[Argentina] Déclaration de la FORA-AIT sur le 24 mars : Le jour de la mémoire, de la vérité et de la justice

24-de-marzo

On a l’impression qu’ils choisissent le nom des jours fériés en fonction de se que ne fera jamais l’État, ce jour devrait en réalité s’appeler : «jour de l’oubli, du mensonge et de l’injustice». Si en réalité nous avions de la mémoire, nous nous rappellerions combien d’ouvriers furent disparus, torturés et assassinés, et qui furent livrés par les bureaucraties syndicales à la dictature actuelle ; nous nous rappellerions combien de politiciens actuellement présents, furent fonctionnaires à cette époque approuvant ce qu’aujourd’hui ils critiquent ; nous nous rappellerions combien de journaux soutenaient la junte militaire alors qu’aujourd’hui ils la condamnent ; ou combien de chefs d’entreprise, aujourd’hui démocrates, se sont enrichis avec les militaires en signant des contrats et des projets qui leur laissaient la voie libre pour la flexibilité salariale et les contrats précaires
poubelles dans le texte, ndt dont nous souffrons maintenant. Si nous avions de la mémoire, nous nous rappellerions que tous les gouvernements et moyens de communication, occultèrent la vérité et transgressèrent la justice. Les intérêts que tous les secteurs, du pouvoir défendus lors de la dictature, sont les mêmes intérêts défendus aujourd’hui avec un peu près les mêmes méthodes. Tant en démocratie qu’en dictature, la répression est importante, et de fait, ce fut le ciment du pays, et tous les gouvernements suivants ont continué avec cette incontournable politique d’État. Le fait que la dernière dictature militaire ait tenu un registre écrit de procédés à adopter avant chaque acte de répression, comme les dossiers des détenus, leurs accusations et condamnations, montre que les militaires n’ont pas agit comme des imbéciles, ni individuellement cachés, mais qu’ils répondaient à une raison de l’État nécessaire pour maintenir le système capitaliste qui était alors en crise. Tous les gouvernements ont choisi la répression, qu’elle soit militaire, policière, syndicale, religieuse, etc, notre pain quotidien, car il est le seul moyen efficace de maintenir un système basé sur l’exploitation et l’injustice.
Aujourd’hui, les disparus ou assassinés par une gâchette facile sont monnaie courante, l’intervention de militaires aux portes des usines où il y a des protestations, des voyous et des bandes organisées syndicales qui se sont arrangées avec la police, non pas uniquement pour le football, mais aussi pour leurs affaires supplémentaires intimidation des travailleurs grévistes.
La détention arbitraire de dizaines de personnes lors d’une manifestation ne nous surprend plus ou la mort d’un activiste social, ou les suicides dans les prisons ne surprennent plus les détenus, le tabassage à tabac lors d’expulsions, ou la protestation contre les entreprises polluantes qui détruisent le sol et l’air, si bien que nous ne sommes plus surpris face à la fonction première de l’État qui est de réprimer et cela continue même à sembler logique dans ce monde capitaliste et démocratique, voilà pourquoi nous n’arrêterons pas de répudier ces actes qui paraissent tant normaux et nous nous organisons pour le combattre. Ce jour férié, n’est autre que la cooptation, du gouvernement, d’une lutte sociale axée sur la vengeance contre les militaires de cette époque. Parce que nous savons très bien que les condamnations et les procès ne rendront pas justice. Pour plus que les militaires ne profitent plus de l’emprisonnement à domicile et soit transférés dans des prisons ordinaires, pour plus qu’ils continuent à être condamnés judiciairement, et cette lutte des enfants ou parents des disparus est totalement légitime, la véritable justice ne peut pas venir des personnes qui approuvent la répression actuelle, comme ceux de la Cour Suprême, ni d’un système créé grâce à cette dictature. Aujourd’hui ces militaires sont «jetables» et les condamner est utile pour le gouvernement en place car ils utilisent politiquement cette situation, et s’autodésigne comme le gouvernement des Droits de l’Homme, quant en réalité l’utilisation des forces policières sont à l’ordre du jour contre les secteurs sociaux en lutte, que ce soit les ouvriers, les étudiants, les paysans, .. etc. D’autant plus que le gouvernement veut redorer l’image de l’État avec cet écran anti-dictature, nous savons que le plan des dictatures en Amérique, a été le coup d’envoi pour instaurer sur tout le continent ces gouvernements démocratiques que nous avons aujourd’hui, et qu’ils font toujours subir les plus grandes humiliations envers les ouvriers, sans être dénoncés.
Toutes les injustices sociales et salariales actuelles comme le travail au noir, les bas salaires, la hausse des prix, l’impôt sur le revenu, la dictature syndicale de la CGT, les entreprises intérimaires, la répression policière dans les quartiers, les mégas entreprises minières, la déforestation, etc, sont les produits des dictatures militaires, pas seulement de celle des années 70, mais aussi les antérieures comme celle de Perón ou de Uriburu, ou de celle des gouvernements démocratiques antérieures qui déportaient et assassinaient les ouvriers pour maintenir la paix capitaliste. L’accomplissement et la conquête des nouveaux droits sont exclusivement à la responsabilité des travailleurs, nous devons nous organiser sans dirigeants et sans partis politiques, et sans rien espérer des gouvernements mis à part de la répression et quelques autres miettes pour que nous les votions et nous nous calmons.
Du point de vue de la Federación Obrera Regional Argentina
FORA : Fédération Ouvrière Régionale Argentine., nous voulons profiter de ce jour pour continuer à dénoncer la répression actuelle du gouvernement hypocrite, déclarant que ces jours fériés ne sont pas des jours de fêtes, mais des jours de lutte.
Cependant, nous sommes conscients que la lutte contre l’État et le capitalisme doit se faire tous les jours en faisant sérieusement la promotion de la mémoire, pour que nous puissions comprendre les vérités qui circulent, et que nous puissions apprendre de nos erreurs et rendre une véritable justice. L’unique manière de l’obtenir est de s’organiser et combattre chaque jour les injustices sociales, tant dans le domaine du travail que dans la rue avec nos pairs, privilégiant la solidarité, le soutien mutuel, l’égalité et la liberté, qui sont des valeurs que ce système ne connaît pas et qui sont nécessaires pour forger un monde nouveau.

