcèlement policier continue

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le 19 mai ,

Le vendredi 10 mai dans la matinée, des policiers, qui arrivèrent en quatre patrouilles, ont tenté d’ouvrir la porte d’entrée de la Solidaria, par des coups de pieds, des insultes et des menaces. Des camarades et des voisins se sont approchés du lieu , situé rue Fernandez Crespo et Cerro Largo, jusqu’à ce que les Forces répressives se retirent.

Comme il était à prévoir, ils sont revenus, le lundi 13 mai, dans la matinée également, exigeant -sans convocation- que quelqu’un de l’espace se présente au commissariat compétent pour être auditionner à propos du rassemblement de l’Église de la congrégation évangélique allemande qui eu lieu le jeudi 2 mai.

Jeudi 16 mai, aux alentours de vingt-et-une heures, quatre policiers ont frappé à la porte appelant un camarade -cette fois avec une convocation- pour qu’il aille témoigner.

Samedi 18 mai, dans la matinée, le camarade a été interrogé près de trois heures non pas uniquement sur le rassemblement mais aussi concernant les groupes qui se réunissent à l’espace. Il fut également interrogé sur ses idées, par exemple, ils lui ont demandé si il était anarchiste, laissant ainsi entrevoir la véritable nature de l’interrogatoire. Ils ne lui posèrent pas que des questions, ils profèrent également des menaces de toutes sortes, y compris celle d’une possible intervention d’un RAID, suite à une fausse déclaration créée par eux-même, concernant le siège d’un narcotrafic établit à l’espace.

Le caractère illégal de la tentative d’expulsion et des demandes d’audition sans convocation ne nous surprennent pas et ne sont pas la source de nos protestations. Le mode d’action illégal de la police, la corruption et l’arrogance font partie du même mode vie que celui amené par les exploiteurs, les puissants et leurs défenseurs. Les forces répressives de l’État ne remplissent pas d’autres fonctions que celles d’humilier, de frapper, de menacer, d’enfermer et de faire peur à tous ceux qui ne servent pas à leur monde.

Nous ne nous sentons victimes de rien, nous sommes fiers de défendre un espace que nous avons créé comme un outils pour promouvoir un monde dans lequel les relations ne sont pas réglementées par le pouvoir et l’argent.

Nous savons bien que cela ne signifie pas exclusivement une tentative d’expulsion de la part de la congrégation de l’Église évangélique allemande avec la complicité des forces répressives de l’État. Nous savons que cela signifie plus que tout une tentative d’instauration de la peur dans nos têtes, nous qui ne restons ni tranquilles, ni silencieux. Nous savons qu’il s’agit d’une attaque envers les groupes, les collectifs et les individus qui combattent cette forme de vie basée sur l’exploitation. Nous savons très bien qu’il s’agit d’une attaque envers la lutte contre la mégamine Aratirí et contre tous les projets sociaux autonomes. Nous savons bien encore plus et nous pouvons dire sans hésitation qu’ils tentent de donner une leçon à tous ceux qui n’acceptent pas les conditions de vie imposées par les puissants et les exploiteurs et qui tentent de créer un autre monde basé sur la solidarité, l’entre-aide mutuelle, l’autogestion et l’action directe.

Non à l’expulsion de La Solidaria!
Sortez vos mains de nos centres sociaux.

Source : https://periodicoanarquia.wordpress.com/2013/05/19/comunicado-de-la-solidaria-continua-el-acoso-policial/

Traduit par nos soins en collaboration avec Contra Info

[Uruguay] Montevideo: Solidarité avec la Solidaria!

solidariaMain tendue au camarade, poing fermé à l’ennemi…

Le 10 mai 2013

Aujourd’hui, vendredi 10 mai 2013 à 8h15, à l’espace La Solidaria situé à Fernández Crespo 1813, un patrouille de la police a violemment fait irruption en fracassant la porte, sans aucun mandat, sans s’identifier et en menaçant de réprimer violemment ceux qui se trouvaient à l’intérieur. Quelques voisins sont venus en solidarité pour protester contre la procédure engendrée dans un quartier assiégé par un narcotrafic (las bocas de pastas) amené par l’indifférence et la complicité policière.

Les camarades qui étaient présents ont refusé de sortir devant la situation violente des menaces. Devant cela s’est fait sentir la solidarité amenée par des personnes qui s’étaient regroupées devant la porte de l’espace. Quelques minutes plus tard, un avocat est arrivé, constatant l’illégalité de la procédure. Il a contrôlé ceux qui se trouvaient à l’intérieur et ensuite déclaré qu’il ne s’agissait pas d’une appropriation mais d’une occupation légitime. Après quelques provocations d’un représentant de l’État, qui s’est identifié comme étant du des services de renseignements et qui a commencé à photographier les visages de quelques camarades, la police s’est retirée.

Cette avancée répressive a été menée dans le cadre de l’organisation de la mobilisation d’aujourd’hui pour la défense de l’eau et des ressources naturelles dans la région. Il faut prendre en compte que “La Solidaria” est le siège de coordination régionale du sud contre les mégas projets, et qu’hier s’est déroulé une activité intense concernant la planification de la mobilisation d’aujourd’hui.

La Solidaria est un espace autonome qui a ouvert ses portes en février 2012, quand un groupe de personnes a décidé de réquisitionner cet espace pour l’autogérer et y réaliser diverses activités, en promouvant des valeurs solidaires, anti-autoritaires et d’entreaide mutuelle ; en l’utilisant comme un outil pour renforcer la lutte sociale.

Dans cette maison, il a été réalisé, tout au long de cette année et demie, différents types d’activités, comme : Le cycle du cinéma social et de débats (tout au long de l’année 2012), des discussions sur l’anti-patriarcat et l’éducation (mars 2012), « La foire du livre indépendant et autonome » (FLIA) (Juin 2012), La foire du livre anarchiste de Montevideo (Juillet 2012, avec la participation de maisons d’édition d’Uruguay, du Brésil et d’Argentine), Le festival du cinéma indépendant Globale (Août 2012). Et différents ateliers, qui pour certains fonctionnaient jusqu’à aujourd’hui : Théâtre, récupération créative, reliure artisanale, artisanat avec le maté, ateliers de tango, atelier de cinéma et de vidéo. Et diverses discussions/débats sur des thèmes variés (lutte syndicale, libération animale, environnement et lutte écologique). À leur tour, divers collectifs critiques envers cette réalité utilisent le local comme un espace de réunion et de projection collective, répondant ainsi à un manque d’espaces physiques pour les organisations sociales de Montevideo.

Dans ce même local, il existe depuis onze ans, la « Bibliothèque et archives sociales Luce Fabbri » qui dispose d’un tas de documents uniques, au niveau national, concernant les mouvements ouvriers et sociaux en Uruguay et en Italie des années 1929 à 2000, et une importante documentation sur la lutte antifasciste italienne en Uruguay, appartenant à la défunte militante antifasciste Luce Fabbri (1908-2000), entre autres matériaux.

Les écrits en question appartiennent légalement à l’Église Évangélique Alemande (protestants). La « Bibliothèque et archives sociales Luce Fabbri » a toujours fonctionné dans ce local en autonomie et indépendamment de la dite Église, comme elle maintient également, aujourd’hui, sa totale autonomie avec l’espace La Solidaria avec qui elle partage ses valeurs de solidarité, d’entreaide mutuelle et d’autogestion.

Jusqu’en 2011, l’Église Évangélique, pour s’acquitter de ses dettes envers l’État, avait cédé l’espace, à travers un accord passé avec le INAU1 à une ONG qui utilisait le local pour enfermer de nombreux enfants, dans des conditions de semi-détention, complètement entassés et dans des conditions d’hygiène déplorables. Si bien que, l’INAU se vit dans l’obligation de le fermer pour les dites conditions inhumaines.

À ce moment, un groupe d’individus sensibles à la réalité sociale a restauré le local pour le rendre habitable et ce dernier commença alors à fonctionner comme un espace social solidaire et comme habitation pour quelques camarades, investissant constamment du temps et de l’argent dans son entretien physique et social.

La Solidaria est aujourd’hui un espace quasi unique à Montevideo, où des liens humains peuvent être générés sans intervention d’argent, sans profit, ni intérêt politique de partis. C’est un espace ouvert pour construire un autre type de relations humaines et de liens avec le milieu social, d’où il est possible de construire une société qui se base sur le bien-être collectif et non l’ambition économique, sur la solidarité et non la compétition et l’égoïsme. Dans la lutte pour nos libertés et non dans la soumission aux politiques économiques globales. Dans un espace de vie et non de lois mortes.

Parce que nous croyons que nous devons créer nos espaces, et qu’ils ne doivent pas être offert par un dieu ou un État, que nous pensons qu’il est nécessaire de défendre nos propres espaces.

Ne soyons pas indifférents, ils nous enlèvent ce qui est à tout.e.s

Solidarité et Entre-aide Mutuelle
Non à la répression à La Solidaria, ni envers aucun projet social autonome !

1INAU : Instituto del Niño y Adolescente del Uruguay, Institut de l’Enfant et de l’Adolescent en Uruguay.

Source : Material anarquista

Traduit par nos soins en collaboration avec Contra Info

[Chile] Temuco : La Cour d’Appel confirme la détention préventive de la camarade Yaritza

Le 7 mai 2013

Suite au refus du Tribunal Pénal de revenir sur la détention préventive de la camarade Yaritza Grandon le 26 avril, la défense a décidé de faire appel afin de sortir la camarade de prison.

Le 2 mai 2013, la cour d’appel a confirmé la détention préventive de la camarade Yaritza, obtenant une seul voix (le ministre Julio Cesar Grandon) contre trois pour sa libération.

Rappelons-nous que Yaritza a été placée en détention avec Roxana y Ariadna accusées de divers attentats à la bombe à Temuco, selon la Loi de contrôle des armes. Yaritza, en particulier, a des problèmes de motricité fine, qui l’ont amené à suivre un traitement à un institut du Téléthon et lui empêche, actuellement, de manipuler des objets. La Cour, dans son ridicule, l’accuse de fabriquer et de poser des bombes.

Solidarité avec les camarades Yaritza et Ariadna !

Jusqu’à briser les fantasmes de l’État !

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[Chile] Temuco : Lettre de Roxana et nouvelles de Ariadna

temuco : Roxana y Ariadna

Lettre de Roxana Marin, compagnonne enceinte accusée de fabrication d’explosif.

Lettre de Roxana Marin, prisonnière depuis le 28 mars, suite aux descentes de flic qui on eu lieu à Temuco, où la police l’accuse de “détention de matériel explosif et placement de celui-ci”. Nous dénonçons que ceci est un autre grossier montage pour emprisonner ceux qui détestent leur normalité dégoutante.

Depuis le Centre Pénitentiaire de Femmes de Temuco, le jeudi 11 avril 2013 :

“Merci à toutes les personnes qui ont été présentes d’une forme ou d’une autre. Merci pour le soutien, pour les preuves d’affection dans ces moments dans lesquels ils nous ont pris la seule chose qui nous appartient, notre liberté.

À mon fils/fille Lion et à moi ils ont réussi à nous soumettre physiquement entre ces quatre murs, mais pas mentalement ni émotionnellement face à cet absurde et ridicule montage crée en partie par le bureau du procureur, la police, la presse et l’État.
La force, le courage et la conviction sont intacts pour résister contre tout ce qui vient contre moi, mon fils Lion et mon compagnon.

Cet être qui est en moi, grandit plus fort que jamais, recevant l’énergie de toutes les personnes qui m’ont rendu visite, sans prendre en compte l’affinité que nous pouvons avoir ou si à la sortie de prison je vais les suivre ou les lier à moi. Je n’ai rien à cacher, j’ai senti ici à l’intérieur que ces lieux sont faits pour ceux qui n’acceptent rien de tout ce qu’on veut nous imposer, ou imposer à nos enfants, qui sont les êtres que nous devons protéger des griffes menaçantes de l’État-Prison.

Pour le moment il n’y a pas de mots suffisants pour exprimer ce que nous ressentons dans cet endroit dégouttant, mais soyez tranquilles, jamais ils ne pourront nous affaiblir d’aucune forme que ce soit.

Des salutations chaleureuses pour tous ceux qui ont fait part de ma condition de prisonnière dans ces moments où se définit qui est avec nous ou non.

Roxana Marin Laurie
Prisonnière Anti-autoritaire séquestrée depuis le 28 mars 2013
C.P.F (centre pénitentiaire féminin) Temuko-Prison

Des nouvelles de Ariadna ce lundi 29 avril.

c prisonnière du 28M a été placée en isolement dans le Centre Pénitentiaire de Temuco pour se rebeller et insulter la magistrature.

Personne ne sait encore combien de jours elle restera dans cette situation. Elle ne peut pas recevoir de visites ni de nourriture jusqu’à nouvel ordre.

C’est difficile d’avoir des infos, mais sachez qu’elle est harcelée et qu’ils lui mettent la pression.

Source : Libertad28m

Traduction : Contrainfo

[Colombia] Le terrorisme d’État et l’impunité : le Général Velandia n’est toujours inquiété.

À la veille de l’Examen Périodique Universel sur la situation des droits de l’Homme en Colombie, Le Conseil de l’État a honteusement annulé la destitution du Général Álvaro Velandia Hurtado, responsable de la disparition forcée de Nydia Erika Bautista.

La jeune femme, alors âgée de 30 ans, était membre du groupe guérillero M-191, qui contrairement à d’autres organisations colombiennes et se rapprochant des Tupamaros2 uruguayens, défendant l’idée de combats urbains plutôt que dans la jungle. L’organisation fait son apparition en 1974, l’une des ses premières actions, qui eut lieu la même année, fut le vol de l’épée de Simón Bolívar. Ils déclarèrent lors de la revendication de l’acte : «  Bolívar, ton épée retourne à la lutte »3.

En 1982, alors que Belisario Betancur Cuarta est Président de la République Colombienne, le M-19, l’accuse personnellement de ne pas œuvrer pour la paix au sein du territoire colombien et demande qu’il soit jugé.

Le 5 novembre 1985, suite à de nombreuses négociations entre le gouvernement et les guérilleros, le groupe décidera la prise du palais de justice de Bogotá, prenant ainsi en otage 350 personnes, dont onze des vingt-cinq juges de la cour suprême.

Fidèle à sa délicatesse, l’armée colombienne donnera l’assaut, le lendemain, provoquant une fusillade où 100 otages perdront la vie. Une dizaine de personnes seront évacuées par l’armée vers une école militaire pour un « débriefing ». Ces personnes ne donneront plus signe de vie par la suite et leurs corps ne seront pas retrouvés sauf pour l’une d’entre elles qui se trouvait parmi les corps calcinés à l’intérieur du tribunal. Étrange affaire qui impliquerait que le cadavre aurait été ramené par la suite au sein du palais de justice, et qui sous-entend et laisse imaginer le caractère sale de ce « débriefing ». Tous les guérilleros auraient-été tué sauf deux d’entre eux, dont l’un disparaîtra les jours suivants la prise du palais.

Du point de vue de l’organisation de défense du territoire, l’armée met en place une nouveau Bataillon spécial, le BINCI4 ou XXème Brigade, dirigé par le Brigadier Général Ricardo Charry Solano. Cette escouade paramilitaire a été directement impliquée dans la création de la Triple A (Alliance Américaine Anticommuniste) en 1979, selon un rapport de 1979 de l’ambassade des États-Unis à Bogotá. Le rapport décrit un plan destiné à «créer l’impression que l’Alliance Américaine Anticommuniste s’est elle-même mise en place en Colombie et se prépare à recourir à des actes violents contre les communistes locaux.»

Le BINCI a été accusé de sa participation à de nombreux actes de terrorisme : attentats à la bombe, kidnappings, assassinats contre des militants de gauche et abus contre des prisonniers issus de la guérilla.

La disparition forcée de Nydia Erika Bautista fait partie de ces nombres actes terroristes. Le 30 Août 1987, la jeune femme est enlevée à son domicile et jetée de force dans un véhicule par un groupe issu du BINCI. Malheureusement, ce n’est pas la première fois que Nydia Erika passera par les mains de l’État : elle avait déjà été auparavant victime d’une arrestation en raison de sa participation active au sein du M-19.

Son corps sera retrouvé, trois ans plus tard, laissant apparaître des marques de tortures et d’abus sexuels mais aussi révélant le mode d’exécution adopté : Une balle dans la tête. Elle avaient été classé jusqu’à ce jour comme N.N (sans nom)

Le 9 Juillet 1995, le Procureur délégué de la Colombie pour les droits de l’Homme, Hernando Valencia Villa, a annoncé les conclusions d’une enquête disciplinaire concernant le meurtre et les tortures infligées à Nydia Erika : le Brigadier Général Álvaro Hernán Velandia Hurtado et un sergent de l’armée devront être expulsés des forces armées.

C’est cette même décision qui aujourd’hui n’est toujours pas appliqué à l’encontre de ces fascistes. Une impunité qui est profitable pour tous les initiateurs de crimes similaires à l’encontre de jeunes militants, qui continuent à se la couler douce.

Comment le peuple peut-il trouver la paix alors que les dirigeants pratiquent un terrorisme impuni ?

La lutte doit continuer ! Justice sociale !

Sources :

http://www.anarkismo.net/article/25428

http://www.nydia-erika-bautista.org/

Political Murder and Reform in Reform in Colombia: The Violence Continues, Human Rights Watch, 1992 – 118 pages

 

 

1Movimiento del 19 Abril.

2Les Tupamaros sont un mouvement politique uruguayen, d’extrême-gauche, qui prôna l’action directe et la guérilla urbaine dans les années 1960 et 1970.

3 « Bolívar, tu espada vuelve a la lucha »

4Batallón Único de Inteligencia y Contrainteligencia,

[Chile] Arrestation de Hans Niemeyer

July-6th-roundstone-on-Flickr1Le 26 avril à 09h du matin la police judiciaire a arrêté Hans Niemeyer, compagnon qui était en cavale depuis 4 mois après avoir décidé de terminer son assignation à domicile, accusé sous la loi anti-terroriste pour un soi-disant placement et fabrication d’engins explosifs.

Apparemment, selon ce que Hans a dit aux avocats de la défense et ce que la police elle-même a dit, il n’y a pas eu d’affrontements ni les coups habituels de la police contre les détenus. Hans aurait été arrêté dans un appartement à Villa Portales, commune d’Estación Central.

Les services d’Intelligence (?) n’ont pas encore dit comment ils avaient trouvé son lieu de clandestinité.

Hans a été transféré depuis la caserne de la police judiciaire jusqu’au palais de justice où ils ont contrôlé son arrestation à 14h. Le chef du parquet général sud, Raul Gusman a dit : ” Ce n’est pas une victoire spécialement pour le parquet général sud, mais pour l’institution chilienne, où une personne doit confronter autant ses droits que ses devoirs, et dans le cas de Niemeyer, son devoir est de se présenter devant la justice”.

Le parquet général cherchait à retarder son procès demandant comme date le 24 juin, alors que la défense espérait qu’il aurait lieu le 6 mai (date fixé alors qu’il était encore en cavale). Finalement le tribunal a fixé comme date le 17 juin.

On ne sait pas encore dans quelle prison et quel module l’État décidera de séquestrer Hans en attendant son procès sous la loi anti-terroriste.

Depuis ici, nous saluons sa position digne devant cette nouvelle chasse à l’homme et nous lui envoyons un salut révolutionnaire rempli d’énergie et de courage pour tout le procès légal-théâtral qui s’approche.

Fin de la loi anti-terroriste !