Sociedad de Resistencia Oficios Varios Capital, adherida a la FORA-AIT

[Ecuador] Pour un nouveau mouvement syndical et ouvrier

Convocan-Huelga-en-EspañaL’histoire des luttes ouvrières et syndicales en Équateur est, depuis ses débuts, rattachée à de grands personnages et aux actions de la gauche ; actuellement en Équateur, la situation des syndicats n’est pas des meilleures.
Dans les années 1990 et dans la première décennie du XXIème siècle, les syndicats n’ont pas pu fuir le jeu du néolibéralisme et sa politique unilatérale du capital, ils sont tombés dans une lutte salariale et de revendication particulière, dans laquelle le plus important était de faire du profit (économique ou des bénéfices) ou une flexibilité quant à la journée de travail (moins d’heures de travail), sans s’inquiéter de comment et à quel prix, ainsi beaucoup de directions syndicales se sont laissées acheter par l’appât du gain et la corruption.
Cette réalité a été vécue autant dans les secteurs privés que publics, dans lesquels se sont formés l’appel des bureaucraties dorées, qui avec de merveilleux « contrats collectifs » réussissent à « faire sortir » à l’État quelques bénéfices « excentriques » ; pour citer : la construction de complexes sportifs et récréatifs publics mais fermés au public en général, accessibles uniquement par le syndicat.
De cette manière le néolibéralisme eu « la porte ouverte » pour implanter ses mesures économiques et salariales, comme la précarisation du travail par le biais de la tertiarisation de l’économie, un bas taux de salaire minimum et non reconnu par tous les secteurs, la croissance du secteur informel et le chômage, la privatisation du secteur public, l’abrogation des conventions collectives, la négociation des emplois du secteur public, et toutes autres conséquences connues des politiques néolibérales.
Durant les dernières années, l’Équateur a connu de nombreuses avancées dans le secteur du travail comme : la reconnaissance du travail en tant que droit, l’élimination de la tertiarisation, la garantie de la négociation collective, le recrutement obligatoire de personnes handicapées, et l’augmentation du salaire minimum pour toutes les professions reconnues (même celle des domestiques), la sécurité sociale obligatoire, l’accord de congés de maternité et de paternité, l’augmentation de durée de congés pour les mères qui allaitent (2 heures par jour, soit neuf mois après le congé de maternité), la création de sites d’emploi, entre autres.
Ces victoires salariales ne se sont pas obtenues par une quelconque pression ou la mise en place d’actions directes de la part des syndicats ou des associations ouvrières d’Équateur, mais elles furent le résultat de l’Assemblée Constituante de 2008 et, en partie, du gouvernement de Rafael Correa.
Apparemment, ces victoires du secteur du travail, obtenues par action des autres, ont immobilisé le secteur syndical et ouvrier équatorien ; durant le mandat de Rafael Correa, les grands syndicats et les associations ouvrières ont été démantelées et certains ont même disparu de part leur politisation excessive et leur instrumentalisation, à la fois du gouvernement, comme des partis politiques d’opposition, d’autres parce qu’ils ont perdu leur raison d’être, par la façon dont ils maintenaient leurs luttes. Alors il a été créé des syndicats publics, sur les secteurs de la santé publique et de l’éducation, qui se sont révélés insuffisants pour relancer les travailleuses et travailleurs du pays, et ont également été utilisés par le gouvernement pour légitimer la restructuration d’une partie de la bureaucratie du pays.
Avoir un gouvernement progressiste, appelé « favorable aux travailleurs » dans un discours, ne veut pas dire que les secteurs syndicaux et ouvriers du pays doivent s’immobiliser ou disparaître parce qu’ils ont réussi à améliorer les conditions salariales ; il sera toujours indispensable qu’un mouvement ouvrier organisé et politisé défende les avancées obtenues et lutte pour en obtenir d’autres.
Il est évident que la création de lois favorables pour les conditions de travail améliore la situation salariale, mais cela ne veut pas dire qu’elles sont une fin en soi, il continue d’exister des formes de précarisation salariale, de violation de dispositions légales, de la surexploitation, une instabilité du travail, et cela même dans le secteur public, des taux élevés de sous emplois et un chômage considérable ; c’est à dire que les travailleuses et travailleurs équatorien.ne.s ont besoin d’une organisation qui lutte pour l’accomplissement de leurs droits.
Ainsi, il existera la meilleure des situations salariales possible, les mouvements syndicaux et ouvriers doivent être organisés pour être leviers d’amélioration de la société ; en Équateur, les syndicats et associations ouvrières doivent être les acteurs principaux de la radicalisation appelée « Révolution Citoyenne ».
Nous ne pouvons pas répéter ce qu’il s’est déroulé en Europe, où durant des années le mouvement syndical fut offert et quasiment oublié, jusqu’à ce que la grande majorité se sente assaillie par le néolibéralisme et que des millions de personnes furent affectées et  sans emploi, il fallu alors recourir à une mobilisation sociale massive pour tenter de contrer l’ajustement structurel et la crise elle-même.
Le mouvement ouvrier doit être dans une constante mobilisation, à la fois physiquement, mais aussi dans ses idées, la lutte ouvrière et syndicale ne peut s’écarter des autres luttes sociales : indigènes, étudiantes, écologistes, féministes, paysannes et doit participer aux événements politiques et aux prises de décisions vis à vis du pays.
Pour cela, cette brève réflexion – à mois d’un mois avant le 1er Mai – cherche à favoriser la consolidation d’un nouveau mouvement syndical et ouvrier, qui ne tombe pas dans les anciennes pratiques et l’instrumentalisation politique de n’importe quel secteur, d’un mouvement ouvrier organisé qui défend un projet politique, solidaire avec d’autres luttes et surtout qui se bat pour la classe ouvrière.

Article publié par Marco Ambrosi de la Cadena, de Rebelión, sous licence Creative Commons. Traduit par nos soins.

Source : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=165795

[Argentina] Le 24 mars 1976, la guerre d’Algérie bis

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Le 24 mars 1976, trois ans après le retour de Juan Domingo Perón et un an après sa mort, une nouvelle fait de nouveau tressaillir les argentins, un coup d’état vient d’avoir lieu. Le premier communiqué de la junte militaire sera celui-ci :

«  Nous communiquons à la population que, à partir de cette date, le pays est sous le contrôle opérationnel de la Junte des Commandants Généraux des Forces Armées. Il est recommandé à tous les habitants le respect strict des dispositions et directives émanant des autorités militaires, de sécurité ou policières, et une attention extrême afin d’éviter toutes actions et attitudes individuelles ou de groupe qui pourraient exiger une intervention drastique du personnel des opérations. Signé : Général Jorge Rafael Videla, Amiral Emilio Eduardo Massera et Brigadier Orlando Ramón Agosti. »

À cette date, et pour les sept ans à venir, les argentins connurent une guerre sale ayant laissée derrière elle 30 000 disparus. Le Processus de Réorganisation Nationale était appliqué sans pitié pour « vaincre la subversion » allant jusqu’à s’attaquer à des enfants.1

L’installation de cette junte et son fonctionnement sont le résultat d’une implication mondiale. Bien entendu, La Doctrine de Sécurité Nationale, créée par le président nord-américain Harry Truman, en 1947 à la suite de la Guerre Froide, « justifiait pleinement » la présence des États-Unis ; car comme cette dernière spécifiait l’empire américain devaient intervenir militairement dans les pays perturbés par l’avancée communiste, car ils constituaient une agression à la sécurité nationale. Les pays latino-américains durent adhérer à cette doctrine afin de ne pas compromettre leur amitié avec les États-Unis qui jugeaient leur neutralité comme immorale.

Mais, ce ne furent pas les seuls marionnettistes, d’autres plus discrets et moins habitués à agir sur le continent américain aidèrent allègrement la junte à se mettre en place. Les premiers actes d’application de la doctrine étasunienne fut la création au Brésil à l’aube de l’avènement du dictateur Castelo Branco, du service national d’information et l’ouverture de l’École Militaire des Amériques.

L’institution forma jusqu’en 2001 plus de 61 000 militaires en technique de contre-guérilla, tortures et interrogatoires. Parmi les élèves, le nicaraguayen Roberto D’Aubuisson, les panaméens Manuel Noriega et Omar Torrijos, le bolivien Hugo Banzer, le péruvien Vladimiro Montesinos, les généraux argentins Roberto Marcelo Levingston, Leopoldo Galtieri, l’amiral Emilio Eduardo Massera ou encore les officiers d’Augusto Pinochet.

Les méthodes de torture y ont été enseignées par des militaires français, vétérans des guerres d’Indochine et d’Algérie, comme Paul Aussaresses et Roger Trinquier. Le théologien Joseph Comblin affirmera et confirmera le rôle majeurs de ces serviteurs de l’hexagone :

« En Argentine, la stratégie de la guerre contre-révolutionnaire est venue directement de France. C’est pourquoi l’armée argentine a adopté la théorie du front interne et des frontières idéologiques, ainsi que la pratique de la guerre contre la subversion, avant même que les Américains ne l’aient mise au point. Dès 1959, tout cela fait partie de la doctrine militaire argentine : d’une certaine façon, la doctrine américaine de la sécurité nationale n’était plus nécessaire, parce qu’on avait déjà son équivalent importé de France. Mais par ailleurs, cette importation française constituait une excellente introduction : les mentalités étaient déjà prêtes. »2

Les élèves de l’École Militaire des Amériques s’applique depuis à reproduire un schéma stratégique similaire à la guerre d’Algérie : La quadrillage du territoire, les méthodes interrogatoires psychologiques et physiques (en argentine la gégène est appelée la picana), les vols de la mort (ou Crevettes Bigeard en Algérie, le détenu est sédaté et jeté vivant hors d’hélicoptère ou avion se situant à plusieurs kilomètres au dessus de la mer), l’élimination des réseaux subversifs, …

Néanmoins, les premières applications de la doctrine française en Argentine peuvent être remarquée dès 1957 avec l’arrivée du général Robert Bentresque, recruté par l’État-major argentin avec le soutien de l’ambassade française. Précédé par les colonels Patruce de Naurois et Pierre Badie, ils réaliseront ensemble un travail de préparation idéologique à la doctrine de la guerre contre-révolutionnaire auprès de cadres de l’armée.

En pleine guerre d’Algérie, les français expérimentent alors de nouvelles méthodes visant à la destruction de tout subversifs menaçant le bon déroulement du conflit et sa victoire, puis les transmettent aux demandeurs du continent américain.

Les commandos Delta en Algérie furent les premiers initiateurs de ces nouvelle méthodes d’extermination (un commando séquestre la personne visée a son domicile. Cette dernière est assassinée directement ou enlevée pour être torturée, interrogée puis liquidée. Son corps sera déposé quelques jours plus tard sur un terrain vague). Cet enseignement formera les futurs escadrons de la mort argentins par le biais du film La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo qui expose la lutte pour le contrôle de la Casbah entre militants du FLN et les parachutistes français. Comble de l’ironie, ce témoignage cinématographique se voulait critique envers le gouvernement français et s’est d’ailleurs vu interdit dans l’hexagone.

À la suite de la guerre d’Algérie de nombreux acteurs français accusés pour crime contre l’humanité se sont exilés au Chili et en Argentine. Aujourd’hui date funeste d’anniversaire de ce coup d’État, continuons à combattre les systèmes fascistes, les responsable de ces derniers sans oublier les acteurs dans l’ombre. L’histoire française occulte généralement volontiers certaines pages… Les guerres d’Indochine et d’Algérie encore taboues, la collaboration avec les nord et sud-américains pour la diffusion massive de leur doctrine. La doctrine française, ouvrage de Trinquier partant de constatation en Indochine puis mis en application prototype en Algérie, est sûrement la stratégie de guerre la plus utilisée au monde aujourd’hui.

N’oublions pas l’implication du gouvernement français, n’oublions pas les horreurs commises !!!

N’oublions pas le système répressif des argentins sur leur population !!!

sources :

COMBLIN Joseph, Le pouvoir militaire en Amérique latine, Ed. Delarge, Paris, 1977, 242 p.

ROBIN Marie-Monique, Escadrons de la mort, l’École française, La Découverte, Paris, 2004, 453 p.

1Voir article İ Nunca más la noche de los lápices !

2 COMBLIN Joseph, Le pouvoir militaire en Amérique latine, Ed. Delarge, Paris, 1977, p.146.

[Guatemala] Début du procès de Efraín Ríos Montt, ancien dictateur

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L’ancien dictateur guatémaltèque, Efraín Ríos Montt, a embauché ce mercredi un nouvel avocat, au second jour de son procès pour génocide durant sont mandat (1982-1983), après que la juge ait expulsé son précédent défenseur. Ce dernier, Francisco García a été contraint de quitté les lieux sous les ordres de la juge l’accusant d’un manque d’éthique et de professionnalisme ayant pour but de retarder l’avancement du procès.

 

 

Efraín Ríos Montt est arrivé au pouvoir le 23 mars 1982, par un coup d’État militaire renversant le gouvernement du Général Fernando Romeo Lucas-García, arrivé alors depuis deux semaines à la tête de l’État guatémaltèque.

 

A la tête d’une junte militaire, Ríos Montt décida de destituer celle-ci, trois mois plus tard, pour s’autoproclamer président de la République, et assumer un régime totalitaire.

 

Alors en pleine Guerre Civile 1, le Guatemala, connu à cette période les pires atrocités de son histoire post-coloniale.

 

Ríos Montt avait pour stratégie de contrôle de sa population, la mise en place des PAC, Patrouilles d’Autodéfense Civile, qui n’était ni plus ni moins que des groupes paramilitaires ayant pour ordres de combattre tout opposants, contestataires envers le gouvernement.

 

Ces «ennemis» n’étaient autre que des groupes guérilleros en guerre contre l’État.

 

Dans les années 1960-1970, ces groupes insurgés se sont réorganisés par l’incorporation à leur lutte des indigènes et des populations rurales. Les populations d’origine maya sont vite excédées par l’oppression quotidienne des propriétaires terriens et de l’armée, sans parler d’un système colonial encore présent, d’un acharnement sans relâche sur leur peuple depuis l’arrivée «libératrice» des espagnols.

 

De ces groupes de guérilla révolutionnaire populaire, s’en distinguent quatre : l’EGP2, l’ORPA3, les FAR4 et le PGT5. En 1981, ces derniers se rassemblent et forment l’Union Revolucionaria Nacional Guatemalteca. L’URNG déclare alors que ses objectifs au sein de la guerre populaire révolutionnaire est la prise de pouvoir et la constitution d’un gouvernement révolutionnaire, patriotique, populaire et démocratique.

 

Le régime de Ríos Montt, effrayé par l’influence politique des groupes guérilleros se lance alors avec l’aide des PAC dans une extermination affolante de la population guatémaltèque : plus de 334 massacres, 19 000 assassinats et disparitions, 100 000 exils dans les pays voisins et 1 000 000 de déplacements au sein du pays au cours des 16 mois de «règne» du dictateur.

 

Les membres des PAC, étaient recrutés parmi la population civile, obligée de participer dans ces groupes paramilitaires. Outre les massacres orchestrés par le gouvernement, Ríos Montt créa le plan «Des balles pour de la nourriture» qui consistaient de pouvoir échanger des armes contre du travail «digne» et un salaire.

 

Le dictateur mit en place d’autres actions qu’il appela «guerre des fusils et des haricots», consistant en une guerre de terreur psychologique incluant la torture et les disparitions, mais aussi en la prise de mesures économiques, en plus du saccage et l’incendie des terres, qui eut pour but d’anéantir toute population qui était ou pouvait être en relation avec la guérilla, la privant ainsi de subsistances primaires.