(… nous espérons pouvoir actualiser bientôt et compléter par plus d’informations)

source : Publicación Refractario

traduction : Contrainfo

 

 

[Colombia] L’ombre de La Colosa sur Cajamarca, Tolima

No a la ColosaLes mégamines, nouvel Eldorado mythique

Pays à vendre, à prix cassé. Voilà le slogan convenant le mieux aux gouvernements successifs d’Uribe Vélez et maintenant de Juan Manuel Santos. Leur politique minière n’est rien d’autre que la vieille politique coloniale du troc d’or contre de la verroterie

Le cas de La Colosa, en Cajamarca, est l’un des plus emblématiques de l’actuel modèle minier extractiviste qu’on cherche à imposer en Colombie au bénéfice du grand Capital. Avec ce projet, on est en train de militariser et d’écraser la population paysanne, tout en renvoyant dans les limbes la souveraineté alimentaire du peuple colombien afin qu’une multinationale récupère le terrain et contamine les cours d’eau avec du cyanure. Ce projet est paradigmatique du caractère insoutenable du modèle de développement dépendant et atrophié en vigueur en Colombie.

Secteur mégaminier, le rouleau compresseur en roue libre

Depuis 2006, le gouvernement colombien poursuit le développement d’une politique agressive dans laquelle l’industrie minière est définie comme un pilier du « développement » national : statut qui reste d’actualité dans le Plan de Développement National du gouvernement Santos [1]. L’investissement étranger dans l’exploitation des mines et des carrières a augmenté de façon exponentielle, passant de 466 millions de $US en 2002 à 1 789 millions de $US en 2008 et 3 094 $US en 2009 [2]. Si en 2001, il existait 1 889 titres miniers en Colombie, en 2010, on était passé à 8 928 de titres qui englobaient 4 839 149 hectares de terre. 40% du territoire national sont de fait actuellement cédés ou réclamés pour l’exploitation minière [3].

Ce processus a lieu dans un contexte de renforcement d’un modèle économique néo-extractiviste en Amérique Latine grâce aux prix record atteints par des minerais comme le charbon, l’or ou le pétrole au cours de la dernière décennie. Tandis que le gouvernement affirme que l’exploitation des ressources énergétiques et minières apportera bien-être et prospérité à toute la population, dans la pratique, des cas comme celui de Cerro Matoso ou d’El Cerrejón, comme tant d’autres, mettent en évidence que ce type d’exploitation, réalisée avec toute sorte d’appâts et de bénéfices pour les multinationales, n’enrichit qu’une infime élite nationale et étrangère. Les communautés locales sont exclues des bénéfices et doivent payer les coûts sociaux et environnementaux de ces exploitations –récemment, la multinationale Drummond a balancé 500 tonnes de charbon à la mer, ce qui a causé indignation et perplexité d’autant que l’Agence Nationale des Licences Environnementales a levé la sanction.

Autre exemple : celui de Puerto Gaitán, dans le Meta, municipalité qui a reçu le plus de royalties au titre de l’exploitation pétrolière. Cependant, les enfants y meurent de faim, (13 rien qu’au cours du premier semestre 2011) et l’on enregistre un des taux de mortalité infantile les plus hauts du pays, avec 61 enfants pour 1000, trois fois plus que la moyenne nationale. De son côté, la population manque des services de base comme l’accès sûr et stable à l’eau potable ou à l’électricité, et les chemins que l’on a construits ne sont là que pour permettre la sortie de l’ « or noir » [4]. Il se produit à peu près la même chose avec le Cerrejón dans la Guajira : malgré les immenses richesses produites par plus de deux décennies d’exploitation du charbon, la population locale continue de connaître des niveaux d’analphabétisme, de malnutrition, d’inégalité et de manque de ressources de base bien supérieurs à la moyenne nationale.[5]

Voilà les éléments qui permettent de comprendre le pourquoi de la résistance populaire croissante face aux mégaprojets miniers qui s’étendent petit à petit sur tout le territoire national.

Un nouveau mythe d’Eldorado

De toutes les zones d’activités minières, ce sont celles de l’or sont le plus actives, avec beaucoup de dynamisme, mais elles représentent un des plus grands dangers pour la biodiversité, le développement durable et la vocation agricole du pays. Il existe actuellement environ 89 projets de mégamines aurifères en Colombie, la majorité d’entre eux en phase de prospection ; on estime qu’il y a au moins 2015 tonnes d’or dans le pays (60 millions d’onces). L’Antioquia remporte « la médaille d’or » en concentrant 47 de ces projets [6]. Des communes comme Remedios, Caucasia ou Ségovia, ont vu augmenter de manière assez préoccupante la violence, associée à l’avance des paramilitaires qui agissent en coordination avec l’armée, en harcelant les orpailleurs artisanaux dans la dispute pour le métal précieux (on estime à 40 382 le nombre des orpailleurs artisanaux qui travaillent l’or). [7]

Aujourd’hui, on produit 40 tonnes annuellement et le projet gouvernemental est d’intensifier la production pour atteindre les 80 tonnes vers 2019 [8]. La bagarre n’est pas pour le seul contrôle de la production d’or, mais aussi pour le contrôle des titres miniers. D’après l’analyste Mario Valencia, « le business, c’est évidemment l’extraction de l’or mais aussi la vente des actions des entreprises qui ont les titres miniers. C’est presque la même chose avoir l’or en lingots dans les banques que dans la montagne » [9].

Les entreprises principales qui possèdent des titres d’exploitation aurifère sont l’AngloGold Ashanti ( au moins 410 titres- 391 directs, 19 par le biais d’Explorations Choco Colombia S.A.S., contrôlant au moins une superficie de 821 087 hectares) et la Continental Gold (au moins 135 titres, pour une surface de 111 000 hectares) ; il convient de souligner que ces chiffres sont des estimations, car ces entreprises opèrent sous des noms, filiales, raisons sociales différents etc…Toutes deux sont associées dans l’exploitation de La Colosa, dans la commune de Cajamarca, Tolima, l’AngloGold Ashanti étant majoritaire. Toutes ces concessions sont pour 30 ans, prolongeables de 30 ans supplémentaires [10]. On espère que l’exploitation de La Colosa démarrera en 2019, année où le gouvernement s’est fixé l’objectif de multiplier par deux la production aurifère ; ce seul fait prouve que La Colosa n’est pas un projet de plus, mais une pièce maîtresse dans le projet du bloc dominant.

On calcule que La Colosa produirait environ 24 millions d’onces d’or; le coût environnemental de cette exploitation peut se calculer en tenant compte de la nécessité de remuer plus de 100 tonnes de roche pour produire à peine une once d’or… La Colosa, selon différentes estimations, produirait, en plus, 100 000 tonnes de résidus miniers par jour, plus de 8 tonnes de cyanure, 500 tonnes de dioxyde de carbone, et utiliserait 70 millions de litres d’eau… tout cela pour produire à peine 50 kilos d’or [11]. Personnellement, je ne sais pas si le prix du marché justifie, ne serait-ce qu’en termes purement économistes, les terribles dégâts environnementaux et sociaux que cela produirait. L’AngloGold occupe aujourd’hui complètement la commune : elle possède 21 titres miniers qui couvrent 60% de la municipalité de Cajamarca (30 440 hectares), suite à quoi les dégâts estimés pour la zone, une fois lancée l’exploitation, seraient irréversibles [12].

Militarisation et secteur minier

La force publique protège le grand investissement privé et les paramilitaires empêchent la protestation sociale et poussent au déplacement
CODHES, Quelle consolidation ?, Février 2011 [13]

Militarisation et secteur minier vont de pair dans le contexte du conflit colombien: ce n’est pas un hasard que là où les activités contre-insurrectionnelles sont en hausse, il y a des intérêts de nature économique. 30% de la force publique (environ 100 000 hommes en uniformes) est mise au service des entreprises énergétiques et minières, pour protéger leurs investissements en infrastructures et leurs cadres et sous-traitants, et faire taire les protestations des communautés, souvent avec l’aide des paramilitaires « en nettoyant » le terrain. Les soldats se chargent aussi d’éradiquer toute forme de « concurrence » pour les entreprises méga-minières transnationales. En application d’une politique strictement au service du grand capital, toute forme de production paysanne ou artisanale, y compris l’activité minière artisanale, a été déclarée illégale, par les médias et les fonctionnaires publics. Pour bien faire savoir que la loi colombienne est aux côtés du capitaliste, de préférence s’il est étranger, on a approuvé des décrets pour combattre les mineurs artisanaux et ils sont fréquemment dénoncés dans les médias comme étant ceux qui financent l’insurrection pour « justifier » ainsi les attaques qu’ils subissent à l’enseigne de la contre-insurrection. De cette façon, l’Etat met en cause la subsistance de plus de 300 000 familles (cinq millions de personnes) qui dépendent du secteur minier artisanal, pour mieux servir les entreprises minières multinationales [14].

Dans ce cadre de militarisation croissante, 573 mines dites “illégales” ont fait l’objet d’interventions [15]. Cette militarisation et la présence importante de groupes paramilitaires sous l’aile de l’armée pour qu’ils fassent le sale boulot, aboutit à de violents accrochages et violations contre les communautés. Ces dix dernières années, d’après les Brigades de Paix Internationales, 80% des violations des droits humains et 87% des déplacements forcés en Colombie ont eu lieu là où sont développés des mégaprojets d’exploitation minière (il existe 42 districts miniers composés de 328 communes), ainsi, 78% des attentats contre des syndicalistes ont été perpétrés contre ceux qui travaillent dans le secteur minier et énergétique[16].

Dans la zone d’Anaime, en Cajamarca, depuis l’arrivée de l’AngloGold la militarisation de la vie de la communauté a considérablement augmenté, touchant le tissu social. Un dirigeant communautaire de la région, Yesid Muñoz, du Comité Environnemental et Paysan de Cajamarca, nous parle de l’atmosphère de militarisation vécue à Anaime :

« L’AngloGold fait travailler beaucoup de paysans. Le peu de jeunes qui restent à la campagne est poursuivi par l’armée le dimanche et recruté de force. Je demande au gouvernement colombien où est la différence entre la guérilla qu’il critique parce qu’elle recrute des garçons de 16 ans alors qu’eux les poursuivent comme des fous pour les recruter(…) La militarisation ici vous la voyez le long de la route panaméricaine, dans les carrefours. Au bord de ces chemins vous voyez des maisons misérables surpeuplées. C’est quoi que l’armée surveille ? Ici, il n’y a pas de gros riches ni de gros propriétaires, ce qu’ils cherchent, c’est à intimider le paysan, le peuple ».

Quand les gens de la communauté se sont prononcés contre l’AngloGold, la stigmatisation a commencé : toute forme d’opposition est assimilée à des expressions civiles d’insurrection et pour cette raison reçoit une réponse militaire. Le 22 février, on a célébré une « Table Citoyenne Environnementale » à Ibagué ( là où le rejet du projet par la communauté a été très net) et les journaux ont capté les échanges de messages entre le vice-président chargé de la « soutenabilité » [sic] de l’AngloGold, Rafael Hertz et le chargé de communications de La Colosa, Ivan Malaver, dans lesquels l’un disait « On a identifié dans le public des opposants plusieurs guérilléros d’Anaime », ce à quoi l’autre a répondu « bien reçu » [17]. Devant ces accusations, Yesid Muñoz hausse tout simplement les épaules. « Moi, on me considère comme un révolutionnaire, mais ce n’est pas un péché, Jésus-Christ a été un révolutionnaire, et je veux la révolution que Jésus-Christ nous a enseignée ». Une dirigeante d’une Junte d’action communale (JAC) de la région, nous expliquait en novembre, sur la base de son expérience directe, ce rapport entre l’armée et la multinationale :

Je comprends que l’armée travaille avec l’AngloGold, qui paye pour être protégée et c’est comme ça qu’ils ont commencé la militarisation chez nous. Si on n’est pas d’accord avec l’entreprise, on te colle instantanément l’étiquette de guérillero. Il y a de nombreux cas d’abus de pouvoir, ils te surveillent et dès qu’il y en a qui moucharde que t’as été contre l’AngloGold, alors ils commencent à te pourrir la vie. Mais il faut qu’on regarde vers le futur et on est prêts à tout à condition que le projet n’aboutisse pas parce qu’il va beaucoup nous toucher ainsi que les générations futures« 

.

Carlos Gámez, de l’Union Paysanne de Los Alpes, Tolima (UCAT) explique le tournant orwellien de la militarisation en Cajamarca : « L’armée a un bataillon à elle là-bas, pour barrer la route aux communautés pour qu’elles ne passent plus par les chemins qu’elles empruntaient avant. Ils sont en train d’imposer un contrôle très dur sur les personnes, ils installent des caméras partout, comme ça si tu parles, tout est enregistré ». Fernando Pérez Sánchez, coordinateur d’OSADA (Organisations Sociales du Cañón d’Anaime) confirme ces mêmes affirmations : « L’armée a mis un bataillon à leur service et nous autres dirigeants sommes surveillés étroitement, on nous a tous filmés ».

Même si maintenant les cadres de l’AngloGold se la jouent “ce n’était pas moiˮ, prétendant qu’ils n’ont jamais traité personne de guérillero, en novembre, des rumeurs couraient parmi les paysans de la communauté que des cadres de l’entreprise disaient que l’armée ouvrirait le chemin à l’AngloGold Ashanti, en coursant « ces “guérillerosˮ et “révoltésˮ d’Anaime. Il n’y a pas de fumée sans feu.

L’or ne se mange pas

A mon arrivée à Anaime, un paysan m’expliquait que le Tolima était comme le paradis, et que Cajamarca était le jardin d’Éden. Ce n’est pas pour rien que Cajamarca a été surnommée le garde-manger de la Colombie. Les versants des collines de cette région regorgent de verdure, presque tout ce que l’on peut planter pousse, café, bananes, arracacha (pomme de terre- céleri). Cajamarca, sans aller plus loin, fournit 10% de la nourriture consommée à Bogota [18], c’est pourquoi changer la vocation de productrice d’aliments de cette région pour la réorienter vers l’exploitation aurifère aurait des conséquences de nature potentiellement catastrophiques.

Les paysans disent qu’on ressent déjà les effets désastreux des mégamines sur la production alimentaire. La même dirigeante paysanne de la JAC fait remarquer :

« L’AngloGold offre aux paysans des salaires allant jusqu’à 800 000 pesos (=340 €) mensuels, ce qui les a amenés à cesser de travailler la terre. Pourtant la plus grosse partie de cet argent est un mirage, parce qu’ils le dépensent en transports et repas. Il faut voir plus loin que l’argent qu’on leur verse pour un mois, parce qu’on touche à notre eau, ils nous volent l’eau et cela commence à affecter l’environnement. Et même si on ne voit peut-être pas encore toutes les conséquences, tôt ou tard, nous devrons bien les voir ».

Carlos Gámez, de l’ UCAT explique:

On nous pollue l’eau, cela va toucher les terres de culture…cela entraîne des déplacements… ils achètent peu à peu des terres et en retirent les paysans qui produisent des aliments pour le pays. Ils créent de l’inimitié et des conflits entre voisins, ils exercent des pressions sur les gens qui sont en désaccord sur la manière d’essayer de faire changer la façon de penser des gens qui encadrent des processus et informent les paysans par ici. Ils font courir le bruit que ce sont des menteurs, que le projet est ce qui peut arriver de mieux à Cajamarca ».

Fernando Pérez Sánchez, d’OSADA corrobore l’impact de l’AngloGold non seulement sur la production alimentaire elle-même mais aussi sur le tissu social des communautés paysannes qui, en dernier ressort , est ce qui soutient ce mode de production : « le projet est en train de toucher les communautés paysannes en les leurrant et en les divisant. Dans le domaine économique, ils font croire aux gens que l’agriculture ne rapporte rien et le secteur minier est la meilleure option ».

Le mécontentement des paysans de la zone face à la multinationale est une partie du malaise qui frappe toute la campagne colombienne et qui ces dernières semaines s’’est exprimé dans des protestations massives des producteurs de café et de cacao. C’est le résultat de la ruine à la laquelle le paysan a été conduit par l’ouverture néolibérale et les traités de libre-échange, ainsi que la politique séculaire de spoliation à l’encontre des paysans. Yesid Muñoz nous fait remarquer, faisant écho à la ré-articulation croissante du mouvement paysan et de ses revendications, que :

« AngloGold Ashanti ne peut nous tromper avec sa propagande qui nous incite à rendre la campagne productive et compétitive, alors que ce qui les intéresse, c’est de faire partir les paysans de la zone. Chaque jour la télé nous trompe en montrant des choses fictives mais ici, vous voyez la réalité. Le gouvernement traite très mal le monde rural, il ne s’intéresse pas au paysan, et après ils s’associent à ces entreprises multinationales en disant que c’est pour créer des emplois, mais ils leur donnent tout à elles, tous les moyens qu’ils refusent aux paysans de Colombie. Voyez, le gouvernement a fait toutes ces routes pour l’AngloGold alors que nous, on les réclamait depuis cent ans. Avec une campagne aussi productive que la nôtre, ce que nous voulons, c’est de l’aide pour produire ».

Le rouleau compresseur qui essaye d’avancer sur un peuple qui ne se laisse pas asservir

L’environnement de La Colosa est un microcosme dans lequel se reproduisent toutes les contradictions du Plan actuel de (Sous) développement National impulsé par le gouvernement de Santos (qui n’ est que l’élaboration de la proposition uribiste de pays, et non de son rejet) : la contradiction entre Capital rentier et Capital productif, entre communautés et Capital multinational, entre la vocation de production alimentaire et l’illusion extractiviste, entre le développement social durable et le développement macroéconomique , entre le paysan et le technocrate-militaire-capitaliste, entre les mêmes communautés dépassées par l’avancée irrésistible de l’investissement direct étranger, entre l’intégration économique ou développement enclavé, entre la vie et la mort. Le rouleau compresseur minier, par le biais de l’AngloGold Ashanti, a accéléré tout simplement le rythme de spoliation auquel sont soumises les communautés paysannes depuis des temps immémoriaux, s’ajoutant à d’autres phénomènes qui touchent la paysannerie comme l’ouverture néolibérale et la présence des narco-paramilitaires, qui est toujours d’actualité comme le dit un paysan : « Ici les narcotrafiquants font monter les prix de la terre car ils passent leur temps à blanchir de l’argent en achetant et en revendant. Ce problème n’est pas près de s’arrêter parce que le gouvernement les laisse faire ». Sur ce territoire, l’histoire des contradictions de la Colombie s’exprime de tout son poids. Le cas de La Colosa est paradigmatique d’un modèle qui pour la plus part des gens génère pauvreté et famine, au milieu de la richesse et de l’abondance d’une poignée de personnes.

Il est également important, sur ce point, de souligner que le village de Cajamarca et les communautés rurales de sa municipalité ne sont pas des « victimes » désarmées qui se croisent les bras face à la fatalité, pour implorer des tiers afin qu’ils fassent justice pour eux. Nous avons affaire à un peuple qui a été opprimé, réprimé, violenté, victimisé, mais qui garde toute sa dignité. Un peuple courageux qui se bat et se refuse à devenir passif, qui réclame ses droits à être acteur du changement. Un peuple qui tisse la solidarité, qui noue des liens, qui travaille, rêve et crée.

Le dynamisme de la lutte pour la défense de la vie et contre La Colosa est fort, comme nous l’explique une camarade qui participe au Comité Environnemental et Paysan de Cajamarca.