 

De part le soutien actif de conseillers de guerre de la CIA, Taïwan, Israël ou encore d’Afrique du Sud, Ríos Montt espère pouvoir mettre en place le «plan de sécurité et développement», lui permettant d’appliquer, pour redonner une image positive à son armée, le «plan d’aide aux zones de conflit». Plan envers lequel Washington se montrera particulièrement généreux, mettant un terme sur l’embargo de livraison d’armes.

 

Mais la situation interne du gouvernement de Ríos Montt décline. Il échoue sur ses intentions d’unification du centre et de la droite et il se met à dos ainsi les classes dominantes. De plus, son affiliation avec la secte Église du Verbe, le pousse à retourner dans le schéma colonialiste, se lançant dans une croisade, convertissant de nombreux villages à cette branche sombre du protestantisme évangélique. Une nouvelle guerre sainte est alors sur le point d’éclore.

 

Ainsi, le 8 août 1983, un coup d’État destitue le gouvernement de Ríos Montt ; le Général Oscar Mejía Víctores, son Ministre de la Défense, prend sa place.

 

Le Guatemala passe alors à un autre régime militaire, mais l’ancien dictateur ne se retire pas de la vie politique, en 1985, il est décoré par le Pentagone, en 1994, il est président de la Chambre unicamérale et en 2000, il devient président du Congrès. Ses nombreuses participations aux élections sont empêchées. En 1999, il admettra la participation son gouvernement à deux massacres.

 

 

À 86 ans, Ríos Montt est enfin jugé depuis mardi (19 mars 2013) pour l’exécution de 1 771 indigènes mayas ixiles. Mais l’ancien dictateur refuse d’admettre les faits qui lui sont reprochés, même devant témoins. Lors de ce jugement, le Général José Rodríguez, ex-membre du gouvernement de Ríos Montt est aussi présent au banc des accusés.

 

 

La justice du peuple doit continuer à combattre ces monstres !

 

Plus d’impunité pour les initiateurs de génocide !

 

Aucune complaisance avec les bourreaux du peuple !

 

¡Verdad y Justicia ya !

 

 

 

sources :

http://www.jornada.unam.mx/ultimas/2013/03/19/104824583-inicia-juicio-por-genocidio-contra-ex-dictador-guatemalteco-rios-montt

 Dante Barrientos Tecún, Amérique Centrale : L’Horreur et L’Espoir – Analyse de la poésie contemporaine.

 

 

 

 

 

1 Guerre qui dura 36 ans et se terminera en Décembre 1996 avec l’établissement d’un traité de paix

 

2 Ejército Guerrillero de los Pobres

 

3 Organzación Revolucionaria del Pueblo en Armas

 

4 Fuerza Armadas Rebeldes

 

5 Partido Guatemalteca del Trabajo

 

Efraín Ríos Montt

[Chile] Allumer la mèche de la subversion, Marcelo Villarroel

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Lettre du compagnon Marcelo Villarroel pour l’activité “Son anticarcéral” réalisée le 14/12 au squat La Mákina, Santiago.

Allumer la mèche de la subversion. Attiser le feu insurgé de la guerre sociale, à bas les murs des prisons :

La prison est le destin circonstanciel ou potentiel de toute personne qui prend le contrôle de sa vie, avançant sur le chemin de l’émancipation à contre-courant d’une normalité capitaliste qui impose la routine du citoyen, t’obligeant au travail salarié, aux études pour valider un système bourgeois d’éducation et à te maintenir sous les paramètres de l’ordre juridique que le capital nous impose.

La prison est un lieu que t’offre la démocratie, comme un espace qui cristallise la soumission normalisatrice. Là terminent, commencent et transitent tous et toutes ceux/celles qui d’une manière ou d’une autre ne se soumettent pas et transgressent la paix sociale des riches.

Celui/celle qui commet des délits, qui proteste, qui attaque, qui conspire, ceux/celles qui pour divers choix et décisions ne respectent pas l’ordre juridique se trouvent face à la main répressive de tout un ensemble de répression, contrôle et punition.

Je l’ai répété des milliers de fois : dans toutes les prisons du monde plus de 90% des personnes enfermées viennent de la classe exploitée. Nous sommes opprimés et en nous rebellant, inévitablement nous devenons subversifs lorsque nous décidons d’arrêter d’avancer dans la vie comme des d’esclaves.

Si tu es né pauvre tu es né condamné au Chili, avec un destin dans n’importe laquelle des 91 prisons du pays. Des lieux contrôlés qui ont pour but l’extermination, où les modules, étages et galeries hautement assassines fonctionnent chaque jour avec la mort face à l’indolence sociale qui méconnaît, satanise et naturalise un quotidien, et qui considère normal la punition sur les prisonniers.

La prison est aussi considérée de nos jours comme une entreprise productrice de service dans laquelle les prisonniers sont vus comme les usagers soumis au paradoxe propre d’une société malade qui assume que c’est le chemin à suivre pour ceux qui ne respectent pas sa loi.

C’est important de comprendre que personne n’est libre dans une société qui est la dictature de la marchandise, la démocratie du capital, société de classes dans laquelle juste en nous rebellant nous pourrions démolir jusqu’au dernier bout de ciment de tout centre d’extermination construit jusqu’à aujourd’hui.

De la même façon il n’y a pas de lutte anticarcérale sans connaissance spécifique de ses situations quotidiennes de tension, sans communication avec les prisonnièr-e-s en lutte, c’est pourquoi c’est un défi permanent de rompre l’isolement, de fissurer les murs épais de l’enfermement, et de comprendre qu’il est vital de renforcer les liens dans tous les domaines, mais encore plus avec les prisonniers subversifs en guerre contre tout ce qui est existant.

Il s’agit d’en finir avec la peur et l’indifférence; la solidarité engagée est une exigence individuelle et collective pour démolir cette position commode et auto-satisfaisante de croire que notre lutte est temporelle et pas une option de vie fière comme celle qu’aujourd’hui beaucoup d’entre nous assumons depuis longtemps en adéquation totale avec nos actes.

Multiplier tous types d’actes, faits, gestes et initiatives est une nécessité de combat contre l’État-prison-capital qui est celle qui nous fait avancer, sans aucune limitation.

Insister jusqu’à l’infini dans la recherche de notre liberté c’est donner dignement et sans peur des coups jusqu’au dernier bout de ciment de notre société pourrie … que le vent n’emporte pas ces mots, qu’ils se transforment en faits …

Ouvre les yeux : il est temps de lutter !
Contre l’État-prison-capital : guerre sociale !
Tant qu’il y aura de la misère il y aura de la rébellion !

Marcelo Villarroel Sepúlveda
Prisonnier Libertaire
14 décembre 2012
Módulo 2.- H norte. CAS-STGO Chile.

Source : http://fr.contrainfo.espiv.net/2013/03/17/chili-allumer-la-meche-de-la-subversion-marcelo-villarroel/

[Argentina] ¿ Nunca Más ? Ce qu’en pense la nouvelle coqueluche du Vatican…

Alors que le Vatican se réjouit de l’élection de son nouveau dirigeant, le monde entier (ou presque) s’interroge non pas sur l’utilité d’un tout puissant pantin religieux, mais sur son passé. Tout comme Benoît XVI fut accusé d’avoir été le fruit des jeunesses hitlériennes, François Ier, lui, d’avoir collaboré pendant la dictature argentine au vol de bébés des disparu.e.s.

De là s’en suit, bien-entendu, un débat entre les pro et les anti, les spécialistes et les prix Nobel, entre autres.

Certes, il ne faut sûrement pas laisser un fasciste être au pouvoir… Mais au pouvoir de quoi ? Au pouvoir d’une institution qui sans aucun doute est le miroir même de la haine, l’endoctrinement violent, la terreur, la cause des plus grands génocides de tous les temps….

Bref la peste !

Alors à quoi bon ? A quoi bon s’étonner ? A quoi bon polémiquer sur la légitimité du rang ?

Un fasciste à sa place ! Ce n’est que là l’ordre des choses après tout !

Peut-être faudrait-il se remémorer les atroces événements qui ont mené au vol des enfants pendant la dictature argentine et le rôle du clergé en général…

L’Église argentine durant la dictature a souvent collaboré avec les militaires, certains de ses membres ont également été livré par elle-même à des centres de détention clandestins, en particulier ceux qui œuvraient dans les villas miserias1.

De nature conservatrice l’institution religieuse argentine n’a jamais entrepris un quelconque travail de mémoire concernant cette époque, elle ne s’est jamais repentie non plus du rôle que ses membres ont joué sous le régime totalitaire.

L’affaire des bébés volés, et le travail que fournissent las abuelas de la Plaza de Mayo, est loin d’être achevé.

Lors de l’enlèvement des «subversifs» durant la dernière dictature (1976-1983), certaines femmes étaient enceintes et durent donner la vie dans les camps de concentration.

Les nouveaux nés restaient généralement une quinzaine de jour auprès de leur mère avant d’être adoptés par des familles de militaires. Le régime totalitaire considérait que la subversion était héréditaire et donc qu’elle se transmettait par lien familial. Suivant ce raisonnement, les fils de captifs devaient alors, pour pallier à cela, perdre intégralement leur identité.

Las abuelas ont entamés un long processus de recherche de ces bébés volés. Aujourd’hui plus d’une centaine de cas ont été résolu, grâce à la banque de données génétiques. Les recherches s’effectuent à l’aide de leur ADN en comparaison avec celle des potentiels enfants enlevés. Les résultats de filiation par lien dit d »abuelidad »2 sont possible aujourd’hui à 99,99 %. Malheureusement les enquêtes ne sont pas toujours aussi simples et il reste énormément de cas non-résolu, on estime a 500, le nombre de bébés volés.

Alors, faut-il polémiquer sur un rapport direct ou indirect d’implication de Bergoglio, ou faut-il faire face à l’ennemi commun qu’est la religion, son endoctrinement et sa participation active auprès de régimes totalitaires ?

Aucun Homme est inconscient des actes de son institution lorsqu’il occupe une telle place. Occuper cette place, c’est cautionner… Surtout lorsqu’il s’agit du rôle voulant perpétuer traditionnellement l’endoctrinement mondial.

1 Bidonvilles de Buenos Aires

2 Nom donné de par les recherches menées par las abuelas (grand-mères)

[Chile] Verdad y Castigo por Juan Pablo Jiménez

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Le 22 février dernier, Juan Pablo Jiménez, dirigeant syndical de la AZETA, une entreprise sous-traitante de CHILECTA, spécialisée dans l’ingénierie électrique, fut tué d’une balle dans la tête.

Le syndicaliste, également investit dans la Fédération des Travailleurs, devait alors témoigner, dans divers tribunaux et à la Direction du Travail, des abus commis par son entreprise.

Après avoir témoigné, Juan Pablo s’assit pour feuilleter un document syndical. Il fut retrouvé quelques minutes plus tard (à 15h56) mort. Ce fut son collègue, Mario Gutiérrez, qui retrouva le corps inerte du syndicaliste, baignant dans une flaque de sang. Une caméra de surveillance aurait enregistré la scène de meurtre.

Juan Pablo Jiménez a mené un long et difficile processus de négociation collective qui rencontra son apogée en décembre 2012. Son syndicat vota des grèves au sein de l’entreprise AZETA ce qui déplu fortement à la société car selon l’article 369 du Code du Travail, les négociations auraient pu se prolonger encore un an.

Le syndicaliste avait également, entre autres, déjà déposé de nombreuses plaintes contre AZETA pour abus et conditions de sécurité déplorables. En effet, en juin 2012, un des employés, Richard Trincado, avait péri électrocuté au sein de l’entreprise.

Suite à l’assassinat de Juan Pablo, de nombreux ouvriers ont demandé au gouvernement de répliquer de la même manière que pour le cas de la famille Luchsinger.

Des membres de cette famille, propriétaires terriens, furent assassinés à Temuco. L’état chilien mobilisa alors de nombreuses institutions et déployèrent un maximum de moyens pour rechercher les responsables. En moins de 48 heures, la police avait placé en détention des dirigeants mapuches, leur imputant, sans avoir aucune preuve contre eux, la responsabilité du crime commis.

Cette demande légitime se veut également revendicatrice des actes commis par la justice. Une justice qui n’apparaît pas au Chili comme étant égalitaire. Les opprimés restent opprimés et les dominants continuent à dominer.

C’est ici, un exemple flagrant d’un esprit conservateur s’étant construit autour de concepts colonialistes et rappelant quelque peu l’esprit dictatorial du régime Pinochet avec son ambition de chasse aux sorcières ou plutôt de chasse au “gauchiste”. D’autant plus, que dans le cas présent, il s’agit du second décès d’employé de AZETA en moins d’un an, et qui plus est d’un assassinat ciblé envers un syndicaliste trop défenseur du droit des travailleurs.

L’État de droit” au Chili est appliqué et est toujours utilisé par les classes puissantes. Les gouvernements de Frei et Lagos ont toujours eu un intérêt pour ce privilège qui permet aux “Puissants” chiliens une stabilité dans le pouvoir qu’ils exercent. Il permet d’avoir ce que l’on mérite, selon ces derniers. Cette conception capitaliste permet aux riches d’avoir une sécurité juridique, économique et policière pour maintenir leurs richesses. Pour les pauvres, c’est tout autre chose, une répression et de lourdes peines afin qu’ils ne se soulèvent pas pour demander justice et de meilleurs salaires.

N’allant pas sans rappeler la loi du “Point Final”, mise en place par le Président argentin Menem dans les années 90, permettant l’impunité des responsables de la dictature, cet “État de droit” ou “Raison d’État” a permis par le passé la non condamnation du fils de Pinochet. De la même manière, le passé du dénommé Horst Paulmann fut ignoré lors de sa nationalisation. Ce nazi a pu l’obtenir “grâce à son immense contribution envers le Chili”. Mais Paulmann a pour grand loisir la destruction de syndicats, de pratiques sociales allant à l’encontre de ses convictions et se soustraire au paiement de ses impôts. Il est vrai que ce nostalgique du IIIème Reich mérite effectivement un traitement de faveur aux vues de ses convictions et pratiques !

Au Chili, les lois sur le travail sont conçues selon le point de vue des patrons et ne s’adaptent pas aux employés. Les lois concernant la sous-traitance permettent à des entreprises comme AZETA, de répondre aux mêmes stratégies que les multinationales pour baisser le coût de production, en précarisant les emplois et baissant au maximum les salaires.

Les religions, en particulier la religion catholique, ne cesse de marteler les cerveaux de ses ouailles, sous la propagande : « Nous sommes tous égaux, tous les enfants chéris de Dieu ».

Mais comment est-il possible en toute connaissance de cause de revendiquer de tels propos ?

Les démunis ne sont pas dupes, malheureusement la terreur que continue à diffuser l’État chilien garde des allures de régime totalitaire.