« Quatre marches carnavals ont eu lieu à Ibagué, réunissant 30.000 personnes contre le projet de La Colosa et pour la défense de l’eau. Il y a eu également des séminaires et des veilles à Anaime, 2 rencontres d’ECOVIDA, qui ont permis à la population de s’informer de source sûre sur le projet, en effet l’entreprise qui changeait de nom au fil des années depuis plusieurs années différents noms n’avait jamais donné d’informations. Le 1er août de l’an passé une mobilisation nationale contre le rouleau compresseur énergético-minier a eu lieu et 1000 personnes se sont mobilisées à Cajamarca, ce qui est très significatif. On note aussi l’action populaire d’Usicoello, organisation qui regroupe les usagers paysans du Rio Coello, contre le projet minier… de cette rivière dépendent environ 800.000 personnes, donc l’impact de La Colosa est impressionnant. Le 22 février, les autorités municipales de Piedras, de l’ONIC, du CRIC, de l’Université de Tolima, de Fedearroz, des comités environnementaux, se sont mis d’accord et ont écouté un compte-rendu sur les préoccupations de la Contraloria (services du Contrôleur général de République) à propos des impacts environnementaux de ce mégaprojet… ce jour-là, le projet a été rejeté en bloc, et devant la quantité d’indicateurs de risques et la pression populaire, le gouverneur en personne a été obligé de prendre position contre le projet. Cette manifestation du 22 février a été très importante. Hier, 7 mars à l’Université Coopérative d’Ibagué, on comptait plus de 500 leaders communaux et sociaux, enseignants, environnementalistes et à l’unanimité La Colosa a été rejetée ».

Cette activité va de pair avec une importante tâche d’organisation qui renforce le tissu social de ces communautés, appuyée par des formes organisationnelles déjà présentes dans la zone, sous la forme de JAC, d’organisations syndicales et paysannes, de groupes de jeunes, de groupes environnementalistes etc. :

« Les paysans se sont organisés en comités environnementaux, comme le Comité Environnemental et paysan de Cajamarca qui regroupe 17 formes d’organisations territoriales, des leaders de Juntes d’action communale, des paysans, des environnementalistes… Nous sommes pour la défense de l’eau, de la souveraineté alimentaire et territoriale, ce n’est pas que nous ne voulions pas du progrès pour la région… il y a également le Comité environnemental pour la défense de la vie qui fonctionne à Ibagué, et le Comité environnemental du Sud de Tolima. Un autre Comité pour la défense de la rivière Opia, à Piedras, et là avec le soutien du maire et du conseil. On trouve aussi le Comité pour la défense de la rivière Lagunillas à El Libano. Dans toutes les municipalités, se développent des comités et des collectifs qui ont pris conscience que la lutte pour les prochaines années sera pour l’utilisation des terres, lutte sociale et environnementale, lutte d’autant plus si c’est une multinationale qui l’exploite en nous exploitant en même temps. Il est important de signaler qu’il existe aussi à Bogota un Comité Environnemental de Soutien à Tolima ».

Interrogée sur le potentiel que constitue la lutte d’Anaime dans le contexte actuel d’essor des luttes populaires en Colombie, la camarade poursuit :

« la région qui réunit Cundinamarca, Meta, Boyacá, Tolima, les frontières avec les régions de plaines et Quintio, les sorties vers le sud du pays, c’est central… disons que Tolima est l’épicentre du conflit social et territorial que connaît le pays : nous avons le plus grand projet minier de tout le continent, le problème des sept centrales hydroélectriques à Tolima, de l’infrastructure et des routes pour le TLE, la navigabilité du Magdalena, il y a plus de 5 bataillons de tout type dans la zone et la base militaire de Palenquero, de Puerto Salgar en accord avec les USA et toute l’aire de consolidation du sud de Tolima. Il y a une réorganisation du pays et cette zone centrale est la plateforme logistique, financière et de contrôle du conflit social parce que c’est ici que se trouve également le centre urbain du pays. Tolima prend une importance politique qu’elle a déjà eue à d’autres moments, notamment pendant la guerre des Mille jours (1899-1902) et la période de la Violence (1946-1966). Elle a aujourd’hui un rôle central au niveau financier et en termes de luttes sociales ».

Le Tolima est au cœur de la Colombie, dans une zone d’importance géostratégique, de par ses ressources minières et hydriques, d’une grande fertilité. Le département commence’ à être le théâtre de grandes mobilisations, des planteurs de café et des paysans, et d’opposition aux méga-projets miniers, extractifs et hydro-électriques. Le gouvernement connaît l’importance stratégique de cette région et pour cela il a transformé ce territoire en un important théâtre de la soi-disant « consolidation militaire ». Il ne tient pas compte cependant dans ses calculs de la force d’un peuple qui n’est disposé ni à se laisser écraser sous la botte des militaires ni à se faire aplatir par le rouleau compresseur minier. Ce qu’ils sont en train de démontrer dans la réalité par leur résistance.

José Antonio Gutiérrez D. (08-03-2013)Traduit par Pascale Cognet sur http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=9494

[1] http://www.polodemocratico.net/index.php?option=com_con…d=240
[2] Agua o Minería, un debate nacional, Tatiana Rodríguez y Danilo Urrea, CENSAT Agua Viva, 2011, p.4
[3] Colombia, Boletín Informativo No.18 de PBI Colombia, Noviembre de 2011, pp.4-5.
[4] http://www.semana.com/nacion/articulo/fisica-hambre/246…880-3
[5] http://www.dinero.com/actualidad/economia/articulo/el-m…69278
[6] Ahumada, Omar, El ‘boom’ apenas empieza en el país, El Tiempo (Suplemento ‘debes leer’), p.2, 2 de Diciembre, 2012
[7] http://www.prensarural.org/spip/spip.php?article6486 ; sobre los antecedentes de la violencia en el Nordeste Antioqueño ligada a la disputa por la riqueza aurífera, ver http://www.periferiaprensa.org/index.php/edicion-actual…queno
[8] http://www.portafolio.co/Especiales/Balance-gobierno-20…144-3
[9] Los Dueños del Oro, El Tiempo (Suplemento ‘debes leer’), p.3, 2 de Diciembre, 2012
[10] Ibid, Algunas mineras están negociando algunas de las 52 reales cédulas, para que no quede duda del tufillo colonial de la actual política de minas, las cuales serían explotables a perpetuidad.
[11] Ibid, p.4. Los campesinos de la región, sospechan que no sólo hay oro en La Colosa y que eso determina otra clase de intereses. Nos decía un campesino que “se sabe de buena fuente que ahí también hay uranio, que se lo llevan con escoltas para el aeropuerto”.
[12] Agua o Minería, p.8
[13] http://www.codhes.org/images/stories/pdf/bolet%C3%ADn%2…7.pdf
[14] http://www.eltiempo.com/politica/ARTICULO-WEB-NEW_NOTA_….html
[15] Agua o Minería, p.6.
[16] Colombia, p.3-6.
[17] http://www.elnuevodia.com.co/nuevodia/tolima/regional/1…s_3=2 ; http://www.elespectador.com/noticias/nacional/articulo-…ogold
[18] Agua o Minería, p.8

[Chile] Chronologie des évènements et communiqué concernant l’Espace Pandemia

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[Suite et corrigé du précédent article]

L’objectif d’informer sur les faits ne sers pas à alimenter le spectacle, mais plutôt à éclairer sur ce qui se passe et dénoncer les flics dans leur assaut répressif ce matin là. Ce récit a été fait par les compagnons qui ont été dans les cages pour hommes, et malgré le fait que nous communiquions en criant, nous ne savons pas ce qu’ont ressenti les compagnonnes au moment d’être enfermées  et sur lesquelles pesait une pression psychologique de la part de ces bâtards de laquais. Aussi nous détachons Rodrigo Ovando de ce récit et ce communiqué vu qu’il ne faisait que passer sur les lieux au moment de l’assaut des flics.

Chronologie du harcèlement policier et de l’attaque du lieu

Aujourd’hui, le 30 mars 2013, après avoir été attaqués et séquestrés par l’État chilien, en tant qu’Espace Pandemia nous partageons avec les personnes en affinité et les autres la chronologie des faits qui se sont terminés par l’enfermement de 5 compagnon-ne-s dans les centres d’extermination de Temuco.

– Comme nous l’avions signalé dans le communiqué du 26 mars dernier, le harcèlement de l’Espace et de ceux qui le visitent et sont actifs dedans a été relativement grossier, vu que les contrôles d’identité, filatures, visites de la PDI (NdT : Police D’Investigation) et de la police avec l’excuse d’usurpation de lieu et des questions aux voisins rendaient compte du désespoir du ministère public pour trouver des pistes qui n’existent pas et des terroristes qui n’ont existé nulle part.

Nous n’arrêterons pas de dénoncer la collusion existante entre les agents du pouvoir et l’entreprise de sécurité qui travaille pour l’Unimarc (supermarché situé au coin de la rue) vu qu’ils ont activement collaboré en douce au harcèlement, surveillant en permanence nos activités quotidiennes, allées et venues et personnes qui visitaient l’espace.

L’Attaque

Ainsi le matin du 28 mars vers 5:30, au 299 rue Sans Ernesto, l’espace Pandemia et le secteur Amanecer ont été assaillis par le GOPE (NdT : Groupe d’Opérations Policières Spéciales) et la police en civil, avec un contingent policier disproportionné ils ont mené à bien l’opération répressive, vidant la maison par la force et laissant 12 chats dedans. À la suite de ça ces bâtards de flics nous ont fouillé à visage couvert nous effrayant avec leur fusils et habits de guerre.

Nous signalons que l’assaut a eu lieu sans montrer aucun mandat juridique. Ensuite ils nous ont fait monter dans les camions de flics et nous ont amené au 8° commissariat de Temuco où nous avons passé les 26 heures restantes avant d’arriver au tribunal de sûreté de cette maudite ville.

Enlèvement et humiliation

Nous sommes donc arrivés au commissariat entourés d’un énorme contingent policier, ils nous ont dépouillé de nos biens et sans nous informer de la raison de notre détention ils ont commencé à nous humilier de manière vicieuse.
Insultes, interdiction d’aller aux toilettes, refus de visites et l’incertitude permanente sur la raison de notre détention sont les raisons qui nous font dire que nous avons été séquestrés, et c’est pour cela que nous avons refusé de donner nos identités, vu que dans le cas contraire nous nous exposions à la figure du montage de la part du ministère public.

Au bout de huit heures le procureur bourreau Miguel Angel Velásquez nous informa que les 12 détenus passions sous la loi de contrôle des armes et explosifs, et aussi pour infraction à la loi sur les drogues. À la suite de ça, et sous le cirque policier et le harcèlement opportuniste de la presse bourgeoise, ils nous ont amené à l’hôpital régional pour faire le constat de nos lésions. De retour au 8° commissariat ils nous ont mis dans des cellules, nous maintenant isolés jusqu’à 17h, où ils ont permis les visites et qu’on nous donne de la nourriture et des habits.

Ensuite, escortés par les forces spéciales ils nous ont amené un par un là où se trouvait la boniche de LABOCAR et 7 bâtards des forces spéciales, tous dirigés par le chef du commissariat. Là on nous a expliqué que le tribunal de sûreté avait donné l’ordre d’effectuer une prise d’ADN, qui se compose d’un échantillon de sang et l’enregistrement de nos empreintes digitales. « Volontaire ou de force », étaient les mots du flic. Ils ont fait les prélèvements et pas tous le monde a signé la légalité de l’expertise.

À la nuit tombée ils nous ont laissé enfermés dans leurs cages sans pouvoir aller aux toilettes jusqu’au jour suivant, et aux alentours de 2 heures Roxana Marí, compagnonne enceinte de 5 mois présenta selon l’hôpital/prison un déplacement dans le placenta. Les flics ont laissé trainer avant de s’occuper d’elle, et à cette même heure on nous informa que 7 d’entre nous passeraient devant le ministère public seulement pour dissimulation d’identité.

Le jour suivant ils nous ont transféré au tribunal de sûreté, vers 07heures pour passer le contrôle de détention réalisé à 13:30, laissant en prison préventive 5 des 12 compagnon-ne-s séquestré-e-s dans l’opération menée le 28 mars.

COMMUNIQUÉ

Aujourd’hui le 30 mars 2013, et à la suite de l’attaque contre l’espace Pandemia et des maisons particulières, et l’emprisonnement conséquent de 5 compagnon-ne-s, les personnes faisant partie de l’espace Pandemia ont décidé de déclarer ce qui suit :

1.- Nous dénonçons l’État chilien et ceux qui se servent de lui pour poursuivre, réprimer et emprisonner ceux qui se positionnent en tant que dissidents du pouvoir et de l’autorité. Nous rejetons la victimisation comme outil de propagande, mettant au clair qu’ici il n’y a ni coupables ni innocents, mais seulement le résultat d’années de persécution contre ceux qui luttent.

2.- Nous précisons que la dissimulation d’identité a été notre outil au moment de faire face à l’autoritarisme entre les mains des gardiens de l’ordre dans le commissariat, vu que dans la maison on ne nous a fait aucun contrôle d’identité et qu’on nous a de suite amené au 8° commissariat. Nous dénonçons le vol de : ordinateurs, livres, clés usb, téléphones portables, vestes, sous-vêtements, enregistreur audio, cuisinière de camping avec sa bouteille de butane et ses casseroles, des chaussettes, des chaussures et des chaussons, des cartes mémoires, du tabac, des cahiers, des agendas, et 70.000 pesos au total.

3.- Nous dénonçons le montage politico-juridico-médiatique déchaîné en plein milieu de la célébration du jour du jeune combattant.
Politique : vu que le gouvernement dans sa course à l’exemple a comme objectif d’inventer des ennemis et des punitions, dans l’intention de maintenir la paix et l’ordre social proposé par les puissant-e-s.
Juridique : puisqu’au vu de l’échec du Caso Bombas, et considérant le contexte répressif de la zone, les procureurs et l’intendance ne se lassent pas de chercher à arracher la liberté à ceux qui affrontent l’État et ses lois.
Médiatique : puisque historiquement la presse bourgeoise a été l’outil exclusif des puissant-e-s au moment de criminaliser, poursuivre et emprisonner des compagnon-ne-s.

4.- Enfin, nous lançons un appel aux personnes en affinité avec nous afin de se solidariser avec les compagnon-ne-s séquestré-e-s par l’État carcéral, en sachant que les 5 compagnon-ne-s sont accusé-e-s de différentes choses, au sein d’un même montage. Nous informons que nous serons irréductibles dans la propagation des idées/pratiques qui nous mènent à la récupération de nos vies, malgré le harcèlement permanent de la police bâtarde.

ESPACE PANDEMIA

LIBERTÉ POUR LES PRISONNIÈR-E-S DU 28 MARS !!
LES MONTAGES CONTINUENT, LES PROCUREURS CHANGENT !

NdT :

liste des personnes emprisonnées :
– Roxana Marín Laurie (enceinte de 5 mois)
Prison préventive dans la prison de femmes de Temuco, 5 mois d’enquête sous la loi de contrôle des armes et explosifs.

– Ariadna Torres Torres
Prison préventive dans la prison de femmes de Temuco, 5 mois d’enquête sous la loi de contrôle des armes et explosifs.

– Yaritza Grandón Paredes
Prison préventive dans la prison de femmes de Temuco, 5 mois d’enquête sous la loi de contrôle des armes et explosifs.

– Silvana Lamilla
Prison préventive dans la prison de femmes de Temuco, 3 mois d’enquête sous la loi 20.000, loi sur le trafic illicite de stupéfiants et substances psychotropes.

– Jota Pe
Prison préventive dans la prison de Temuco, 3 mois d’enquête sous la loi 20.000, loi sur le trafic illicite de stupéfiants et substances psychotropes.

L’avocat des trois compagnonnes accusées de fabrication et placement d’explosif a signalé qu’initialement le rapport de police déclare n’avoir rien trouvé dans le centre social, mais par la suite, lorsqu’aucun témoin n’était présent, ils ont soi-disant trouvé les dispositifs explosifs. Au sujet des deux personnes accusées de détention de cannabis, l’une des deux est straight-edge.

source : http://fr.contrainfo.espiv.net/2013/04/02/temuco-chili-chronologie-des-evenements-et-communique/#more-7094

[Chile] Nouveau montage policier à Temuco

Le 28 mars 2013, dans la ville de Temuco aux alentours de 06 heures du matin a commencé une opération menée par l’OS-9 et les forces spéciales, réalisée autour de deux maisons particulières voisines, l’une d’entre elles étant l’espace Pandemia.

Une heure plus tard la force répressive rentre dans ces deux maisons, avec l’intention de séquestrer nos compagnon-ne-s, saisissant des objets personnels, des ordinateurs, des disques durs, de l’équipement audio, entres autres choses ; et afin de monter leur pièce de théâtre ils introduisent du matériel pour fabriquer des engins explosifs (extincteur, mèche, minuteur, poudre noire), terminant l’opération par la détention de 12 compagnon-ne-s, qui sont transférés au huitième commissariat de Temuco.

Face à ces faits nous déclarons :

1- le 26 mars les compagnon-ne-s de l’espace Pandemia avaient dénoncé au travers d’un communiqué le harcèlement permanent de l’État oppresseur grâce à ses différents organismes policiers.

2- Nous trouvons que ces faits sont absurdes et nous faisons le lien avec des montages policiers précédents comme celui du Caso Bombas de Santiago, lequel, après des mois d’enquête et d’emprisonnement de compagnon-ne-s, s’est écroulé pour faute de preuves. Tous ces subterfuges de l’État chilien servent à justifier la terreur et la violence dans une région marquée par une opération préventive/répressive pour la commémoration du 29 mars, jour du jeune combattant.

3- D’autre part il faut signaler que le procureur en charge de ce nouveau montage est Cristian Paredes, le même personnage qui avait mené le Caso Poluco Pidenco en 2004, où des paysans mapuches avaient été emprisonnés.

4- Il faut aussi remarquer que l’espace Pandemia est un lieu où se realisent des activités publiques et ouvertes, où est mise en avant la solidarité avec les compagnon-ne-s séquestré-e-s par l’État, et où il y a une volonté de diffuser des idées et pratiques anti-autoritaires.

5- Ce qui est poursuivi et criminalisé ici ce sont les idées promues dans cet espace et les individus qui se sentent en affinité avec ces idées, fabricant des preuves et essayant de terroriser ceux qui s’opposent au capital et ses lois.

6- Nous informons qu’au cours de l’après-midi du 28 nos compagnon-ne-s ont été forcé-e-s de faire un examen de sang.

7- Nous exigeons la liberté immédiate de nos compagnon-ne-s séquestré-é-s et lançons un appel à la solidarité et diffusion sur ce montage par tous les moyens indépendants.