Quand serons-nous débarrassés du colonialisme ? Les méthodes occidentales cesseront-elles d’opérer après des années d’asservissement des populations ? Les piliers du gouvernement sont-ils trop infectés pour y reconstruire un modèle social juste, sain et égalitaire ? Faut-il tout briser ? Ou peut être… Une Révolution doit-elle se mettre en marche ?

Autant de questions rhétoriques qui ne laissent alors aucun doute possible

Sources : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=165108 http://www.anarkismo.net/article/24969

[México] Resistencia zapatista

Le 8 mars 2013, la sixième déclaration de la Selva Lacandona de l’EZLN présenta un nouveau chapitre :

ELLOS Y NOSOTROS.
VII.- L@s más pequeñ@s.
6.- La Resistencia. 1

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A ce titre, c’est la compañera Ana qui introduira la déclaration du compañero sub-comandante Marcos.


«  Bonjour compañeros, bonjour compañeras.

Mon nom est Ana, du Conseil de bon gouvernement actuel, de la quatrième génération 2011-2014, du Caracol I de La Realidad.

Je vais vous parler un peu de la résistance idéologique, ce sujet nous sommes à deux dessus, le compañero et moi. Je vais vous parler de l’idéologie du mauvais gouvernement. Le mauvais gouvernement utilise tous les moyens de communication pour contrôler et désinformer le peuple, par exemple la télévision, la radio, les feuilletons, les téléphones portables, les journaux, les magazines, et même le sport. Avec la télé et la radio il flanque beaucoup de pub pour occuper les esprits, les feuilletons télé sont pour dépraver les gens et leur faire croire que ce qui se passe à la télé va nous arriver à nous. Dans l’éducation, le système du mauvais gouvernement, idéologiquement, manipule ceux qui ne sont pas zapatistes pour que leurs enfants soient à l’école tous les jours avec un bel uniforme sans s’occuper qu’ils sachent lire et écrire, juste pour en avoir l’air ou pour faire bien. Il leur donne aussi des bourses pour qu’ils fassent des études, mais au bout du compte les seules qui en bénéficient sont les entreprises qui vendent le matériel ou les uniformes. Comment nous résistons à tous ces maux de l’idéologie du gouvernement dans notre Caracol ? Notre arme principale, c’est l’éducation autonome. Là-bas, dans notre Caracol, aux promoteurs d’éducation on leur enseigne des histoires véridiques en relation avec le peuple, pour qu’ils les transmettent aux petites filles et petits garçons, en faisant connaître également nos demandes. On a commencé aussi à donner des causeries politiques à nos jeunes pour les éveiller et les empêcher de tomber trop facilement dans l’idéologie du gouvernement. On donne aussi des causeries au village sur les treize demandes de la part des responsables locaux de chaque village. Voilà le peu que je peux vous expliquer, c’est maintenant le tour du compañero. »

Puis s’en suit donc le sub-commandante Marcos qui lui va intervenir sur les différentes résistances à développer face aux agressions extérieures qu’elles soient financières, idéologiques ou militaires :

«  […] Il y a aussi la question des programmes, des projets du gouvernement. Le gouvernement commence à introduire des projets pour que les frères reçoivent des choses de ces projets et croient que c’est bon pour eux, pour qu’ils commencent à recevoir et oublient leurs tâches. Pour que les frères ne dépendent plus uniquement d’eux-mêmes, mais qu’ils dépendent du mauvais gouvernement.

Qu’est-ce que nous faisons, nous, pour résister à ça ? Nous commençons par nous organiser pour faire des travaux collectifs, comme l’ont déjà dit certains compas, nous faisons des travaux collectifs au niveau du village, de la région, des communes et même de la zone. Ces travaux, nous les faisons pour satisfaire nos besoins de différents types de tâches, et c’est comme ça que nous résistons pour ne pas tomber dans les projets du mauvais gouvernement, nous faisons nos propres travaux pour dépendre de nous-mêmes et non du mauvais gouvernement.

[…]

La politique du mauvais gouvernement, c’est d’en finir avec la vie en commun, avec la vie communautaire, c’est que tu laisses ton terrain ou que tu le vendes, et si tu le vends, tu l’as dans l’os. C’est une politique d’injustice, qui crée encore plus de misère. Tous ces millions qu’ils reçoivent de l’ONU, qui est l’Organisation des nations unies, le mauvais gouvernement, que ce soit au niveau de l’État, de la municipalité ou de la fédération, ils les gardent pour organiser ceux qui provoquent les problèmes dans les communautés, surtout à nous, qui sommes bases de soutien.

C’est la continuation de la politique, ce dont ils parlaient beaucoup, et maintenant ils ne veulent plus qu’on en parle, ils ne le disent plus dans les médias, ce que c’est que le Plan Puebla-Panama. Maintenant ils ont un autre nom pour ça, parce que le Plan Puebla-Panama a été très attaqué, mais c’est la même chose, ils ont seulement changé de nom pour continuer à individualiser les communautés, pour en finir avec ce qu’il peut encore rester de commun.

[…]

C’est plus ou moins comme ça qu’on fait dans les tâches de la résistance, parce que c’est de résistance que nous sommes en train de parler. Et dans ces tâches, parfois, des compañeros qui ont travaillé à la milpa ou à la plantation de café, ou bien s’ils ont du bétail, quelquefois, quand ils vendent une bête, il leur reste un peu de ressource économique, et le mauvais gouvernement nous attaque avec ses projets de sols durs, de logements, d’amélioration du logement et d’autres choses que reçoivent les frères du PRI ou d’autres partis dans d’autres communautés.

Mais en fait, eux, ils sont déjà drôlement habitués à l’argent, c’est pour ça qu’ils regardent vers le gouvernement, allez, encore de l’argent, et vers ces projets qu’ils reçoivent, comme l’ont expliqué certains compañeros de La Garrucha, et ça se passe aussi comme ça dans le Caracol de Morelia. Parfois, ces compañeros vendent la tôle, et c’est un projet de gouvernement, le gouvernement pense alors qu’il fait les affaires de son parti, mais en fait c’est l’inverse, le fruit du travail des compañeros qui sommes en résistance, eh bien, ce sont les gens des partis qui viennent l’acheter.

Prenons un exemple : une plaque de tôle à la quincaillerie est autour de 180 pesos, mais ils arrivent à la vendre jusqu’à 100 ou 80 pesos ; et ils reçoivent des parpaings pour la construction qui pourraient être à 5, 6 ou 7 pesos à la boutique, mais eux arrivent à les vendre à 3 ou 2 pesos. Et nous, les compañeros, comme nous sommes en résistance nous n’avons pas l’habitude de gaspiller le fruit de notre travail, ce sont eux qui achètent, et peut-être bien qu’un de ces jours vous allez voir dans les nouveaux centres d’habitat que la tôle est de couleur, mais elle est vraiment sortie du travail des compañeros. C’est ça qui est en train de se passer aussi là-bas.

Mais le gouvernement s’est rendu compte aussi où s’en va son projet. Il ne bénéficie pas aux gens des partis, à ceux du PRI, mais il profite aux zapatistes, c’est là, qu’il fait construire ses logements, mais ils ne livrent pas seulement le matériau, ils envoient aussi le maçon. À l’arrivée du matériau, le maçon est déjà là, parce qu’il s’est rendu compte que les zapatistes sont en train d’améliorer leurs maisons, c’est pour ça qu’il change, ça fait partie des formes utilisées par les mauvais gouvernements qui sont passés depuis 94 jusqu’à maintenant.

Bon, compas, encore une fois je vais expliquer ce que c’est que la résistance militaire, par exemple ce qu’a déjà expliqué la compañera. Ce que j’ai à expliquer, c’est ce qui s’est passé en 1999 dans l’ejido Amador Hernández, commune Général Emiliano Zapata.

Cette année-là, le 11 août sont arrivés les militaires, et nous, les compañeras et compañeros, nous avons résisté à cette entrée des militaires. Comme ils voulaient prendre ce qui est la communauté, ils sont arrivés à une salle de bal, et ce qu’ont fait les compañeras, c’est les affronter ; elles les ont sortis de cette communauté et les ont conduits à un endroit hors de la communauté. Mais ça a continué, on a fait un plantón2. Là, toute la zone a participé, tout ce qui fait partie du Caracol La Realidad. Dans cette résistance sont arrivés aussi ceux de la société civile, et toute cette résistance a dû supporter parce que c’était l’époque de chaquiste3, l’époque de la boue, comme ce temps de pluie actuel. Mais dans tout ça, nous ne sommes pas tombés dans leurs provocations, nous ne les avons pas affrontés militairement, c’est pacifiquement que nous arrivions face à eux.

Ce qu’on organisait dans ce plantón, eh bien, on faisait des bals, on dansait en face des militaires. Et on faisait les cultes religieux, on faisait les programmes d’événements festifs des compas, et au milieu de tout ça, on leur tenait la causerie politique de la lutte.

Qu’est-ce qu’ils ont fait, les militaires ? Apparemment on commençait à les convaincre, parce que nous étions face à face avec eux, alors ce qu’a fait le commandement militaire, ça a été de mettre des sirènes pour qu’ils n’entendent pas notre parole, et ils ont retiré les soldats un peu plus tard.

Qu’est-ce qui s’était donc passé ? C’est que les compañeros ont inventé autre chose, je crois que les soldats ont écouté les avions en papier, où nous écrivions pourquoi on faisait le plantón, et on les balançait aux militaires, et eux, ils les ramassaient. C’est comme ça que s’est faite la première force aérienne de l’Armée zapatiste, à Amador Hernández, toute en papier. »

La lutte zapatiste n’a pas pour objectif de s’adresser qu’aux indigènes mexicains. Elle doit servir d’exemple et de modèle pour créer une résistance adaptée dans chaque partie du globe.

Depuis des siècles, nous sommes gouvernés et dirigés par un système de terreur et de lobotomie : Plus une masse est malléable, plus elle sera docile !

Les gouvernements, et autres institutions, usent de tous moyens pour parvenir à ce but. Voilà comment des populations entières ont pu être pillées, humiliées, torturées et exterminées.

Comme les zapatistes, il faut savoir dire i Ya Basta ! Et se prendre en main !

Nos méthodes ne nous apportent plus rien, il faut changer, se diversifier et s’appuyer sur de nouvelles bases.

i Ya Basta !

Source : http://enlacezapatista.ezln.org.mx/

1EUX ET NOUS / VII.Les plus petit•e•s / 6. La résistance

2Piquet / campement.

3Mouches / puces des sables assez voraces.

[México] Principio zapatista… Empezamos con las mujeres…

usted estaL’EZLN, connue comme un groupe armé mexicain de gauche dite autonomiste, anticapitaliste, antiglobalisation et antinéoliberaliste, se fait connaître à travers ses déclarations.

On compte aujourd’hui six déclarations de la Selva Lacandona qui sont à savoir :

  • 1994 : la Déclaration de guerre

  • 1994 : La Convention Nationale

  • 1995 : Le Mouvement de Libération

  • 1996 : Le Front zapatiste

  • 1998 : La reconnaissance constitutionnelle

  • 2005 : L’autre campagne

L’essentiel de toutes ces déclarations repose sur une vue à la fois locale et globale. C’est à dire dans un premier temps, de la défense des droits collectifs et individuels qui furent niés historiquement pour les peuples indigènes mexicains.

En second, la construction d’un nouveau modèle de nation qui inclus le démocratie, la liberté et la justice comme principes fondamentaux d’une nouvelle forme politique. Enfin, la création d’un réseau de résistance et de rébellion altermondialiste au nom de l’humanité et contre le néolibéralisme.

Voilà comment il est possible de définir en quelques mots ce qu’est l’EZLN. Mais ces mots ne sont que palabres et l’imagination est très vite perdue, voire limitée pour certain.e.s.

Alors quelques images s’imposent pour illustrer l’histoire et le présent de cette organisation.

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  Le mouvement naît en 1983 et se fait connaître en 1993-1994 pour la première déclaration de la Selva Lacandona1. Le mouvement continue à informer tous les mexicains du nord au sud à l’occasion des marches organisées.

Ce mouvement se réclame comme défendant les indigènes mais aussi tous ceux qui ressentent l’exploitation, le vol et l’humiliation des dirigeants et des plus riches.

Mais contrairement à beaucoup de mouvements de lutte quels qu’ils soient, et conformément à la révolution mexicaine de 1910, le droit des femmes est fondamental au sein de l’EZLN. Loin de la société genrée occidentale, les déclarations faites à ce sujet vont à l ‘encontre des habitudes des colonisateurs. Elles se veulent rétablir une égalité complète, débat qui n’a d’ailleurs en principe pas lieu d’être, mais qui se doit pour (r)établir les bases de la construction d’une société nouvelle.

Et pour illustrer ces propos, il paraît inévitable de retrouver la Loi Révolutionnaire des Femmes :

Premièrement : Les femmes, sans distinction de race, croyance, couleur ou affiliation politique, ont le droit de participer à la lutte révolutionnaire dans le lieu et au grade de leur volonté et leurs capacités.

Deuxièmement : Les femmes ont le droit de travailler et de recevoir un salaire correct.

Troisièmement : Les femmes ont le droit de décider du nombre d’enfants qu’elles désirent avoir et dont elles désirent s’occuper.

Quatrièmement : Les femmes ont le droit de participer aux prises de décisions au sein de la communauté et choisissent si elles sont éligibles librement ou démocratiquement.

Cinquièmement : Les femmes et leurs enfants ont le droit à une ATTENTION PRIORITAIRE lors des questions de santé et alimentation.

Sixièmement : Les femmes ont droit à l’éducation.

Septièmement : Les femmes ont le droit de choisir leur partenaire et ne sont pas obligées de se marier de force.

Huitièmement : Aucune femme ne pourra être battue ou maltraitée physiquement ni par un membre de sa famille ni par des étrangers. Tout délit de tentative de viol ou de viol seront punis sévèrement.

Neuvièmement : Les femmes pourront occuper des postes de direction dans l’organisation et avoir des grades militaires au sein des forces armées révolutionnaires.

Dixièmement : Les femmes auront toutes les droits et obligations que stipulent les lois et les règlements révolutionnaires.

Des droits qui dans les communautés zapatistes ne sont pas seulement écrits et qui au contraire d’un bon nombre de sociétés sont réellement appliqués. Les femmes sont depuis toujours respectées à l’égal des hommes dans des domaines que même le « vieux continent » n’a jamais atteint. De nombreuses sociétés doivent prendre exemple sur l’un des principes fondamentaux des zapatistes.