Groupe d’appui des prisonniers du 28-M

NdT : Sur les douze personnes arrêtées trois sont en prison préventive pour confection et port de matériel explosif et 6 compagnon-ne-s relâché-e-s vont devoir payer une amende.

source : http://fr.contrainfo.espiv.net/2013/03/30/temuco-chili-nouveau-montage-policier/

[Perú] Des indigènes accusés de terroristes pour vouloir sauvegarder leur terre

16631Depuis décembre, dans la sierra du nord du Pérou, la communauté indigène de San Juan de Cañaris, dans la province Ferreñafe, est amenée à lutter contre un projet minier. Ces derniers rejettent radicalement le projet d’extraction à ciel ouvert. En janvier, ils ont protesté en bloquant la voie d’accès au campement de la mine de Candente Copper. La police, se croit sûrement en pleine guerre civile, n’a pas pu se retenir de tirer sur la foule. Au total, pas de morts mais tout de même certains manifestants qui resteront handicapés. Les revendications des quechuas, restent pourtant simples et cohérentes, sans aucune menace envers le gouvernement :

Nous cherchons seulement la protection de l’eau, des bois et la santé de milliers d’habitants qui vivent dans une extrême pauvreté. L’exploitation minière contaminera les rivières Cañariaco et Huallabamba, entre autres”

Pour “tenter” de régler le problème, le gouvernement a donc décider de convier la mine et les habitants autour d’une table tripartite de travail ; Cependant, lors des deux dernières réunions, les principaux points de discorde n’ont pas été abordés et le gouvernement et les habitants se voient dans un conflit de plus en plus profond. En janvier, la situation de conflit entre les deux entités a démarrée très fort:

Le gouvernement central, lamentablement nous traite pratiquement de terroristes. Nous ne sommes d’aucune façon des terroristes, nous sommes des personnes qui exigent leur droits”

Mais le droit de quoi ? Aux yeux du gouvernement, l’argent est plus fort, et comme depuis plus de 500 ans, les indigènes doivent subir, donner leur terre, accepter un esclavagisme aujourd’hui caché sous la notion de classe ouvrière. Qu’il est facile de prendre à ceux qui non rien pour assouvir un désir de pouvoir. Asservir les hommes, comme on asservi la nature, dociliser ce qui est “sauvage”… et pourtant Bolívar a amené l’indépendance et a libéré ce pays de l’envahisseur espagnol ou n’est qu’une légende populaire ?

Aujourd’hui, 18 projets miniers se sont installés sur des terres indigènes, les projets d’exploitations d’hydrocarbures sont encore plus nombreux. Les conflits sociaux s’intensifient, selon un billet d’information en février, 89 sont en processus de “dialogue”, 46 d’entre eux sont issu d’un conflit violent comme ce fut le cas en janvier à Cañaris. Des 222 conflits enregistrés en février, 147 sont des conflits sociaux et environnementaux.

Ce qui paraît plus affolant concernant ses violences policières, c’est que depuis 2011, le gouvernement a promulgué une loi permettant la consultation des peuples indigènes lors d’une implantation au sein de leurs terres mais aucune consultation n’a été encore effectuée. La semaine dernière, le gouvernement, un peu tardivement, a publié un guide des procédés administratif à adopter pour appliquer la loi, mais la liste officielle des peuples indigènes qui pourront bénéficier de cette loi n’a pas été rendue publique.

Parce que bien entendu, une loi permettant aux indigènes d’acquérir de vrais droits sociaux est encore inimaginable dans l’esprit étroit des capitalistes au pouvoir. Dans quel but feraient-ils cela ? Quels avantages pourraient-il en tirer ?

La table de travail créée par le gouvernement a été mise en place autour de deux thèmes majeurs : le développement et l’activité minière. Pour ce qui est de la dernière, lors de la session du 4 mars, le gouvernement décida à la suite de deux votes la validité du projet. Sur ces deux votes, aucun en fut organisé par le gouvernement, le dernier n’eut même pas la participation de celui-ci, ces représentants restèrent à des postes d’observateurs. Un vote en juillet 2012 compta 500 participants et 70% d’entre eux se prononcèrent pour le projet, en septembre, 1 896 personnes furent présentes et 1 719 votèrent contre.

La session de samedi, qui eut lieu au Colisée de Cañaris, proposa un nouveau vote prévu en mai pour l’accord de délivraison de permis ou non à Candente Copper pour poursuivre ses opérations.

Lors des deux dernières sessions, le comportement des hauts fonctionnaires du ministère de l’Énergie et des Mines et de la présidence du Conseil des Ministres, attira l’attention. La réunion du 2 mars, avait été programmé près d’un mois à l’avance par les habitants de Cañaris, mais la veille au soir, les représentants de l’État modifièrent le lieu de la rencontre, ils avisèrent la presse mais pas les indigènes qui les attendirent avec une cérémonie de bienvenue et parés de leurs costumes folkloriques. Les habitants arrivèrent tard au nouveau point de rendez-vous et se sentirent profondément maltraités. Quoi de plus normal après s’être fait humilié par son gouvernement qui pour clairement esquiver un conflit se comporte de manière puérile et irrespectueuse ?

Ce samedi à Cañaris, le président communal sortant Cristóbal Barrios, et son successeur Florentino Barrios, ont rencontés des difficultés pour rejoindre le Colisée. Ils finirent par rejoindre la réunion mais Rosa Sara, membre du conseil municipal et dirigeante de groupe de femmes de Cañaris, n’a pas pu se joindre à eux car on l’empêcha de rentrer.

Nous nous sommes retirés car ce n’était pas convenable de en pas être au complet” expliqua plus tard par téléphone Florentino Barrios, Cristóbal Barrios renchérira par ces mots : “ils nous nous ont jeté de notre propre maison !”

Mais selon Fernando Castillo, du Ministère de l’Énergie et des Mines, les dirigeants de Cañaris ont pris la “décision unilatérale de ne pas participer à la réunion”.

Néanmoins, à cette date, le gouvernement a utilisé des recours administratifs pour le moins contradictoires, de plus, il ne fait que s’incliner devant l’entreprise minière canadienne.

La tension monte et le gouvernement en prend toujours pas de décisions officielles…

Quand pourra-t-on espérer un respect des peuples et de la nature ?

Les indigènes continuent et doivent continuer de se battre, à nous de les soutenir et de les rejoindre !

Sources : http://www.noalamina.org/mineria-latinoamerica/mineria-peru/desmienten-que-exterroristas-dirijan-protesta-antiminera-en-canaris

http://internacional.elpais.com/internacional/2013/04/08/actualidad/1365372367_034355.html

Photos (janvier): http://minacorrupta.wordpress.com/2013/01/25/san-juan-de-canaris-un-pueblo-acusado-de-terrorista-por-defender-su-tierra/

[Argentina] Déclaration de José Paredes, Prisonnier politique de Bariloche

José Parades est militant du Mouvement Social et Coopératif du 1 er Mayo, il est prisonnier politique depuis quasiment trois mois

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Dictature d’hier… Démocratie aujourd’hui… Toujours la répression

Hier, je me suis remémoré l’année 1977, année de ma naissance mais pas dans un berceau en or. Mes parents avaient déjà eu mon grand frère (de deux ans mon aîné) et le quinze août, ma mère me mit au monde, sans savoir qu’un an plus tard elle laissera sa vie pour Sergio et Marta. Mon père fut séquestré par la dictature et ma mère aussi en quelque sorte, avec deux enfants en bas âge. C’est alors que commença un calvaire éternel pour eux comme pour nous. Tortures et humiliations de tous types, et comme si ce n’était pas assez, le déracinement familial. Mon père est extradé au Chili, pays duquel il avait déjà fuit d’une autre dictature quand il avait treize ans.

Il lui fallu plusieurs mois pour revenir -m’a dit ma mère- et j’ai grandi avec une colère permanente, pensant à ce que nous avions vécu. Nous allions à l’école avec des sandales cassées et des vêtements usés que l’on nous donnait, que ma mère rendaient comme neufs. Ce n’est pas un reproche que je fais à mes parents, mais montrer comment est la vie des pauvres.

Déjà à mes dix ans, je rêvais d’une vie moins difficile, je me rappelle aujourd’hui, d’un barbecue que nous avions mangé avec d’autres enfants de la déchetterie Viedma, ville où je suis né. Ce jour là, La Anónima jetait ses ordures, mais au lieu de les offrir et ne pas les contaminer, elle les jetait pour que l’on les mange comme des chiens. Nous rassemblions du cuivre, du verre, tout ce que nous pouvions vendre pour avoir de l’argent que nous allions dépenser dans ce monde de consommation.
Plus tard, adolescent, j’ai commencé à travailler à douze, treize ans, d’abord aux champs, puis à l’usine. À 17 ans j’étais déjà maçon et bientôt capable de faire n’importe quel travail. À l’usine j’ai souffert de l’exploitation salariale. J’ai travaillé pour des clous et dans beaucoup d’occasions, je n’étais pas rémunéré, il m’ont simplement baiser. Puis vient le moment de subir le chômage. Jeune et avec l’envie de me faire des amis de mon âge, l’entrepôt m’a captivé. Boire des bières et prendre de la drogue apaisaient mes anxiétés pour un monde meilleur. J’ai eu du mal de rester à ma place, mais l’idée d’un changement m’a maintenu vers mes idéaux et j’ai pu comprendre la réalité qui nous entoure.

J’ai pu sortir du piège que nous tend quotidiennement le pouvoir politique, permettant les drogues et l’alcool pour les jeunes qui laissent toutes leurs inspirations et se convertissent en des victimes faciles du clientélisme. À 22 ans et un long chemin à parcourir, je me suis aventuré à Bariloche et j’ai connu Noelia, qui peu de temps après est devenu ma compagnonne de vie. Nous avons commencer à construire une vie ensemble et penser à une famille qui arrivera bientôt.

Sont arrivés mes enfants Esmeralda et Agustín et j’ai compris la difficulté qu’ont mes parents. Et bien sûr, avec deux enfants et sans travail, chercher tout ce qui est possible pour faire vivre la famille. Puis sont arrivés Eragon et Joselin mes fils cadets. Sans travail, la nécessité de générer des postes s’est faite incessante et je suis devenu un combattant social, aujourd’hui je suis prisonnier pour avoir lutté, dans le pays des droits de l’Homme, pour réclamer ce qui devrait nous être donné de droit, une vie digne. Comme mon père, j’ai subit le déracinement familial et eux de moi, sauf que cette fois durant la « démocratie ». Vivre de nouveau la dictature, c’est ce qui attend les combattants sociaux.

Sans mes enfants, je le vis très mal et je me sens mourir de ne pas être avec eux, tout en sachant leur besoin. La seule chose qui me rassure c’est que Noe est une excellente mère et combattante qui prendra soin d’eux. Je vous aime ma famille. Pour cette raisons, « Monsieur » le gouverneur Weretilneck: Nous ne somme pas des délinquants, mais marginalisés, prisonniers politiques, prisonniers d’une réalité que vous avez aidé à construire et vous le savez. Nous sommes incarcérés sans aucune preuve et pour une raison exagérée. Pour le blocage d’une route en 2011 et l’origine d’un saccage vous nous accusez de vol en bande organisée, avec utilisation d’armes non conventionnelles (pierres), extorsion, violence et atteinte à l’autorité, dommages à la propriété privée…

Liberté pour les 5 prisonniers politiques de Bariloche. Arrêt des tortures psychologiques envers les familles. Arrêt des représailles pour l’obtention d’information. Nous voulons du travail pas des barreaux ! Nous voulons un accès à l’éducation, à la santé, une vie digne ! Pour des enfants le droit à une enfance, pour la justice social, plus de répression et de torture dans les prisons et les rues. Pour une famille unie et digne. Pour l’autogestion. Pour le début de la fin.

Santé et Liberté !!!

José Paredes – combattant social

 

Déclaration traduit par nos soins

 

source : http://presospoliticosbariloche.blogspot.com.ar

[Argentina] Contre la famine et le chômage, déclaration de la FOB

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Nous vivons une réalité angoissante dans les quartiers des différentes provinces et localités, qui chaque fois nous frappe de plus en plus. Les politiciens et hauts fonctionnaires ont augmenté leur salaire de 130 % et nous nous devons subir la croissante inflation et le manque de travail, et comme réponse de l’État face à la faim et le chômage, la répression et l’emprisonnement pour ceux qui exigent une vie digne, comme ce fut le cas pour les piqueter@s1 de la Coopérative du 1er Mai, aujourd’hui détenu.e.s à Bariloche.

Dans le contexte d’une année électorale, le gouvernement national prévoit le «soutien» illimités aux groupes – avec les claires intentions de garder leurs statistiques de vote – Par ailleurs, et avec l’objectif de les délégitimer et les criminaliser, nous nous organisons pour lutter pour nos droits, nous qui travaillons sur les bases de la démocratie directe, la participation, l’autogestion, l’égalité et l’indépendance organisationnelle, nous sommes discriminés et nous n’avons pas la possibilité de travailler dignement pour amener du pain à nos foyers.

À Rosario et le Grand Rosario jamais est arrivé le plan « Argentine Travail »2, ni aucun type de programme de travail digne. Nous nous demandons si sous une décision de l’État, cette région dû subir la principale vague de saccage des dernières années, en décembre passé, et le développement d’un fléau dont souffre l’Argentine : le narcotrafic. Nous sommes l’une des rares organisations qui affronte la situation dans les quartiers, mais chaque jour, en l’absence d’une véritable alternative de travail, les gosses partent chercher un «boulot» au près des narcotrafiquants et la police qui supervisent les activités. D’autant plus que nous, les militants territoriaux, nous avons souffert directement, dans certains quartiers, de l’oppression et malheureusement de l’assassinat, l’an passé, de trois gosses de Villa Moreno et Mecha Ludueña, par les narcos et avec une totale impunité policière.

Nous comprenons, dans ce contexte, la façon dont l’État promeut indirectement ou directement la fuite des gosses envers le travail en coopérative pour basculer vers une mort certaine comme soldats du narcotrafic et de la police.
À Córdoba se sont fait ressentir les terribles conséquences de la dispute électorale de cette année entre le gouvernement provincial et national. Une tension politique qui se répercute sur ceux/celles d’en bas. La politique sociale se résume par le vote, de façon que les pauvres ne soit qu’un pourcentage, pour le gouvernement, dans les urnes. Mais nous sommes des personnes et nous avons des nécessités basiques qui résident non résolues. La situation de précarité que nous vivons est la politique de l’État. L’innocence de l’État est un mensonge. Contre la famine, le gouvernement national offre aux familles, de notre organisation, $80 mensuels alors que le kilo de pain est à $15 . Nos familles sont composées de chômeu.r.s.e.s. qui en général ont plus de 5 enfants.

Dans un même temps, l’État provincial, loin de monter une politique combattant la pauvreté, monte une guerre contre nous, les pauvres. Ils survolent nos maisons avec des hélicoptères, qui nous éclairèrent quand nous marchons dans la rue ou nous scrutent par nos fenêtres. Envoi l’infanterie dans notre quartier et nos maisons.

Quand il nous est donné le peu de miette qui est tombé de la table du gouvernement provincial, il ne peu être dit que leur charité est pas suffisante pour vaincre la famine. Les riches, loin d’avoir moins, ont toujours plus et cela est clair pour ceux qui gouvernent le peuple.

Dans notre organisation, nous résolvons les nécessité les plus urgentes avec ce que l’on peut, quand en réalité, les fonds publics devraient aussi être les nôtres. Nous organisons des pique-nique et des repas.Dans un même temps, nous nous sommes entraînés à différents corps de métiers. Mais nos coopératives ne disposent pas des outils nécessaires pour le nombre croissant de compañer@s, pour lesquels nous exigeons la livraison immédiate de nourriture et des machines de travail.

À Chaco, l’une des provinces les plus pauvres du pays, le gouvernement kirchneriste de Capitanich3 ne tient pas compte des réclamations des organisations qui ne vont pas dans le sens du gouvernement, non pas seulement la Fédération de Base des Organisations, mais aussi les fonctionnaires de base, les enseignants, qui sont réprimés et criminalisés pour le soutien qu’ils apportent aux organismes de lutte. Mais aussi les peuples originels ne sont pas écoutés : alors que le gouvernement pratique le clientélisme à travers ses pointeurs, il ne répond pas aux demandes réitérées de terres pour les habitants des quartiers de Mapic et Tacay. C’est d’autant plus alarmant, à l’intérieur de la province, car de nombreuses personnes sont assassinées par des groupes armés racistes ou décimées par des maladies curables. Pour toutes ces raisons, avec la FOB de Chaco, nous nous mobilisons pour exiger une assistance alimentaire pour les repas que nous organisons dans 4 quartiers des villes de Resistencia et Tirol, en parallèle des travaux d’amélioration de quartier que nous développons comme une forme de lutte contre la faim et le chômage.

Dans la province de Buenos Aires, les conséquences de l’accroissement de la précarisation de la vie, que nous considérons comme une partie de la politique de l’État, ajouté au contexte électoral constituent un an où une fois de plus les nécessités de ceux d’en bas sont une monnaie d’échange pour pouvoir perpétuer un mandat de gestion nationale. Dans les dernières semaines il a été annoncé l’apparition de nouveaux programmes de travail qui rappellent les grandes promesses de 2009″. […]

L’augmentation du coût de la vie, l’inflation et l’augmentation du chômage, le surpeuplement des bidonvilles et leur implantation, l’augmentation des loyers et le manque de politique du logement poussent ceux qui sont les plus démunis aux marges du second ou troisième cordon des banlieues.

Enfin et avec la même intensité que dans le reste des provinces du pays, la croissante criminalisation, les poursuites et procès qu’encourent ceux et celles qui décident de lutter pour leurs droits, démontre que même s’ils s’efforcent de la nier, la politique de l’État à cet égard s’est intensifiée ces dernières années.
La preuve de cette croissante criminalisation est l’élection du secrétaire de la Sécurité, ancien sénateur, Sergio Berni au Ministère de la Sécurité en coordination avec les Ministère du Travail et du Développement Social, où il est déjà vice-ministre, pour « résoudre » les protestations et réclamations sociales. De par leur volonté eux les sœurs Jaras ont été jeté en prison alors qu’elles se défendaient contre un violeur ; les inculpés dans l’affaire Marita Veron4, ont été acquittés, alors que c’est une des situations de traite les plus pragmatique de ces dernières années ; la non-condamnation des responsable de la mort de Mariano Ferreyra, assassiné par des groupes armés à l’aide des syndicats et de l’État, pour avoir lutté pour des meilleures conditions de travail ; l’enferment sans cause valable, ni preuves de 5 militants de la lutte sociale à Bariloche, un des cas les plus exemplaires sur l’invention de causes et de preuves de la part de l’État, qui établissent une relation de force local ou nationale pour continuer à monopoliser avec ou sans consensus social.

Pour toutes ces raisons, nous avons décidé, membres de la Fédération des Organisations de Base, de sortir dans toutes les rues des villes et régions du pays, ensemble avec ceux et celles qui luttent comme nous pour dénoncer, être visibles et exiger notre droit et garantie à une vie digne et respectée.

Plus de famine et de chômage !!

Plus de répression, de criminalisation et de justice tronquée face à la protestation sociale !!

Nous avons le droit à une vie digne, sans la mendier, en l’exigeant, la réclamant, la conquérant et l’appliquant !!

Vive ceux et celles qui luttent !!!

Federación de Organizaciones de Base (FOB)

 

Déclaration traduite par nos soins

source : http://www.fob.org.ar

1Les piqueter@s ont pour action le blocage d’axes routiers pour que leurs revendications soient entendues.

2Plan mis en place par le ministère de développement social ayant pour but la création d’emplois et l’exécution de travaux au bénéfice de la communauté dans les secteurs les plus en difficultés et favoriser leur insertion par, par exemple, le travail en coopérative.

3Jorge Capitanich est le gouverneur de la province de Chaco, il est membre du parti justicialiste, parti de la présidente argentine Cristina Kirchner.

 4Disparue le 8 février 2012. L’enlèvement à été mis en relation avec un trafic d’êtres humains et de la prostitution forcée.

[México] Détention illégitime de Feliciano Efrén Hernández Pablo et David Venegas Reyes

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Depuis ce jeudi 28 mars, Feliciano Efrén Hernández Pablo et David Venegas Reyes, ont été placés en détention sans raison légitime.