L'(a) (r)évolution ne doit pas se faire uniquement par le renversement d’une quelconque forme de pouvoir mais aussi par l'(a) (ré)instauration de bases de vie fondamentales et surtout indispensables, redonnant un sens réel et juste à l’humanité.

Sources : https://zapateando.wordpress.com/2008/11/17/detras-de-cada-comunidad-zapatista-hay-una-historia-unica/

 

1Voir article précédent.

[México] EZLN para romper el silencio

Après de longs mois de silence, nous retrouvons notre voix subversive pour commencer une nouvelle année sous le sigle EZLN. Pour commencer notre rétrospective, remémorons-nous ces mots de la déclaration de 1993.

iii La lucha sigue, Zapata vive, Chiapas siempre libre !!!

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Déclaration de la Selva Lacandona

Aujourd’hui nous disons i Ça suffit !

Au peuple mexicain :

Frères mexicains :

Nous sommes le produit de 500 ans de luttes : La première contre l’esclavage lors de la guerre pour l’indépendance contre l’Espagne menée par les insurgés, afin d’éviter d’être absorbé par l’expansionnisme américain, puis pour promulguer notre Constitution et expulser l’Empire français de notre sol, après la dictature de Porfirio Diaz nous avons refusé l’application des lois de réforme et le peuple s’est rebellé en formant ses propres dirigeants, il a suggéré Villa et Zapata, des hommes pauvres comme nous à qui il nous a été refusé la préparation la plus élémentaire pour ainsi nous utiliser comme chair à canon et piller les richesses de notre patrie sans penser que nous mourrions de faim et maladies curables, sans penser que nous n’avons rien, absolument rien, ni un toit décent, ni terre, ni travail, ni sécurité sociale, ni nourriture, ni éducation, sans avoir le droit d’élire librement et démocratiquement nos autorité, sans l’indépendance des étrangers, sans paix ni justice pour nous et nos fils.

Mais AUJOURD’HUI NOUS DISONS i ÇA SUFFIT !, nous sommes les héritiers des véritables fondateurs de notre peuple, nous sommes des millions de dépossédés et nous appelons à tous nos frères qui voient cet appel comme l’unique chemin pour ne pas mourir de faim avant l’ambition insatiable d’une dictature de plus de 70 ans gouvernée par des traîtres qui représentent les groupes les plus conservateurs et les plus traîtres. Ce sont les mêmes qui s’opposèrent à Hidalgo et à Morelos, ceux qui ont trahis Vincente Guerrero, ce sont les mêmes qui vendirent plus de la moitié de notre sol à l’envahisseur étranger, les mêmes qui ont amené un prince européen pour nous gouverner, les mêmes qui formèrent la dictature des scientifiques porfiristes, les mêmes qui se sont opposés à l’Expropriation Pétrolière, les mêmes qui ont massacré les cheminots en 1958 et les étudiants en 1968, les mêmes qui aujourd’hui nous enlèvent tout, absolument tout.

Comme notre dernier espoir, et après avoir tout tenter pour mettre en pratique une légalité basée sur notre Carta Magna, nous avons eu recourt à elle, notre Constitution, pour appliquer à la lettre l’article 39 constitutionnel :

«La souveraineté nationale réside essentiellement et originairement dans le peuple. Tout le pouvoir publique émane du peuple et est institué à son profit. Le peuple a, à tout moment, le droit inaliénable de changer ou modifier la forme de son gouvernement.»

Néanmoins, dans le cadre de notre Constitution, nous avons diffusé la présente à l’armée mexicaine fédérale, pilier de la dictature dont nous souffrons, monopolisée par le parti au pouvoir et dirigée par le pouvoir exécutif fédéral, aujourd’hui détenu par son chef illégitime, Carlos Salinas de Gortari.

Conformément à cette Déclaration de guerre, nous demandons aux autres Pouvoirs de la Nation qu’ils s’emploient à restaurer une légalité et stabilité du pays en destituant le dictateur.

Aussi, nous demandons aux organismes Internationaux et à la Croix Rouge Internationale de surveiller et de réguler les combats que nos forces livrent en protégeant la population civile, alors nous déclarons que nous sommes maintenant et toujours soumis aux exigences des lois sur la Guerre selon, la Convention de Genève, formant l’EZLN comme force combattante de notre lutte de libération. Nous avons le peuple mexicain de notre côté, nous avons la Patrie et le drapeau tricolore est armé et respecté par les combattants INSURGÉS, nous utilisons les couleurs rouges et noires sur nos uniformes, symboles de notre peuple travailleur lors des grèves, notre drapeau porte les lettres « EZLN » EJÉRCITO ZAPATISTA DE LIBERACIÓN NACIONAL1, et nous irons toujours avec elles au combat.

Nous rejetons, par avance, toute tentative de miner la cause juste qu’est notre lutte, sous des accusations telles que celles du narcotrafic, de narcoguerilla, banditisme ou tout autre qualificatif qu’utilisent nos ennemis. Notre lutte se joint au droit constitutionnel et se défend par la justice et l’égalité.

Pour autant, et conformément à cette Déclaration de guerre, nous donnons à nos forces militaires du Ejército Zapatista de Liberación Nacional les directives suivantes :

Premièrement. Aller jusqu’à la capitale du pays en vainquant l’ejército federal mexicano, en protégeant dans son avancée libératrice, la population civile et permettant aux peuples libérés d’élire librement et démocratiquement, ses propres autorités administratives.

Deuxièmement. Respecter la vie des prisonniers et remettre les blessés à la Croix Rouge Internationale pour recevoir des soins.

Troisièmement. Mettre en place des procès sommaires contre les soldats de l’ejército federal mexicano et la police politique qui a reçu des cours et qui furent conseillés, formés et payés par des étrangers, au sein de notre nation et au-delà, accusés de trahison à la patrie et contre tous ceux qui répriment et maltraitent la population civile et les volent ou s’attaquent aux biens du peuple.

Quatrièmement. Former de nouvelles colonnes avec tous les mexicains qui manifestent l’envie de défendre notre lutte, en incluant ceux qui, mêmes si soldats ennemis, se rendent sans combattre a nos forces et jurent de répondre aux ordres de ce commandement général de l’ EJÉRCITO ZAPATISTA DE LIBERACIÓN NACIONAL.

Cinquièmement. Demander la reddition inconditionnelle du siège de l’ennemi avant de commencer les combats.

Sixièmement. Suspendre le pillage de nos richesses naturelles dans les lieux commandés par l’EZLN.

PEUPLE DU MEXIQUE : Nous, hommes et femmes intègres et libres, nous sommes conscients que la guerre que nous déclarons est une mesure ultime mais juste. Les dictatures appliquent une guerre génocidaire non déclarée contre nos peuples et ce depuis de nombreuses années, nous demandons ta participation concrète en appliquant ce plan du peuple mexicain qui lutte pour le travail, la terre, un toit, de la nourriture, la santé, l’éducation, l’indépendance la liberté, la démocratie la justice et la paix. Nous déclarons que nous n’arrêterons pas de  nous battre jusqu’à obtenir l’application de ces demandes simples de notre peuple en formant un gouvernement libre et démocratique de notre pays.

REJOINS LES FORCES INSURGÉES DE L’EJERCITO ZAPATISTA DE LIBERACIÓN NACIONAL

Commandement Général de l’EZLN
Année 1993

1ARMÉE DE LIBÉRATION NATIONALE

 

source : http://www.nodo50.org/pchiapas/chiapas/documentos/selva.htm