Au Mexique, la détention politique est un fait quotidien, une punition, un moyen de pression sur les familles, les communautés ou les organisations. Il est fréquent que l’enfermement ne dure pas plus d’une journée. Ce moyen de terreur n’est bien entendu pas pratiqué envers ceux qui vivent de la corruption ou de la domination, non, ceux-ci connaissent gloire, succès et richesse, ceux qui sont affectés par cet abus de justice sont ceux qui osent élever la voix, revendiquer et réclamer droits, dénoncer des injustices et des crimes. Oaxaca, Chiapas, Guerrero sont les zones les plus touchées par ce fléau carcéral.

En 2006, à Juchitán, dans la vallée de Oaxaca, naît Radio Totopo, pionnière des médias libres communautaires et représentant le peuple mexicain. Pour répondre à cette création, les autorités ne sortiront pas les costumes du dimanche pour son inauguration mais placeront en détention Carlos Sánchez, colonne vertébral du projet et fervent défenseur de son peuple, luttant contre les violences et les décisions arbitraires prisent contre les paysans et les indigènes de la province de Oaxaca.

Et voilà qu’aujourd’hui deux nouveaux compañeros subissent le même sort toujours à Oaxaca, accusés à tort d’avoir voler un chauffeur de taxi. Leur incarcération s’est faite sans une seule explication, de manière totalement arbitraire, sous la contestation de leurs voisins et dans une grande violence : David Venegas Reyes est frappé au visage, dos et à la poitrine par un agent durant le trajet jusqu’à la maison d’arrêt, puis, une fois sur place il est de nouveau victime de coups portés au visage et dans l’estomac.

Les deux compañeros sont ensuite séparés et transférés dans des centres de détention différents. C’est alors, le 29 mars, qu’ils seront informés de leur chef d’inculpation à savoir vol aggravé de violence, envers un chauffeur de taxi, qui à la base les avaient agressé pour les voler.

Les autorités, quant à elles, assument leurs accusations, et démentent les violences policières dont ont été victimes les accusés ; les forces de l’ordre sont même allées jusqu’à mentir publiquement quant à l’arrestation des prévenus, affirmant les avoir interpellé en flagrant délit de vol et d’agression envers le chauffeur.

Lors de leur transfert vers le pénitencier central de l’État, les accusations envers David Venegas Reyes s’intensifient, une second chef d’inculpation le rend coupable de violences envers Griselda Gomez Lorenzana et d’autres dirigeants priistes1, lors de la marche du 2 décembre passé contre l’arrivée à la présidence mexicaine de Enrique Peña Nieto, membre du PRI. Ces dernières ont elles-même agressé le prévenu qui lui à répondu aux violences qui lui étaient infligées.

La lutte contre le PRI, est l’une des préoccupation de Feliciano Efrén Hernández Pablo et David Venegas Reyes et de leur organisation. Le PRI assume depuis la révolution mexicaine une politique néolibérale, de privatisation et délocalisation. Le gouvernement agit comme un garrot, défendant les intérêts du PRI, enfermant ou éliminant ses opposants politiques. Depuis 2006, 26 personnes ont été assassinés dans la région de Oaxaca, militants de la section XXII mais aussi habitants de Oaxaca, sous le joug du gouverneur d’État Ulises Ruiz Ortiz, membre bien sûr du PRI.

Le 30 mars, pendant l’inspection, ou plutôt humiliation, quotidienne, les prévenus et les autres détenus ont été entièrement dénudés et ont subit un touché rectal pour une vérification, au cas où certains y cacheraient des stupéfiants. Drogues qui comme par enchantement se trouvaient dans leur cellule là où les seuls objets qu’ils possédaient étaient du papier hygiénique et un livre.

Depuis, il ne leur est plus permit de sortir de leur cellule si ce n’est que deux fois par jour pour se laver et aller aux toilettes.

Le 31 mars, les accusés ont été placés au pénitencier de Oaxaca à Santa María Ixcotel, mais au lieu d’intégrer l’aire de réclusion préventive, les autorités les ont placé dans l’aire des « séjours longue durée ».

Il est tant de réagir face à cette répression que subissent les habitants de la province de Oaxaca, ce même peuple qui durant 500 ans n’a cessé de résister, les inculpés lancent aujourd’hui un appel urgent à la fraternité à toutes les personnes ou organisations qui partagent cette envie de justice, un appel amenant à se solidariser activement pour se libérer physiquement. D’autant plus que les dirigeants sont certains que le mouvement se fragilise et est incapable de se rebeller contre le pouvoir en place.

Feliciano Efrén Hernández Pablo et David Venegas Reyes lancent également un autre appelvaux organisations défendant les droits de l’Homme, vis à vis des conditions carcérale du pénitencier de Santa Maria Ixcotel de Oaxaca. Ils ne demandent aucun traitement de faveur, ni privilèges mais exigent l’arrêt des humiliations qu’ils endurent. Ils se sentent prêt à affronter les accusations du gouvernement et à lutter contre la répression exercée par les priistes sur le peuple et les communautés.


Article ayant pris pour sources le communiqué et appel lancé par Feliciano Efrén Hernández Pablo et David Venegas Reyes depuis leur cellule mais aussi un article relatant de la répression dans les régions de Oaxaca, Chiapas et Guerrero:

http://zapateando.wordpress.com/2013/04/05/presos-por-defender-a-sus-pueblos-su-tierra-la-dignidad-de-oaxaca-y-de-mexico/
http://www.anarkismo.net/article/25260

 


1Le PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) est un parti politique social-démocrate, affilié à l’internationale socialiste.

[Argentina] Déclaration de la FORA-AIT sur le 24 mars : Le jour de la mémoire, de la vérité et de la justice

24-de-marzo

On a l’impression qu’ils choisissent le nom des jours fériés en fonction de se que ne fera jamais l’État, ce jour devrait en réalité s’appeler : «jour de l’oubli, du mensonge et de l’injustice». Si en réalité nous avions de la mémoire, nous nous rappellerions combien d’ouvriers furent disparus, torturés et assassinés, et qui furent livrés par les bureaucraties syndicales à la dictature actuelle ; nous nous rappellerions combien de politiciens actuellement présents, furent fonctionnaires à cette époque approuvant ce qu’aujourd’hui ils critiquent ; nous nous rappellerions combien de journaux soutenaient la junte militaire alors qu’aujourd’hui ils la condamnent ; ou combien de chefs d’entreprise, aujourd’hui démocrates, se sont enrichis avec les militaires en signant des contrats et des projets qui leur laissaient la voie libre pour la flexibilité salariale et les contrats précaires
poubelles dans le texte, ndt dont nous souffrons maintenant. Si nous avions de la mémoire, nous nous rappellerions que tous les gouvernements et moyens de communication, occultèrent la vérité et transgressèrent la justice. Les intérêts que tous les secteurs, du pouvoir défendus lors de la dictature, sont les mêmes intérêts défendus aujourd’hui avec un peu près les mêmes méthodes. Tant en démocratie qu’en dictature, la répression est importante, et de fait, ce fut le ciment du pays, et tous les gouvernements suivants ont continué avec cette incontournable politique d’État. Le fait que la dernière dictature militaire ait tenu un registre écrit de procédés à adopter avant chaque acte de répression, comme les dossiers des détenus, leurs accusations et condamnations, montre que les militaires n’ont pas agit comme des imbéciles, ni individuellement cachés, mais qu’ils répondaient à une raison de l’État nécessaire pour maintenir le système capitaliste qui était alors en crise. Tous les gouvernements ont choisi la répression, qu’elle soit militaire, policière, syndicale, religieuse, etc, notre pain quotidien, car il est le seul moyen efficace de maintenir un système basé sur l’exploitation et l’injustice.
Aujourd’hui, les disparus ou assassinés par une gâchette facile sont monnaie courante, l’intervention de militaires aux portes des usines où il y a des protestations, des voyous et des bandes organisées syndicales qui se sont arrangées avec la police, non pas uniquement pour le football, mais aussi pour leurs affaires supplémentaires intimidation des travailleurs grévistes.
La détention arbitraire de dizaines de personnes lors d’une manifestation ne nous surprend plus ou la mort d’un activiste social, ou les suicides dans les prisons ne surprennent plus les détenus, le tabassage à tabac lors d’expulsions, ou la protestation contre les entreprises polluantes qui détruisent le sol et l’air, si bien que nous ne sommes plus surpris face à la fonction première de l’État qui est de réprimer et cela continue même à sembler logique dans ce monde capitaliste et démocratique, voilà pourquoi nous n’arrêterons pas de répudier ces actes qui paraissent tant normaux et nous nous organisons pour le combattre. Ce jour férié, n’est autre que la cooptation, du gouvernement, d’une lutte sociale axée sur la vengeance contre les militaires de cette époque. Parce que nous savons très bien que les condamnations et les procès ne rendront pas justice. Pour plus que les militaires ne profitent plus de l’emprisonnement à domicile et soit transférés dans des prisons ordinaires, pour plus qu’ils continuent à être condamnés judiciairement, et cette lutte des enfants ou parents des disparus est totalement légitime, la véritable justice ne peut pas venir des personnes qui approuvent la répression actuelle, comme ceux de la Cour Suprême, ni d’un système créé grâce à cette dictature. Aujourd’hui ces militaires sont «jetables» et les condamner est utile pour le gouvernement en place car ils utilisent politiquement cette situation, et s’autodésigne comme le gouvernement des Droits de l’Homme, quant en réalité l’utilisation des forces policières sont à l’ordre du jour contre les secteurs sociaux en lutte, que ce soit les ouvriers, les étudiants, les paysans, .. etc. D’autant plus que le gouvernement veut redorer l’image de l’État avec cet écran anti-dictature, nous savons que le plan des dictatures en Amérique, a été le coup d’envoi pour instaurer sur tout le continent ces gouvernements démocratiques que nous avons aujourd’hui, et qu’ils font toujours subir les plus grandes humiliations envers les ouvriers, sans être dénoncés.
Toutes les injustices sociales et salariales actuelles comme le travail au noir, les bas salaires, la hausse des prix, l’impôt sur le revenu, la dictature syndicale de la CGT, les entreprises intérimaires, la répression policière dans les quartiers, les mégas entreprises minières, la déforestation, etc, sont les produits des dictatures militaires, pas seulement de celle des années 70, mais aussi les antérieures comme celle de Perón ou de Uriburu, ou de celle des gouvernements démocratiques antérieures qui déportaient et assassinaient les ouvriers pour maintenir la paix capitaliste. L’accomplissement et la conquête des nouveaux droits sont exclusivement à la responsabilité des travailleurs, nous devons nous organiser sans dirigeants et sans partis politiques, et sans rien espérer des gouvernements mis à part de la répression et quelques autres miettes pour que nous les votions et nous nous calmons.
Du point de vue de la Federación Obrera Regional Argentina
FORA : Fédération Ouvrière Régionale Argentine., nous voulons profiter de ce jour pour continuer à dénoncer la répression actuelle du gouvernement hypocrite, déclarant que ces jours fériés ne sont pas des jours de fêtes, mais des jours de lutte.
Cependant, nous sommes conscients que la lutte contre l’État et le capitalisme doit se faire tous les jours en faisant sérieusement la promotion de la mémoire, pour que nous puissions comprendre les vérités qui circulent, et que nous puissions apprendre de nos erreurs et rendre une véritable justice. L’unique manière de l’obtenir est de s’organiser et combattre chaque jour les injustices sociales, tant dans le domaine du travail que dans la rue avec nos pairs, privilégiant la solidarité, le soutien mutuel, l’égalité et la liberté, qui sont des valeurs que ce système ne connaît pas et qui sont nécessaires pour forger un monde nouveau.

Sociedad de Resistencia Oficios Varios Capital, adherida a la FORA-AIT

[Ecuador] Pour un nouveau mouvement syndical et ouvrier

Convocan-Huelga-en-EspañaL’histoire des luttes ouvrières et syndicales en Équateur est, depuis ses débuts, rattachée à de grands personnages et aux actions de la gauche ; actuellement en Équateur, la situation des syndicats n’est pas des meilleures.
Dans les années 1990 et dans la première décennie du XXIème siècle, les syndicats n’ont pas pu fuir le jeu du néolibéralisme et sa politique unilatérale du capital, ils sont tombés dans une lutte salariale et de revendication particulière, dans laquelle le plus important était de faire du profit (économique ou des bénéfices) ou une flexibilité quant à la journée de travail (moins d’heures de travail), sans s’inquiéter de comment et à quel prix, ainsi beaucoup de directions syndicales se sont laissées acheter par l’appât du gain et la corruption.
Cette réalité a été vécue autant dans les secteurs privés que publics, dans lesquels se sont formés l’appel des bureaucraties dorées, qui avec de merveilleux « contrats collectifs » réussissent à « faire sortir » à l’État quelques bénéfices « excentriques » ; pour citer : la construction de complexes sportifs et récréatifs publics mais fermés au public en général, accessibles uniquement par le syndicat.
De cette manière le néolibéralisme eu « la porte ouverte » pour implanter ses mesures économiques et salariales, comme la précarisation du travail par le biais de la tertiarisation de l’économie, un bas taux de salaire minimum et non reconnu par tous les secteurs, la croissance du secteur informel et le chômage, la privatisation du secteur public, l’abrogation des conventions collectives, la négociation des emplois du secteur public, et toutes autres conséquences connues des politiques néolibérales.
Durant les dernières années, l’Équateur a connu de nombreuses avancées dans le secteur du travail comme : la reconnaissance du travail en tant que droit, l’élimination de la tertiarisation, la garantie de la négociation collective, le recrutement obligatoire de personnes handicapées, et l’augmentation du salaire minimum pour toutes les professions reconnues (même celle des domestiques), la sécurité sociale obligatoire, l’accord de congés de maternité et de paternité, l’augmentation de durée de congés pour les mères qui allaitent (2 heures par jour, soit neuf mois après le congé de maternité), la création de sites d’emploi, entre autres.
Ces victoires salariales ne se sont pas obtenues par une quelconque pression ou la mise en place d’actions directes de la part des syndicats ou des associations ouvrières d’Équateur, mais elles furent le résultat de l’Assemblée Constituante de 2008 et, en partie, du gouvernement de Rafael Correa.
Apparemment, ces victoires du secteur du travail, obtenues par action des autres, ont immobilisé le secteur syndical et ouvrier équatorien ; durant le mandat de Rafael Correa, les grands syndicats et les associations ouvrières ont été démantelées et certains ont même disparu de part leur politisation excessive et leur instrumentalisation, à la fois du gouvernement, comme des partis politiques d’opposition, d’autres parce qu’ils ont perdu leur raison d’être, par la façon dont ils maintenaient leurs luttes. Alors il a été créé des syndicats publics, sur les secteurs de la santé publique et de l’éducation, qui se sont révélés insuffisants pour relancer les travailleuses et travailleurs du pays, et ont également été utilisés par le gouvernement pour légitimer la restructuration d’une partie de la bureaucratie du pays.
Avoir un gouvernement progressiste, appelé « favorable aux travailleurs » dans un discours, ne veut pas dire que les secteurs syndicaux et ouvriers du pays doivent s’immobiliser ou disparaître parce qu’ils ont réussi à améliorer les conditions salariales ; il sera toujours indispensable qu’un mouvement ouvrier organisé et politisé défende les avancées obtenues et lutte pour en obtenir d’autres.
Il est évident que la création de lois favorables pour les conditions de travail améliore la situation salariale, mais cela ne veut pas dire qu’elles sont une fin en soi, il continue d’exister des formes de précarisation salariale, de violation de dispositions légales, de la surexploitation, une instabilité du travail, et cela même dans le secteur public, des taux élevés de sous emplois et un chômage considérable ; c’est à dire que les travailleuses et travailleurs équatorien.ne.s ont besoin d’une organisation qui lutte pour l’accomplissement de leurs droits.
Ainsi, il existera la meilleure des situations salariales possible, les mouvements syndicaux et ouvriers doivent être organisés pour être leviers d’amélioration de la société ; en Équateur, les syndicats et associations ouvrières doivent être les acteurs principaux de la radicalisation appelée « Révolution Citoyenne ».
Nous ne pouvons pas répéter ce qu’il s’est déroulé en Europe, où durant des années le mouvement syndical fut offert et quasiment oublié, jusqu’à ce que la grande majorité se sente assaillie par le néolibéralisme et que des millions de personnes furent affectées et  sans emploi, il fallu alors recourir à une mobilisation sociale massive pour tenter de contrer l’ajustement structurel et la crise elle-même.
Le mouvement ouvrier doit être dans une constante mobilisation, à la fois physiquement, mais aussi dans ses idées, la lutte ouvrière et syndicale ne peut s’écarter des autres luttes sociales : indigènes, étudiantes, écologistes, féministes, paysannes et doit participer aux événements politiques et aux prises de décisions vis à vis du pays.
Pour cela, cette brève réflexion – à mois d’un mois avant le 1er Mai – cherche à favoriser la consolidation d’un nouveau mouvement syndical et ouvrier, qui ne tombe pas dans les anciennes pratiques et l’instrumentalisation politique de n’importe quel secteur, d’un mouvement ouvrier organisé qui défend un projet politique, solidaire avec d’autres luttes et surtout qui se bat pour la classe ouvrière.

Article publié par Marco Ambrosi de la Cadena, de Rebelión, sous licence Creative Commons. Traduit par nos soins.

Source : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=165795

[Argentina] Le 24 mars 1976, la guerre d’Algérie bis

videla justicia

Le 24 mars 1976, trois ans après le retour de Juan Domingo Perón et un an après sa mort, une nouvelle fait de nouveau tressaillir les argentins, un coup d’état vient d’avoir lieu. Le premier communiqué de la junte militaire sera celui-ci :

«  Nous communiquons à la population que, à partir de cette date, le pays est sous le contrôle opérationnel de la Junte des Commandants Généraux des Forces Armées. Il est recommandé à tous les habitants le respect strict des dispositions et directives émanant des autorités militaires, de sécurité ou policières, et une attention extrême afin d’éviter toutes actions et attitudes individuelles ou de groupe qui pourraient exiger une intervention drastique du personnel des opérations. Signé : Général Jorge Rafael Videla, Amiral Emilio Eduardo Massera et Brigadier Orlando Ramón Agosti. »

À cette date, et pour les sept ans à venir, les argentins connurent une guerre sale ayant laissée derrière elle 30 000 disparus. Le Processus de Réorganisation Nationale était appliqué sans pitié pour « vaincre la subversion » allant jusqu’à s’attaquer à des enfants.1

L’installation de cette junte et son fonctionnement sont le résultat d’une implication mondiale. Bien entendu, La Doctrine de Sécurité Nationale, créée par le président nord-américain Harry Truman, en 1947 à la suite de la Guerre Froide, « justifiait pleinement » la présence des États-Unis ; car comme cette dernière spécifiait l’empire américain devaient intervenir militairement dans les pays perturbés par l’avancée communiste, car ils constituaient une agression à la sécurité nationale. Les pays latino-américains durent adhérer à cette doctrine afin de ne pas compromettre leur amitié avec les États-Unis qui jugeaient leur neutralité comme immorale.

Mais, ce ne furent pas les seuls marionnettistes, d’autres plus discrets et moins habitués à agir sur le continent américain aidèrent allègrement la junte à se mettre en place. Les premiers actes d’application de la doctrine étasunienne fut la création au Brésil à l’aube de l’avènement du dictateur Castelo Branco, du service national d’information et l’ouverture de l’École Militaire des Amériques.

L’institution forma jusqu’en 2001 plus de 61 000 militaires en technique de contre-guérilla, tortures et interrogatoires. Parmi les élèves, le nicaraguayen Roberto D’Aubuisson, les panaméens Manuel Noriega et Omar Torrijos, le bolivien Hugo Banzer, le péruvien Vladimiro Montesinos, les généraux argentins Roberto Marcelo Levingston, Leopoldo Galtieri, l’amiral Emilio Eduardo Massera ou encore les officiers d’Augusto Pinochet.

Les méthodes de torture y ont été enseignées par des militaires français, vétérans des guerres d’Indochine et d’Algérie, comme Paul Aussaresses et Roger Trinquier. Le théologien Joseph Comblin affirmera et confirmera le rôle majeurs de ces serviteurs de l’hexagone :

« En Argentine, la stratégie de la guerre contre-révolutionnaire est venue directement de France. C’est pourquoi l’armée argentine a adopté la théorie du front interne et des frontières idéologiques, ainsi que la pratique de la guerre contre la subversion, avant même que les Américains ne l’aient mise au point. Dès 1959, tout cela fait partie de la doctrine militaire argentine : d’une certaine façon, la doctrine américaine de la sécurité nationale n’était plus nécessaire, parce qu’on avait déjà son équivalent importé de France. Mais par ailleurs, cette importation française constituait une excellente introduction : les mentalités étaient déjà prêtes. »2

Les élèves de l’École Militaire des Amériques s’applique depuis à reproduire un schéma stratégique similaire à la guerre d’Algérie : La quadrillage du territoire, les méthodes interrogatoires psychologiques et physiques (en argentine la gégène est appelée la picana), les vols de la mort (ou Crevettes Bigeard en Algérie, le détenu est sédaté et jeté vivant hors d’hélicoptère ou avion se situant à plusieurs kilomètres au dessus de la mer), l’élimination des réseaux subversifs, …

Néanmoins, les premières applications de la doctrine française en Argentine peuvent être remarquée dès 1957 avec l’arrivée du général Robert Bentresque, recruté par l’État-major argentin avec le soutien de l’ambassade française. Précédé par les colonels Patruce de Naurois et Pierre Badie, ils réaliseront ensemble un travail de préparation idéologique à la doctrine de la guerre contre-révolutionnaire auprès de cadres de l’armée.

En pleine guerre d’Algérie, les français expérimentent alors de nouvelles méthodes visant à la destruction de tout subversifs menaçant le bon déroulement du conflit et sa victoire, puis les transmettent aux demandeurs du continent américain.

Les commandos Delta en Algérie furent les premiers initiateurs de ces nouvelle méthodes d’extermination (un commando séquestre la personne visée a son domicile. Cette dernière est assassinée directement ou enlevée pour être torturée, interrogée puis liquidée. Son corps sera déposé quelques jours plus tard sur un terrain vague). Cet enseignement formera les futurs escadrons de la mort argentins par le biais du film La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo qui expose la lutte pour le contrôle de la Casbah entre militants du FLN et les parachutistes français. Comble de l’ironie, ce témoignage cinématographique se voulait critique envers le gouvernement français et s’est d’ailleurs vu interdit dans l’hexagone.

À la suite de la guerre d’Algérie de nombreux acteurs français accusés pour crime contre l’humanité se sont exilés au Chili et en Argentine. Aujourd’hui date funeste d’anniversaire de ce coup d’État, continuons à combattre les systèmes fascistes, les responsable de ces derniers sans oublier les acteurs dans l’ombre. L’histoire française occulte généralement volontiers certaines pages… Les guerres d’Indochine et d’Algérie encore taboues, la collaboration avec les nord et sud-américains pour la diffusion massive de leur doctrine. La doctrine française, ouvrage de Trinquier partant de constatation en Indochine puis mis en application prototype en Algérie, est sûrement la stratégie de guerre la plus utilisée au monde aujourd’hui.

N’oublions pas l’implication du gouvernement français, n’oublions pas les horreurs commises !!!

N’oublions pas le système répressif des argentins sur leur population !!!

sources :

COMBLIN Joseph, Le pouvoir militaire en Amérique latine, Ed. Delarge, Paris, 1977, 242 p.

ROBIN Marie-Monique, Escadrons de la mort, l’École française, La Découverte, Paris, 2004, 453 p.

1Voir article İ Nunca más la noche de los lápices !

2 COMBLIN Joseph, Le pouvoir militaire en Amérique latine, Ed. Delarge, Paris, 1977, p.146.

[Guatemala] Début du procès de Efraín Ríos Montt, ancien dictateur

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L’ancien dictateur guatémaltèque, Efraín Ríos Montt, a embauché ce mercredi un nouvel avocat, au second jour de son procès pour génocide durant sont mandat (1982-1983), après que la juge ait expulsé son précédent défenseur. Ce dernier, Francisco García a été contraint de quitté les lieux sous les ordres de la juge l’accusant d’un manque d’éthique et de professionnalisme ayant pour but de retarder l’avancement du procès.

 

 

Efraín Ríos Montt est arrivé au pouvoir le 23 mars 1982, par un coup d’État militaire renversant le gouvernement du Général Fernando Romeo Lucas-García, arrivé alors depuis deux semaines à la tête de l’État guatémaltèque.

 

A la tête d’une junte militaire, Ríos Montt décida de destituer celle-ci, trois mois plus tard, pour s’autoproclamer président de la République, et assumer un régime totalitaire.

 

Alors en pleine Guerre Civile 1, le Guatemala, connu à cette période les pires atrocités de son histoire post-coloniale.

 

Ríos Montt avait pour stratégie de contrôle de sa population, la mise en place des PAC, Patrouilles d’Autodéfense Civile, qui n’était ni plus ni moins que des groupes paramilitaires ayant pour ordres de combattre tout opposants, contestataires envers le gouvernement.

 

Ces «ennemis» n’étaient autre que des groupes guérilleros en guerre contre l’État.

 

Dans les années 1960-1970, ces groupes insurgés se sont réorganisés par l’incorporation à leur lutte des indigènes et des populations rurales. Les populations d’origine maya sont vite excédées par l’oppression quotidienne des propriétaires terriens et de l’armée, sans parler d’un système colonial encore présent, d’un acharnement sans relâche sur leur peuple depuis l’arrivée «libératrice» des espagnols.

 

De ces groupes de guérilla révolutionnaire populaire, s’en distinguent quatre : l’EGP2, l’ORPA3, les FAR4 et le PGT5. En 1981, ces derniers se rassemblent et forment l’Union Revolucionaria Nacional Guatemalteca. L’URNG déclare alors que ses objectifs au sein de la guerre populaire révolutionnaire est la prise de pouvoir et la constitution d’un gouvernement révolutionnaire, patriotique, populaire et démocratique.

 

Le régime de Ríos Montt, effrayé par l’influence politique des groupes guérilleros se lance alors avec l’aide des PAC dans une extermination affolante de la population guatémaltèque : plus de 334 massacres, 19 000 assassinats et disparitions, 100 000 exils dans les pays voisins et 1 000 000 de déplacements au sein du pays au cours des 16 mois de «règne» du dictateur.

 

Les membres des PAC, étaient recrutés parmi la population civile, obligée de participer dans ces groupes paramilitaires. Outre les massacres orchestrés par le gouvernement, Ríos Montt créa le plan «Des balles pour de la nourriture» qui consistaient de pouvoir échanger des armes contre du travail «digne» et un salaire.

 

Le dictateur mit en place d’autres actions qu’il appela «guerre des fusils et des haricots», consistant en une guerre de terreur psychologique incluant la torture et les disparitions, mais aussi en la prise de mesures économiques, en plus du saccage et l’incendie des terres, qui eut pour but d’anéantir toute population qui était ou pouvait être en relation avec la guérilla, la privant ainsi de subsistances primaires.

 

De part le soutien actif de conseillers de guerre de la CIA, Taïwan, Israël ou encore d’Afrique du Sud, Ríos Montt espère pouvoir mettre en place le «plan de sécurité et développement», lui permettant d’appliquer, pour redonner une image positive à son armée, le «plan d’aide aux zones de conflit». Plan envers lequel Washington se montrera particulièrement généreux, mettant un terme sur l’embargo de livraison d’armes.

 

Mais la situation interne du gouvernement de Ríos Montt décline. Il échoue sur ses intentions d’unification du centre et de la droite et il se met à dos ainsi les classes dominantes. De plus, son affiliation avec la secte Église du Verbe, le pousse à retourner dans le schéma colonialiste, se lançant dans une croisade, convertissant de nombreux villages à cette branche sombre du protestantisme évangélique. Une nouvelle guerre sainte est alors sur le point d’éclore.

 

Ainsi, le 8 août 1983, un coup d’État destitue le gouvernement de Ríos Montt ; le Général Oscar Mejía Víctores, son Ministre de la Défense, prend sa place.

 

Le Guatemala passe alors à un autre régime militaire, mais l’ancien dictateur ne se retire pas de la vie politique, en 1985, il est décoré par le Pentagone, en 1994, il est président de la Chambre unicamérale et en 2000, il devient président du Congrès. Ses nombreuses participations aux élections sont empêchées. En 1999, il admettra la participation son gouvernement à deux massacres.

 

 

À 86 ans, Ríos Montt est enfin jugé depuis mardi (19 mars 2013) pour l’exécution de 1 771 indigènes mayas ixiles. Mais l’ancien dictateur refuse d’admettre les faits qui lui sont reprochés, même devant témoins. Lors de ce jugement, le Général José Rodríguez, ex-membre du gouvernement de Ríos Montt est aussi présent au banc des accusés.

 

 

La justice du peuple doit continuer à combattre ces monstres !

 

Plus d’impunité pour les initiateurs de génocide !

 

Aucune complaisance avec les bourreaux du peuple !

 

¡Verdad y Justicia ya !

 

 

 

sources :

http://www.jornada.unam.mx/ultimas/2013/03/19/104824583-inicia-juicio-por-genocidio-contra-ex-dictador-guatemalteco-rios-montt

 Dante Barrientos Tecún, Amérique Centrale : L’Horreur et L’Espoir – Analyse de la poésie contemporaine.

 

 

 

 

 

1 Guerre qui dura 36 ans et se terminera en Décembre 1996 avec l’établissement d’un traité de paix

 

2 Ejército Guerrillero de los Pobres

 

3 Organzación Revolucionaria del Pueblo en Armas

 

4 Fuerza Armadas Rebeldes

 

5 Partido Guatemalteca del Trabajo

 

Efraín Ríos Montt

[Chile] Allumer la mèche de la subversion, Marcelo Villarroel

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Lettre du compagnon Marcelo Villarroel pour l’activité “Son anticarcéral” réalisée le 14/12 au squat La Mákina, Santiago.

Allumer la mèche de la subversion. Attiser le feu insurgé de la guerre sociale, à bas les murs des prisons :

La prison est le destin circonstanciel ou potentiel de toute personne qui prend le contrôle de sa vie, avançant sur le chemin de l’émancipation à contre-courant d’une normalité capitaliste qui impose la routine du citoyen, t’obligeant au travail salarié, aux études pour valider un système bourgeois d’éducation et à te maintenir sous les paramètres de l’ordre juridique que le capital nous impose.

La prison est un lieu que t’offre la démocratie, comme un espace qui cristallise la soumission normalisatrice. Là terminent, commencent et transitent tous et toutes ceux/celles qui d’une manière ou d’une autre ne se soumettent pas et transgressent la paix sociale des riches.

Celui/celle qui commet des délits, qui proteste, qui attaque, qui conspire, ceux/celles qui pour divers choix et décisions ne respectent pas l’ordre juridique se trouvent face à la main répressive de tout un ensemble de répression, contrôle et punition.

Je l’ai répété des milliers de fois : dans toutes les prisons du monde plus de 90% des personnes enfermées viennent de la classe exploitée. Nous sommes opprimés et en nous rebellant, inévitablement nous devenons subversifs lorsque nous décidons d’arrêter d’avancer dans la vie comme des d’esclaves.

Si tu es né pauvre tu es né condamné au Chili, avec un destin dans n’importe laquelle des 91 prisons du pays. Des lieux contrôlés qui ont pour but l’extermination, où les modules, étages et galeries hautement assassines fonctionnent chaque jour avec la mort face à l’indolence sociale qui méconnaît, satanise et naturalise un quotidien, et qui considère normal la punition sur les prisonniers.

La prison est aussi considérée de nos jours comme une entreprise productrice de service dans laquelle les prisonniers sont vus comme les usagers soumis au paradoxe propre d’une société malade qui assume que c’est le chemin à suivre pour ceux qui ne respectent pas sa loi.

C’est important de comprendre que personne n’est libre dans une société qui est la dictature de la marchandise, la démocratie du capital, société de classes dans laquelle juste en nous rebellant nous pourrions démolir jusqu’au dernier bout de ciment de tout centre d’extermination construit jusqu’à aujourd’hui.

De la même façon il n’y a pas de lutte anticarcérale sans connaissance spécifique de ses situations quotidiennes de tension, sans communication avec les prisonnièr-e-s en lutte, c’est pourquoi c’est un défi permanent de rompre l’isolement, de fissurer les murs épais de l’enfermement, et de comprendre qu’il est vital de renforcer les liens dans tous les domaines, mais encore plus avec les prisonniers subversifs en guerre contre tout ce qui est existant.

Il s’agit d’en finir avec la peur et l’indifférence; la solidarité engagée est une exigence individuelle et collective pour démolir cette position commode et auto-satisfaisante de croire que notre lutte est temporelle et pas une option de vie fière comme celle qu’aujourd’hui beaucoup d’entre nous assumons depuis longtemps en adéquation totale avec nos actes.

Multiplier tous types d’actes, faits, gestes et initiatives est une nécessité de combat contre l’État-prison-capital qui est celle qui nous fait avancer, sans aucune limitation.

Insister jusqu’à l’infini dans la recherche de notre liberté c’est donner dignement et sans peur des coups jusqu’au dernier bout de ciment de notre société pourrie … que le vent n’emporte pas ces mots, qu’ils se transforment en faits …

Ouvre les yeux : il est temps de lutter !
Contre l’État-prison-capital : guerre sociale !
Tant qu’il y aura de la misère il y aura de la rébellion !

Marcelo Villarroel Sepúlveda
Prisonnier Libertaire
14 décembre 2012
Módulo 2.- H norte. CAS-STGO Chile.

Source : http://fr.contrainfo.espiv.net/2013/03/17/chili-allumer-la-meche-de-la-subversion-marcelo-villarroel/

[Argentina] ¿ Nunca Más ? Ce qu’en pense la nouvelle coqueluche du Vatican…

Alors que le Vatican se réjouit de l’élection de son nouveau dirigeant, le monde entier (ou presque) s’interroge non pas sur l’utilité d’un tout puissant pantin religieux, mais sur son passé. Tout comme Benoît XVI fut accusé d’avoir été le fruit des jeunesses hitlériennes, François Ier, lui, d’avoir collaboré pendant la dictature argentine au vol de bébés des disparu.e.s.

De là s’en suit, bien-entendu, un débat entre les pro et les anti, les spécialistes et les prix Nobel, entre autres.

Certes, il ne faut sûrement pas laisser un fasciste être au pouvoir… Mais au pouvoir de quoi ? Au pouvoir d’une institution qui sans aucun doute est le miroir même de la haine, l’endoctrinement violent, la terreur, la cause des plus grands génocides de tous les temps….

Bref la peste !

Alors à quoi bon ? A quoi bon s’étonner ? A quoi bon polémiquer sur la légitimité du rang ?

Un fasciste à sa place ! Ce n’est que là l’ordre des choses après tout !

Peut-être faudrait-il se remémorer les atroces événements qui ont mené au vol des enfants pendant la dictature argentine et le rôle du clergé en général…

L’Église argentine durant la dictature a souvent collaboré avec les militaires, certains de ses membres ont également été livré par elle-même à des centres de détention clandestins, en particulier ceux qui œuvraient dans les villas miserias1.

De nature conservatrice l’institution religieuse argentine n’a jamais entrepris un quelconque travail de mémoire concernant cette époque, elle ne s’est jamais repentie non plus du rôle que ses membres ont joué sous le régime totalitaire.

L’affaire des bébés volés, et le travail que fournissent las abuelas de la Plaza de Mayo, est loin d’être achevé.

Lors de l’enlèvement des «subversifs» durant la dernière dictature (1976-1983), certaines femmes étaient enceintes et durent donner la vie dans les camps de concentration.

Les nouveaux nés restaient généralement une quinzaine de jour auprès de leur mère avant d’être adoptés par des familles de militaires. Le régime totalitaire considérait que la subversion était héréditaire et donc qu’elle se transmettait par lien familial. Suivant ce raisonnement, les fils de captifs devaient alors, pour pallier à cela, perdre intégralement leur identité.

Las abuelas ont entamés un long processus de recherche de ces bébés volés. Aujourd’hui plus d’une centaine de cas ont été résolu, grâce à la banque de données génétiques. Les recherches s’effectuent à l’aide de leur ADN en comparaison avec celle des potentiels enfants enlevés. Les résultats de filiation par lien dit d »abuelidad »2 sont possible aujourd’hui à 99,99 %. Malheureusement les enquêtes ne sont pas toujours aussi simples et il reste énormément de cas non-résolu, on estime a 500, le nombre de bébés volés.

Alors, faut-il polémiquer sur un rapport direct ou indirect d’implication de Bergoglio, ou faut-il faire face à l’ennemi commun qu’est la religion, son endoctrinement et sa participation active auprès de régimes totalitaires ?

Aucun Homme est inconscient des actes de son institution lorsqu’il occupe une telle place. Occuper cette place, c’est cautionner… Surtout lorsqu’il s’agit du rôle voulant perpétuer traditionnellement l’endoctrinement mondial.

1 Bidonvilles de Buenos Aires

2 Nom donné de par les recherches menées par las abuelas (grand-mères)

[Chile] Verdad y Castigo por Juan Pablo Jiménez

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Le 22 février dernier, Juan Pablo Jiménez, dirigeant syndical de la AZETA, une entreprise sous-traitante de CHILECTA, spécialisée dans l’ingénierie électrique, fut tué d’une balle dans la tête.

Le syndicaliste, également investit dans la Fédération des Travailleurs, devait alors témoigner, dans divers tribunaux et à la Direction du Travail, des abus commis par son entreprise.

Après avoir témoigné, Juan Pablo s’assit pour feuilleter un document syndical. Il fut retrouvé quelques minutes plus tard (à 15h56) mort. Ce fut son collègue, Mario Gutiérrez, qui retrouva le corps inerte du syndicaliste, baignant dans une flaque de sang. Une caméra de surveillance aurait enregistré la scène de meurtre.

Juan Pablo Jiménez a mené un long et difficile processus de négociation collective qui rencontra son apogée en décembre 2012. Son syndicat vota des grèves au sein de l’entreprise AZETA ce qui déplu fortement à la société car selon l’article 369 du Code du Travail, les négociations auraient pu se prolonger encore un an.

Le syndicaliste avait également, entre autres, déjà déposé de nombreuses plaintes contre AZETA pour abus et conditions de sécurité déplorables. En effet, en juin 2012, un des employés, Richard Trincado, avait péri électrocuté au sein de l’entreprise.

Suite à l’assassinat de Juan Pablo, de nombreux ouvriers ont demandé au gouvernement de répliquer de la même manière que pour le cas de la famille Luchsinger.

Des membres de cette famille, propriétaires terriens, furent assassinés à Temuco. L’état chilien mobilisa alors de nombreuses institutions et déployèrent un maximum de moyens pour rechercher les responsables. En moins de 48 heures, la police avait placé en détention des dirigeants mapuches, leur imputant, sans avoir aucune preuve contre eux, la responsabilité du crime commis.

Cette demande légitime se veut également revendicatrice des actes commis par la justice. Une justice qui n’apparaît pas au Chili comme étant égalitaire. Les opprimés restent opprimés et les dominants continuent à dominer.

C’est ici, un exemple flagrant d’un esprit conservateur s’étant construit autour de concepts colonialistes et rappelant quelque peu l’esprit dictatorial du régime Pinochet avec son ambition de chasse aux sorcières ou plutôt de chasse au “gauchiste”. D’autant plus, que dans le cas présent, il s’agit du second décès d’employé de AZETA en moins d’un an, et qui plus est d’un assassinat ciblé envers un syndicaliste trop défenseur du droit des travailleurs.

L’État de droit” au Chili est appliqué et est toujours utilisé par les classes puissantes. Les gouvernements de Frei et Lagos ont toujours eu un intérêt pour ce privilège qui permet aux “Puissants” chiliens une stabilité dans le pouvoir qu’ils exercent. Il permet d’avoir ce que l’on mérite, selon ces derniers. Cette conception capitaliste permet aux riches d’avoir une sécurité juridique, économique et policière pour maintenir leurs richesses. Pour les pauvres, c’est tout autre chose, une répression et de lourdes peines afin qu’ils ne se soulèvent pas pour demander justice et de meilleurs salaires.

N’allant pas sans rappeler la loi du “Point Final”, mise en place par le Président argentin Menem dans les années 90, permettant l’impunité des responsables de la dictature, cet “État de droit” ou “Raison d’État” a permis par le passé la non condamnation du fils de Pinochet. De la même manière, le passé du dénommé Horst Paulmann fut ignoré lors de sa nationalisation. Ce nazi a pu l’obtenir “grâce à son immense contribution envers le Chili”. Mais Paulmann a pour grand loisir la destruction de syndicats, de pratiques sociales allant à l’encontre de ses convictions et se soustraire au paiement de ses impôts. Il est vrai que ce nostalgique du IIIème Reich mérite effectivement un traitement de faveur aux vues de ses convictions et pratiques !

Au Chili, les lois sur le travail sont conçues selon le point de vue des patrons et ne s’adaptent pas aux employés. Les lois concernant la sous-traitance permettent à des entreprises comme AZETA, de répondre aux mêmes stratégies que les multinationales pour baisser le coût de production, en précarisant les emplois et baissant au maximum les salaires.

Les religions, en particulier la religion catholique, ne cesse de marteler les cerveaux de ses ouailles, sous la propagande : « Nous sommes tous égaux, tous les enfants chéris de Dieu ».

Mais comment est-il possible en toute connaissance de cause de revendiquer de tels propos ?

Les démunis ne sont pas dupes, malheureusement la terreur que continue à diffuser l’État chilien garde des allures de régime totalitaire.

Quand serons-nous débarrassés du colonialisme ? Les méthodes occidentales cesseront-elles d’opérer après des années d’asservissement des populations ? Les piliers du gouvernement sont-ils trop infectés pour y reconstruire un modèle social juste, sain et égalitaire ? Faut-il tout briser ? Ou peut être… Une Révolution doit-elle se mettre en marche ?

Autant de questions rhétoriques qui ne laissent alors aucun doute possible

Sources : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=165108 http://www.anarkismo.net/article/24969

[México] Resistencia zapatista

Le 8 mars 2013, la sixième déclaration de la Selva Lacandona de l’EZLN présenta un nouveau chapitre :

ELLOS Y NOSOTROS.
VII.- L@s más pequeñ@s.
6.- La Resistencia. 1

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A ce titre, c’est la compañera Ana qui introduira la déclaration du compañero sub-comandante Marcos.


«  Bonjour compañeros, bonjour compañeras.

Mon nom est Ana, du Conseil de bon gouvernement actuel, de la quatrième génération 2011-2014, du Caracol I de La Realidad.

Je vais vous parler un peu de la résistance idéologique, ce sujet nous sommes à deux dessus, le compañero et moi. Je vais vous parler de l’idéologie du mauvais gouvernement. Le mauvais gouvernement utilise tous les moyens de communication pour contrôler et désinformer le peuple, par exemple la télévision, la radio, les feuilletons, les téléphones portables, les journaux, les magazines, et même le sport. Avec la télé et la radio il flanque beaucoup de pub pour occuper les esprits, les feuilletons télé sont pour dépraver les gens et leur faire croire que ce qui se passe à la télé va nous arriver à nous. Dans l’éducation, le système du mauvais gouvernement, idéologiquement, manipule ceux qui ne sont pas zapatistes pour que leurs enfants soient à l’école tous les jours avec un bel uniforme sans s’occuper qu’ils sachent lire et écrire, juste pour en avoir l’air ou pour faire bien. Il leur donne aussi des bourses pour qu’ils fassent des études, mais au bout du compte les seules qui en bénéficient sont les entreprises qui vendent le matériel ou les uniformes. Comment nous résistons à tous ces maux de l’idéologie du gouvernement dans notre Caracol ? Notre arme principale, c’est l’éducation autonome. Là-bas, dans notre Caracol, aux promoteurs d’éducation on leur enseigne des histoires véridiques en relation avec le peuple, pour qu’ils les transmettent aux petites filles et petits garçons, en faisant connaître également nos demandes. On a commencé aussi à donner des causeries politiques à nos jeunes pour les éveiller et les empêcher de tomber trop facilement dans l’idéologie du gouvernement. On donne aussi des causeries au village sur les treize demandes de la part des responsables locaux de chaque village. Voilà le peu que je peux vous expliquer, c’est maintenant le tour du compañero. »

Puis s’en suit donc le sub-commandante Marcos qui lui va intervenir sur les différentes résistances à développer face aux agressions extérieures qu’elles soient financières, idéologiques ou militaires :

«  […] Il y a aussi la question des programmes, des projets du gouvernement. Le gouvernement commence à introduire des projets pour que les frères reçoivent des choses de ces projets et croient que c’est bon pour eux, pour qu’ils commencent à recevoir et oublient leurs tâches. Pour que les frères ne dépendent plus uniquement d’eux-mêmes, mais qu’ils dépendent du mauvais gouvernement.

Qu’est-ce que nous faisons, nous, pour résister à ça ? Nous commençons par nous organiser pour faire des travaux collectifs, comme l’ont déjà dit certains compas, nous faisons des travaux collectifs au niveau du village, de la région, des communes et même de la zone. Ces travaux, nous les faisons pour satisfaire nos besoins de différents types de tâches, et c’est comme ça que nous résistons pour ne pas tomber dans les projets du mauvais gouvernement, nous faisons nos propres travaux pour dépendre de nous-mêmes et non du mauvais gouvernement.

[…]

La politique du mauvais gouvernement, c’est d’en finir avec la vie en commun, avec la vie communautaire, c’est que tu laisses ton terrain ou que tu le vendes, et si tu le vends, tu l’as dans l’os. C’est une politique d’injustice, qui crée encore plus de misère. Tous ces millions qu’ils reçoivent de l’ONU, qui est l’Organisation des nations unies, le mauvais gouvernement, que ce soit au niveau de l’État, de la municipalité ou de la fédération, ils les gardent pour organiser ceux qui provoquent les problèmes dans les communautés, surtout à nous, qui sommes bases de soutien.

C’est la continuation de la politique, ce dont ils parlaient beaucoup, et maintenant ils ne veulent plus qu’on en parle, ils ne le disent plus dans les médias, ce que c’est que le Plan Puebla-Panama. Maintenant ils ont un autre nom pour ça, parce que le Plan Puebla-Panama a été très attaqué, mais c’est la même chose, ils ont seulement changé de nom pour continuer à individualiser les communautés, pour en finir avec ce qu’il peut encore rester de commun.

[…]

C’est plus ou moins comme ça qu’on fait dans les tâches de la résistance, parce que c’est de résistance que nous sommes en train de parler. Et dans ces tâches, parfois, des compañeros qui ont travaillé à la milpa ou à la plantation de café, ou bien s’ils ont du bétail, quelquefois, quand ils vendent une bête, il leur reste un peu de ressource économique, et le mauvais gouvernement nous attaque avec ses projets de sols durs, de logements, d’amélioration du logement et d’autres choses que reçoivent les frères du PRI ou d’autres partis dans d’autres communautés.

Mais en fait, eux, ils sont déjà drôlement habitués à l’argent, c’est pour ça qu’ils regardent vers le gouvernement, allez, encore de l’argent, et vers ces projets qu’ils reçoivent, comme l’ont expliqué certains compañeros de La Garrucha, et ça se passe aussi comme ça dans le Caracol de Morelia. Parfois, ces compañeros vendent la tôle, et c’est un projet de gouvernement, le gouvernement pense alors qu’il fait les affaires de son parti, mais en fait c’est l’inverse, le fruit du travail des compañeros qui sommes en résistance, eh bien, ce sont les gens des partis qui viennent l’acheter.

Prenons un exemple : une plaque de tôle à la quincaillerie est autour de 180 pesos, mais ils arrivent à la vendre jusqu’à 100 ou 80 pesos ; et ils reçoivent des parpaings pour la construction qui pourraient être à 5, 6 ou 7 pesos à la boutique, mais eux arrivent à les vendre à 3 ou 2 pesos. Et nous, les compañeros, comme nous sommes en résistance nous n’avons pas l’habitude de gaspiller le fruit de notre travail, ce sont eux qui achètent, et peut-être bien qu’un de ces jours vous allez voir dans les nouveaux centres d’habitat que la tôle est de couleur, mais elle est vraiment sortie du travail des compañeros. C’est ça qui est en train de se passer aussi là-bas.

Mais le gouvernement s’est rendu compte aussi où s’en va son projet. Il ne bénéficie pas aux gens des partis, à ceux du PRI, mais il profite aux zapatistes, c’est là, qu’il fait construire ses logements, mais ils ne livrent pas seulement le matériau, ils envoient aussi le maçon. À l’arrivée du matériau, le maçon est déjà là, parce qu’il s’est rendu compte que les zapatistes sont en train d’améliorer leurs maisons, c’est pour ça qu’il change, ça fait partie des formes utilisées par les mauvais gouvernements qui sont passés depuis 94 jusqu’à maintenant.

Bon, compas, encore une fois je vais expliquer ce que c’est que la résistance militaire, par exemple ce qu’a déjà expliqué la compañera. Ce que j’ai à expliquer, c’est ce qui s’est passé en 1999 dans l’ejido Amador Hernández, commune Général Emiliano Zapata.

Cette année-là, le 11 août sont arrivés les militaires, et nous, les compañeras et compañeros, nous avons résisté à cette entrée des militaires. Comme ils voulaient prendre ce qui est la communauté, ils sont arrivés à une salle de bal, et ce qu’ont fait les compañeras, c’est les affronter ; elles les ont sortis de cette communauté et les ont conduits à un endroit hors de la communauté. Mais ça a continué, on a fait un plantón2. Là, toute la zone a participé, tout ce qui fait partie du Caracol La Realidad. Dans cette résistance sont arrivés aussi ceux de la société civile, et toute cette résistance a dû supporter parce que c’était l’époque de chaquiste3, l’époque de la boue, comme ce temps de pluie actuel. Mais dans tout ça, nous ne sommes pas tombés dans leurs provocations, nous ne les avons pas affrontés militairement, c’est pacifiquement que nous arrivions face à eux.

Ce qu’on organisait dans ce plantón, eh bien, on faisait des bals, on dansait en face des militaires. Et on faisait les cultes religieux, on faisait les programmes d’événements festifs des compas, et au milieu de tout ça, on leur tenait la causerie politique de la lutte.

Qu’est-ce qu’ils ont fait, les militaires ? Apparemment on commençait à les convaincre, parce que nous étions face à face avec eux, alors ce qu’a fait le commandement militaire, ça a été de mettre des sirènes pour qu’ils n’entendent pas notre parole, et ils ont retiré les soldats un peu plus tard.

Qu’est-ce qui s’était donc passé ? C’est que les compañeros ont inventé autre chose, je crois que les soldats ont écouté les avions en papier, où nous écrivions pourquoi on faisait le plantón, et on les balançait aux militaires, et eux, ils les ramassaient. C’est comme ça que s’est faite la première force aérienne de l’Armée zapatiste, à Amador Hernández, toute en papier. »

La lutte zapatiste n’a pas pour objectif de s’adresser qu’aux indigènes mexicains. Elle doit servir d’exemple et de modèle pour créer une résistance adaptée dans chaque partie du globe.

Depuis des siècles, nous sommes gouvernés et dirigés par un système de terreur et de lobotomie : Plus une masse est malléable, plus elle sera docile !

Les gouvernements, et autres institutions, usent de tous moyens pour parvenir à ce but. Voilà comment des populations entières ont pu être pillées, humiliées, torturées et exterminées.

Comme les zapatistes, il faut savoir dire i Ya Basta ! Et se prendre en main !

Nos méthodes ne nous apportent plus rien, il faut changer, se diversifier et s’appuyer sur de nouvelles bases.

i Ya Basta !

Source : http://enlacezapatista.ezln.org.mx/

1EUX ET NOUS / VII.Les plus petit•e•s / 6. La résistance

2Piquet / campement.

3Mouches / puces des sables assez voraces.

[México] Principio zapatista… Empezamos con las mujeres…

usted estaL’EZLN, connue comme un groupe armé mexicain de gauche dite autonomiste, anticapitaliste, antiglobalisation et antinéoliberaliste, se fait connaître à travers ses déclarations.

On compte aujourd’hui six déclarations de la Selva Lacandona qui sont à savoir :

  • 1994 : la Déclaration de guerre

  • 1994 : La Convention Nationale

  • 1995 : Le Mouvement de Libération

  • 1996 : Le Front zapatiste

  • 1998 : La reconnaissance constitutionnelle

  • 2005 : L’autre campagne

L’essentiel de toutes ces déclarations repose sur une vue à la fois locale et globale. C’est à dire dans un premier temps, de la défense des droits collectifs et individuels qui furent niés historiquement pour les peuples indigènes mexicains.

En second, la construction d’un nouveau modèle de nation qui inclus le démocratie, la liberté et la justice comme principes fondamentaux d’une nouvelle forme politique. Enfin, la création d’un réseau de résistance et de rébellion altermondialiste au nom de l’humanité et contre le néolibéralisme.

Voilà comment il est possible de définir en quelques mots ce qu’est l’EZLN. Mais ces mots ne sont que palabres et l’imagination est très vite perdue, voire limitée pour certain.e.s.

Alors quelques images s’imposent pour illustrer l’histoire et le présent de cette organisation.

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  Le mouvement naît en 1983 et se fait connaître en 1993-1994 pour la première déclaration de la Selva Lacandona1. Le mouvement continue à informer tous les mexicains du nord au sud à l’occasion des marches organisées.

Ce mouvement se réclame comme défendant les indigènes mais aussi tous ceux qui ressentent l’exploitation, le vol et l’humiliation des dirigeants et des plus riches.

Mais contrairement à beaucoup de mouvements de lutte quels qu’ils soient, et conformément à la révolution mexicaine de 1910, le droit des femmes est fondamental au sein de l’EZLN. Loin de la société genrée occidentale, les déclarations faites à ce sujet vont à l ‘encontre des habitudes des colonisateurs. Elles se veulent rétablir une égalité complète, débat qui n’a d’ailleurs en principe pas lieu d’être, mais qui se doit pour (r)établir les bases de la construction d’une société nouvelle.

Et pour illustrer ces propos, il paraît inévitable de retrouver la Loi Révolutionnaire des Femmes :

Premièrement : Les femmes, sans distinction de race, croyance, couleur ou affiliation politique, ont le droit de participer à la lutte révolutionnaire dans le lieu et au grade de leur volonté et leurs capacités.

Deuxièmement : Les femmes ont le droit de travailler et de recevoir un salaire correct.

Troisièmement : Les femmes ont le droit de décider du nombre d’enfants qu’elles désirent avoir et dont elles désirent s’occuper.

Quatrièmement : Les femmes ont le droit de participer aux prises de décisions au sein de la communauté et choisissent si elles sont éligibles librement ou démocratiquement.

Cinquièmement : Les femmes et leurs enfants ont le droit à une ATTENTION PRIORITAIRE lors des questions de santé et alimentation.

Sixièmement : Les femmes ont droit à l’éducation.

Septièmement : Les femmes ont le droit de choisir leur partenaire et ne sont pas obligées de se marier de force.

Huitièmement : Aucune femme ne pourra être battue ou maltraitée physiquement ni par un membre de sa famille ni par des étrangers. Tout délit de tentative de viol ou de viol seront punis sévèrement.

Neuvièmement : Les femmes pourront occuper des postes de direction dans l’organisation et avoir des grades militaires au sein des forces armées révolutionnaires.

Dixièmement : Les femmes auront toutes les droits et obligations que stipulent les lois et les règlements révolutionnaires.

Des droits qui dans les communautés zapatistes ne sont pas seulement écrits et qui au contraire d’un bon nombre de sociétés sont réellement appliqués. Les femmes sont depuis toujours respectées à l’égal des hommes dans des domaines que même le « vieux continent » n’a jamais atteint. De nombreuses sociétés doivent prendre exemple sur l’un des principes fondamentaux des zapatistes.

L'(a) (r)évolution ne doit pas se faire uniquement par le renversement d’une quelconque forme de pouvoir mais aussi par l'(a) (ré)instauration de bases de vie fondamentales et surtout indispensables, redonnant un sens réel et juste à l’humanité.

Sources : https://zapateando.wordpress.com/2008/11/17/detras-de-cada-comunidad-zapatista-hay-una-historia-unica/

 

1Voir article précédent.

[México] EZLN para romper el silencio

Après de longs mois de silence, nous retrouvons notre voix subversive pour commencer une nouvelle année sous le sigle EZLN. Pour commencer notre rétrospective, remémorons-nous ces mots de la déclaration de 1993.

iii La lucha sigue, Zapata vive, Chiapas siempre libre !!!

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Déclaration de la Selva Lacandona

Aujourd’hui nous disons i Ça suffit !

Au peuple mexicain :

Frères mexicains :

Nous sommes le produit de 500 ans de luttes : La première contre l’esclavage lors de la guerre pour l’indépendance contre l’Espagne menée par les insurgés, afin d’éviter d’être absorbé par l’expansionnisme américain, puis pour promulguer notre Constitution et expulser l’Empire français de notre sol, après la dictature de Porfirio Diaz nous avons refusé l’application des lois de réforme et le peuple s’est rebellé en formant ses propres dirigeants, il a suggéré Villa et Zapata, des hommes pauvres comme nous à qui il nous a été refusé la préparation la plus élémentaire pour ainsi nous utiliser comme chair à canon et piller les richesses de notre patrie sans penser que nous mourrions de faim et maladies curables, sans penser que nous n’avons rien, absolument rien, ni un toit décent, ni terre, ni travail, ni sécurité sociale, ni nourriture, ni éducation, sans avoir le droit d’élire librement et démocratiquement nos autorité, sans l’indépendance des étrangers, sans paix ni justice pour nous et nos fils.

Mais AUJOURD’HUI NOUS DISONS i ÇA SUFFIT !, nous sommes les héritiers des véritables fondateurs de notre peuple, nous sommes des millions de dépossédés et nous appelons à tous nos frères qui voient cet appel comme l’unique chemin pour ne pas mourir de faim avant l’ambition insatiable d’une dictature de plus de 70 ans gouvernée par des traîtres qui représentent les groupes les plus conservateurs et les plus traîtres. Ce sont les mêmes qui s’opposèrent à Hidalgo et à Morelos, ceux qui ont trahis Vincente Guerrero, ce sont les mêmes qui vendirent plus de la moitié de notre sol à l’envahisseur étranger, les mêmes qui ont amené un prince européen pour nous gouverner, les mêmes qui formèrent la dictature des scientifiques porfiristes, les mêmes qui se sont opposés à l’Expropriation Pétrolière, les mêmes qui ont massacré les cheminots en 1958 et les étudiants en 1968, les mêmes qui aujourd’hui nous enlèvent tout, absolument tout.

Comme notre dernier espoir, et après avoir tout tenter pour mettre en pratique une légalité basée sur notre Carta Magna, nous avons eu recourt à elle, notre Constitution, pour appliquer à la lettre l’article 39 constitutionnel :

«La souveraineté nationale réside essentiellement et originairement dans le peuple. Tout le pouvoir publique émane du peuple et est institué à son profit. Le peuple a, à tout moment, le droit inaliénable de changer ou modifier la forme de son gouvernement.»

Néanmoins, dans le cadre de notre Constitution, nous avons diffusé la présente à l’armée mexicaine fédérale, pilier de la dictature dont nous souffrons, monopolisée par le parti au pouvoir et dirigée par le pouvoir exécutif fédéral, aujourd’hui détenu par son chef illégitime, Carlos Salinas de Gortari.

Conformément à cette Déclaration de guerre, nous demandons aux autres Pouvoirs de la Nation qu’ils s’emploient à restaurer une légalité et stabilité du pays en destituant le dictateur.

Aussi, nous demandons aux organismes Internationaux et à la Croix Rouge Internationale de surveiller et de réguler les combats que nos forces livrent en protégeant la population civile, alors nous déclarons que nous sommes maintenant et toujours soumis aux exigences des lois sur la Guerre selon, la Convention de Genève, formant l’EZLN comme force combattante de notre lutte de libération. Nous avons le peuple mexicain de notre côté, nous avons la Patrie et le drapeau tricolore est armé et respecté par les combattants INSURGÉS, nous utilisons les couleurs rouges et noires sur nos uniformes, symboles de notre peuple travailleur lors des grèves, notre drapeau porte les lettres « EZLN » EJÉRCITO ZAPATISTA DE LIBERACIÓN NACIONAL1, et nous irons toujours avec elles au combat.

Nous rejetons, par avance, toute tentative de miner la cause juste qu’est notre lutte, sous des accusations telles que celles du narcotrafic, de narcoguerilla, banditisme ou tout autre qualificatif qu’utilisent nos ennemis. Notre lutte se joint au droit constitutionnel et se défend par la justice et l’égalité.

Pour autant, et conformément à cette Déclaration de guerre, nous donnons à nos forces militaires du Ejército Zapatista de Liberación Nacional les directives suivantes :

Premièrement. Aller jusqu’à la capitale du pays en vainquant l’ejército federal mexicano, en protégeant dans son avancée libératrice, la population civile et permettant aux peuples libérés d’élire librement et démocratiquement, ses propres autorités administratives.

Deuxièmement. Respecter la vie des prisonniers et remettre les blessés à la Croix Rouge Internationale pour recevoir des soins.

Troisièmement. Mettre en place des procès sommaires contre les soldats de l’ejército federal mexicano et la police politique qui a reçu des cours et qui furent conseillés, formés et payés par des étrangers, au sein de notre nation et au-delà, accusés de trahison à la patrie et contre tous ceux qui répriment et maltraitent la population civile et les volent ou s’attaquent aux biens du peuple.

Quatrièmement. Former de nouvelles colonnes avec tous les mexicains qui manifestent l’envie de défendre notre lutte, en incluant ceux qui, mêmes si soldats ennemis, se rendent sans combattre a nos forces et jurent de répondre aux ordres de ce commandement général de l’ EJÉRCITO ZAPATISTA DE LIBERACIÓN NACIONAL.

Cinquièmement. Demander la reddition inconditionnelle du siège de l’ennemi avant de commencer les combats.

Sixièmement. Suspendre le pillage de nos richesses naturelles dans les lieux commandés par l’EZLN.

PEUPLE DU MEXIQUE : Nous, hommes et femmes intègres et libres, nous sommes conscients que la guerre que nous déclarons est une mesure ultime mais juste. Les dictatures appliquent une guerre génocidaire non déclarée contre nos peuples et ce depuis de nombreuses années, nous demandons ta participation concrète en appliquant ce plan du peuple mexicain qui lutte pour le travail, la terre, un toit, de la nourriture, la santé, l’éducation, l’indépendance la liberté, la démocratie la justice et la paix. Nous déclarons que nous n’arrêterons pas de  nous battre jusqu’à obtenir l’application de ces demandes simples de notre peuple en formant un gouvernement libre et démocratique de notre pays.

REJOINS LES FORCES INSURGÉES DE L’EJERCITO ZAPATISTA DE LIBERACIÓN NACIONAL

Commandement Général de l’EZLN
Année 1993

1ARMÉE DE LIBÉRATION NATIONALE

 

source : http://www.nodo50.org/pchiapas/chiapas/documentos/selva.htm

[Perú] El capitalismo sin vergüenza

La devise de Barrick Perú pour « une mine responsable » peut faire sourire lorsqu’on connaît le carnage que la compagnie canadienne opère sur les populations indigènes du Pérou. En effet, une tension constante est palpable entre les habitants du nord du pays et les compagnies minières. En 14 mois a été dressé un funeste bilan de 18 morts et plus de 2300 blessés.

Depuis une semaine, une pénurie d’eau potable totale s’est fait ressentir dans la région de Jangas. La compagnie minière pour faire face à cette prévisible pénurie, a mis en place la vente d’eau potable, stockée dans un camion citerne. Les habitants, scandalisés par la procédure perfide de l’entreprise canadienne, bloquent depuis le 14 septembre l’accès à la mine d’or de Pierina.

Jeudi dernier, un paysan de 55 ans a perdu la vie, une balle dans la nuque et 4 autres ont été blessés durant un violent affrontement avec la police, au barrage menant à la mine. Les deux premiers ont été blessés gravement par balle quant aux deux autres ils ont été touchés par la projection de bombes lacrymogènes.

Un rapport du journal Ya de Acash signale que les dirigeants de Jangas ont sollicité le soutien des différents syndicats et corporations sociales de Huaraz dans cette lutte : « L’unique chose que nous cherchons est que l’on respecte notre droit à l’eau. L’entreprise Barrick se moque de nous et pour cela nous continuerons notre lutte ».

 Depuis le 3 septembre l’état d’urgence a été déclaré.

 La majorité des habitants des régions touchées est d’origine indigène, après un combat pour garder leurs terres, on leur enlève l’eau. Au nom d’un capitalisme inhumain leur eau a été rendue impropre à la consommation et comble de la cupidité, la multinationale croit pouvoir leur vendre une ressource indispensable. Voilà un bel exemple de la honte de ce système politique basé sur l’exploitation des plus démunis (démunis à leurs yeux car en réalité ils plus de dignité que ces vipères capitalistes !!) Non à la répression policière sur le peuple !

 İ Tod@s junt@s contra la exploitación de los pueblos indigenas !

 

Sources : http://www.la-razon.com/mundo/Carencia-rearticula-protestas-antimineras-Peru_0_1691830948.html http://www.larepublica.pe/21-09-2012/un-muerto-y-nueve-heridos-deja-enfrentamiento-en-centro-minero-pierina

[Perú] La Matanza de Accomarca

Voilà plusieurs semaines que se poursuit le procès du sous-lieutenant Telmo Ricardo Hurtado Hurtado au Pérou pour sa participation au massacre de Accomarca.

Le 17 mai 1980, le gouvernement péruvien réplique face à la montée fulgurante de deux groupes, considérés comme terroristes, le Sentier Lumineux (Partido Comunista del Perú – Sendero Luminoso) et le Mouvement Révolutionnaire de Tupac Amaru (Movimiento Revolucionario de Tupac Amaru). Ainsi, débute le conflit armé péruvien.

Le PCP – SL fondé en 1970 par Abimael Guzmán Reynoso se veut être un groupe révolutionnaire aux influences marxistes, léninistes et par dessus tout maoïste. Il aura pour but de vouloir remplacer les institutions bourgeoises péruviennes par un régime révolutionnaire paysan communiste à travers le concept maoïste de Nouvelle Démocratie. Il fera près de 70 000 victimes.

Le MRTA est fondé en 1984 sous des influences marxistes et léninistes mais aussi d’autres guérillas latino-américaines.

Selon le Mouvement HOmosexuel de Lima (Movimiento HOmosexual de Lima), les deux organisations auraient fait près de 500 victimes appartenant à des minorités sexuelles.

Le 14 août 1985, deux semaines avant la présidence officielle de Alan García, 25 soldats débarquèrent à Llocllapampa, dans la province de Accomarca. Cet escadron mandaté par le futur gouvernement, était alors dirigé par le sous-lieutenant Telmo Ricardo Hurtado Hurtado et le lieutenant Juan Rivera Rondón. Le « Plan Operativo Huancayoc » avait été mis en place à des fins anti-subversives pour la destruction de entités terroristes qu’étaient le PCP-SL et le MRTA.

Selon l’armée, Llocllapampa était considérée comme étant la base du Sentier Lumineux, supposition qui fut démentie par la suite.

Les 25 hommes sous le commandement de Telmo Hurtado, appelé également « le monstre de Accomarca » ou « le Boucher des Andes », et de Juan Rondón réunirent tous les habitants du village sur la place principale. Séparèrent les hommes, les femmes et les enfants. Ils violèrent toutes les femmes; fusillèrent, ensuite, l’ensemble de la population; puis, provoquèrent des explosions à la grenade et enfin incendièrent les maisons où ils prirent auparavant le soin d’enfermer les morts et les blessés. Au total le massacre engendra officiellement 69 victimes dont 30 enfants, 27 femmes et 12 hommes.

Plusieurs témoins du massacre furent également assassinés les semaines qui suivirent la funeste opération.

Telmo Hurtado et Juan Rondón ne furent pas condamnés immédiatement pour ce massacre.

Le premier fut d’abord accusé en février 1993 pour abus d’autorité et faux témoignage, ce qui lui valu une peine de 6 ans de prison. Mais il fut absout, avec ses camarades, des charges pour homicide, négligence et désobéissance.

En 1995, sous la dictature de Alberto Fujimori, une loi d’amnistie fut créée. Elle permit d’annuler la condamnation du boucher des Andes. De plus, il reçu quatre décorations de la part du régime totalitaire et monta en grade.

Deux ans après la chute de la dictature, en 2002, la Cour Inter-américaine des Droits de l’Homme ouvrit le procès du massacre de Accomarca et révoqua l’amnistie de Telmo Hurtado.

Ce dernier a fui illégalement vers les États-Unis où il fut arrêté en 2006 à Miami.

Depuis son extradition en 2011 vers le Pérou, le procès a été réouvert.

Aujourd’hui, il accuse Juan Rondón d’avoir participé activement au massacre : « Je suis responsable de la mort de 31 personnes ; tu as dû tué le reste, tu as brûlé leurs maisons. Nous avons participé tous les deux à l’opération ».

Bien entendu le supérieur de Hurtado dément les accusations et lui recommande même de « plutôt écrire une fiction ».

L’avocat de la partie civile, Carlos Rivera, déclarera que cette confrontation entre Hurtado et Rondón aura tout de même contribué a éclaircir l’enquête qu’aux responsables du massacre.

Demain, une autre audience confrontera Hurtado à trois autres membres de la patrouille chargée du massacre… Affaire à suivre …

source : http://www.larepublica.pe/21-09-2012/tu-tambien-mataste-dijo-hurtado-rivera-rondon

[Argentina] ¿ y Julio ?

Le 18 septembre 2006, après trente ans d’impunité pour les responsables de la dictature militaire argentine, Jorge Julio López est appelé comme témoin au procès de Miguel Etchecolatz.

Le témoignage qu’apportera Julio permettra d’inculper 62 militaires et policiers mais aussi Miguel Etchecolatz à une condamnation à perpétuité pour crimes contre l’humanité.

Rapellons que Julio avait été une victime de cette dictature (1976-1983) qui enfermait dans des centres de détentions clandestins ses « opposants ». Au total 30 000 personnes portées disparues, tortutées et tuées dans ces camps de la mort.

Julio, lui, a été séquestré illégalement le 21 octobre 1976 et remis en liberté le 25 juin 1979. 

Durant ces années là, Miguel Etchecolatz était directeur des enquêtes de la province de Buenos Aires, en charge de centres de détention mais il était aussi le bras droit du Général Ramón Camps.

Ce dernier dirigait la Police de la province de Buenos Aires. Il fut l’un des principaux bourreaux antisémites de la dictature (en particulier lors de l’arrestation de Jacobo Timerman) et le responsable de rafles comme La Noche de los Lápices (voir article précédent).

Depuis le 18 septembre 2006, les hypothèses quant à la disparition de Julio sont nombreuses mais aucune n’a pu être démontrée. 

Le 8 janvier 2007, la députée Nora Ginzburg a présenté un projet de loi spécifiant dans son premier article la création d’ : « une commission bicamérale spéciale destinée à maintenir informé le Congrès de la Nation du déroulement de l’enquête concernant l’enlèvement de Monsieur Jorge Julio López”.

Ce projet n’avançant pas, elle présenta le 15 février de la même année, un autre projet visant à commander un rapport dirigé par le Pouvoir Executif en place (A savoir le gouvernement de Néstor Kirchner). Cette proposition avorta elle aussi.

Nora Ginzburg insista, le 27 février, auprès de la Chambre des Députés pour la mise en place de son premier projet. Le président de la Chambre, Alberto Ballestrini, refusa sa demande. L’ensemble du Pouvoir Executif finit par voter la proposition. Elle fut rejetée 118 voix contre 47 (Tous les députés du Frente para la Victoria et du Peronismo Federal votèrent contre).

Dimanche dernier, à deux jours du funeste anniversaire de la disparition de son père, Rubén López à accepter de répondre à une interview dans le journal argentin La Nación : “ Après six ans nous n’avons rien, ni une preuve, ni un suspect, seulement une lutte et de l’impuissance, ce sont six ans sans réponses de la part de la justice, six ans que nous ne savons rien de rien”.

Il continuera par faire part des “initiatives” prises par les autorités : “En six ans la justice ne nous a donné aucune réponse. L’autre jour, ils m’ont sorti que des moyens avaient été mis place pour surveiller les appels téléphoniques passés de 50 000 portables depuis le 18 septembre 2006. En réalité, cela fait deux ans qu’ils changent de discours : d’abord ils ont attrapé un policier, après un autre policier mais celui là était des fédéraux, maintenant, je sais pas ce qu’il se passe mais ils ne nous disent plus rien […] Aujourd’hui, ils parlent d’analyser les appels passés le premier jour. Ca paraît un peu incroyale, mais bon, c’est ce qu’il se passe”.

Puis quand le journaliste lui parle du gouvernement Kirchner, il répond : “ Dans un premier temps, nous avons eu une réunion avec Néstor Kirchner quand il était président, et il paraissait se sentir concerné. En plus, il avait dit publiquement que “le camarade López avait été enlevé par les mêmes que l’on connaissait”. A ce moment, nous avons senti que le gouvernement était du côté de notre famille. Puis, nous sommes revenu le voir et je lui ai demandé si la promesse qu’il nous avait faites à la première réunion, d’éclaircir l’affaire et de continuer de soutenir la famille, serait respectée de la même manière par la présidente de la nation (ndt : à savoir que l’actuelle présidente est Cristina Kirchner, l’épouse de Néstor Kirchner), et il m’a dit que oui.”.

Mais la réalité est plus dure que les douces paroles du gouvernement. Aujourd’hui personne ne fait rien et Cristina Kirchner n’a aucune fois mentionné cette affaire publiquement. Les proches sont désemparés et alors que la soit-disante volonté du gouvernement est de rendre justice aux victimes de la junte, rien n’est fait, rien n’est assumé !

la dictature est encore belle et bien présente !

[Argentina] İ Nunca más la noche de los lápices !

 

Le 24 mars 1976, Isabel Perón et son gouvernement sont renversés par un putsch organisé par les forces militaires argentines. Le général Videla décide alors d’appliquer les premières mesures du Processus de Réorganisation Nationale, objectif du nouveau gouvernement.

Ainsi, sont appliquées : la suppression des activités politiques, la suppression des droits des travailleurs, le contrôle des syndicats, dont la CGT (contrôle qui aboutira à leur dissolution), l’interdiction des grèves, la dissolution du Congrès et des partis politiques, la destitution de la Cour Suprême de Justice de la Nation, la fermeture de certains lieux de réunions nocturne (bars, discothèques,…), l’interdiction de diffusion de certains livres et publications et enfin la censure de la presse.

D’après le Processus, ce serait dans la jeunesse que résiderait tout le potentiel d’une nation. De ce fait, il leur paraissait impératif d’éduquer ce qui deviendra l’élite. Pour ce faire s’en sont suivi de nouvelles réformes vis à vis des établissements secondaires et universitaires.

Cependant, dans les années 70, de nombreux jeunes furent sensibilisés à des questions politiques, généralement d’extrême gauche. Ce qui poussa la junte à mettre en place une surveillance accrue de cette partie de la population, la privant de liberté.

Certains jeunes choisirent le chemin de la guérilla pour se rebeller contre le pouvoir en place. Ces derniers ne furent pas épargnés par le terrorisme de l’État argentin qui, parmi les disparus séquestrés dans des centres de détention clandestins, comptait 70% de jeunes entre 16 et 30 ans.

Près de 250 adolescents, entre 13 et 18 ans, disparurent durant la dernière dictature militaire argentine.

La plus grande opération « rafle » se déroula il y a tout juste 36 ans, le 16 septembre 1976 entre minuit et cinq heures du matin, et est connue sous le nom de « la noche de los lápices ». Au total dix adolescents furent séquestrés cette nuit là.

Parmi les adolescents militants se trouvaient Francisco López Muntaner et María Claudia Falcone tous deux âgés de 15 ans et étudiants au lycée des Beaux Arts de La Plata; Claudio de Acha et Horacio Ángel Úngaro âgés de 16 ans; Daniel Aberto Racero, María Clara Ciocchini et Pablo Alejandro Díaz âgés de 17 ans, qui lui fut séquestré le 21 septembre et sera l’unique survivant à cette rafle.

Tous appartenaient, à l’exception de Pablo qui militait chez les guévaristes, à l’UES (Unión de Estudiantes Secundarios: Union des Étudiants du Secondaire. Mouvement syndical péroniste) développant les mêmes intérêts politiques mais aussi exerçant les mêmes actions militantes comme l’enseignement de l’écriture et de la lecture dans les bidonvilles.

Ainsi, ils sont portés disparus depuis cette nuit où ils furent incarcérés puis transférés dans les centres de détentions Arana, Pozo de Bánfield, Pozo de Quilmes, Jefatura de Policía de la Provincia de Buenos Aires et les commissariats 5°, 8° et 9° de La Plata et le 3° de Valentín Alsina de Lanús et le Polígono de Tiro de Buenos Aires.

Ces adolescents y étaient traités comme des adultes, sans traitement de faveur. Ils subirent les mêmes tortures, humiliations et abus sexuels.

Hier, leur mémoire a été célébrée dans diverses villes argentines. Malheureusement, cette commémoration a été encore une fois récupérée par les médias et la politique afin de faire passer une nouvelle loi (droit de vote à partir de 16 ans). Qu’importe la nécessité de celle ci, un événement et une commémoration ne devraient en aucun cas être utilisés à des fins intéressées !

Un seul refrain devrait être scandé en chœur : «  İ Nunca más ! »