[México] Détention illégitime de Feliciano Efrén Hernández Pablo et David Venegas Reyes

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Depuis ce jeudi 28 mars, Feliciano Efrén Hernández Pablo et David Venegas Reyes, ont été placés en détention sans raison légitime.

Au Mexique, la détention politique est un fait quotidien, une punition, un moyen de pression sur les familles, les communautés ou les organisations. Il est fréquent que l’enfermement ne dure pas plus d’une journée. Ce moyen de terreur n’est bien entendu pas pratiqué envers ceux qui vivent de la corruption ou de la domination, non, ceux-ci connaissent gloire, succès et richesse, ceux qui sont affectés par cet abus de justice sont ceux qui osent élever la voix, revendiquer et réclamer droits, dénoncer des injustices et des crimes. Oaxaca, Chiapas, Guerrero sont les zones les plus touchées par ce fléau carcéral.

En 2006, à Juchitán, dans la vallée de Oaxaca, naît Radio Totopo, pionnière des médias libres communautaires et représentant le peuple mexicain. Pour répondre à cette création, les autorités ne sortiront pas les costumes du dimanche pour son inauguration mais placeront en détention Carlos Sánchez, colonne vertébral du projet et fervent défenseur de son peuple, luttant contre les violences et les décisions arbitraires prisent contre les paysans et les indigènes de la province de Oaxaca.

Et voilà qu’aujourd’hui deux nouveaux compañeros subissent le même sort toujours à Oaxaca, accusés à tort d’avoir voler un chauffeur de taxi. Leur incarcération s’est faite sans une seule explication, de manière totalement arbitraire, sous la contestation de leurs voisins et dans une grande violence : David Venegas Reyes est frappé au visage, dos et à la poitrine par un agent durant le trajet jusqu’à la maison d’arrêt, puis, une fois sur place il est de nouveau victime de coups portés au visage et dans l’estomac.

Les deux compañeros sont ensuite séparés et transférés dans des centres de détention différents. C’est alors, le 29 mars, qu’ils seront informés de leur chef d’inculpation à savoir vol aggravé de violence, envers un chauffeur de taxi, qui à la base les avaient agressé pour les voler.

Les autorités, quant à elles, assument leurs accusations, et démentent les violences policières dont ont été victimes les accusés ; les forces de l’ordre sont même allées jusqu’à mentir publiquement quant à l’arrestation des prévenus, affirmant les avoir interpellé en flagrant délit de vol et d’agression envers le chauffeur.

Lors de leur transfert vers le pénitencier central de l’État, les accusations envers David Venegas Reyes s’intensifient, une second chef d’inculpation le rend coupable de violences envers Griselda Gomez Lorenzana et d’autres dirigeants priistes1, lors de la marche du 2 décembre passé contre l’arrivée à la présidence mexicaine de Enrique Peña Nieto, membre du PRI. Ces dernières ont elles-même agressé le prévenu qui lui à répondu aux violences qui lui étaient infligées.

La lutte contre le PRI, est l’une des préoccupation de Feliciano Efrén Hernández Pablo et David Venegas Reyes et de leur organisation. Le PRI assume depuis la révolution mexicaine une politique néolibérale, de privatisation et délocalisation. Le gouvernement agit comme un garrot, défendant les intérêts du PRI, enfermant ou éliminant ses opposants politiques. Depuis 2006, 26 personnes ont été assassinés dans la région de Oaxaca, militants de la section XXII mais aussi habitants de Oaxaca, sous le joug du gouverneur d’État Ulises Ruiz Ortiz, membre bien sûr du PRI.

Le 30 mars, pendant l’inspection, ou plutôt humiliation, quotidienne, les prévenus et les autres détenus ont été entièrement dénudés et ont subit un touché rectal pour une vérification, au cas où certains y cacheraient des stupéfiants. Drogues qui comme par enchantement se trouvaient dans leur cellule là où les seuls objets qu’ils possédaient étaient du papier hygiénique et un livre.

Depuis, il ne leur est plus permit de sortir de leur cellule si ce n’est que deux fois par jour pour se laver et aller aux toilettes.

Le 31 mars, les accusés ont été placés au pénitencier de Oaxaca à Santa María Ixcotel, mais au lieu d’intégrer l’aire de réclusion préventive, les autorités les ont placé dans l’aire des « séjours longue durée ».

Il est tant de réagir face à cette répression que subissent les habitants de la province de Oaxaca, ce même peuple qui durant 500 ans n’a cessé de résister, les inculpés lancent aujourd’hui un appel urgent à la fraternité à toutes les personnes ou organisations qui partagent cette envie de justice, un appel amenant à se solidariser activement pour se libérer physiquement. D’autant plus que les dirigeants sont certains que le mouvement se fragilise et est incapable de se rebeller contre le pouvoir en place.

Feliciano Efrén Hernández Pablo et David Venegas Reyes lancent également un autre appelvaux organisations défendant les droits de l’Homme, vis à vis des conditions carcérale du pénitencier de Santa Maria Ixcotel de Oaxaca. Ils ne demandent aucun traitement de faveur, ni privilèges mais exigent l’arrêt des humiliations qu’ils endurent. Ils se sentent prêt à affronter les accusations du gouvernement et à lutter contre la répression exercée par les priistes sur le peuple et les communautés.


Article ayant pris pour sources le communiqué et appel lancé par Feliciano Efrén Hernández Pablo et David Venegas Reyes depuis leur cellule mais aussi un article relatant de la répression dans les régions de Oaxaca, Chiapas et Guerrero:

http://zapateando.wordpress.com/2013/04/05/presos-por-defender-a-sus-pueblos-su-tierra-la-dignidad-de-oaxaca-y-de-mexico/
http://www.anarkismo.net/article/25260

 


1Le PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) est un parti politique social-démocrate, affilié à l’internationale socialiste.

[México] Resistencia zapatista

Le 8 mars 2013, la sixième déclaration de la Selva Lacandona de l’EZLN présenta un nouveau chapitre :

ELLOS Y NOSOTROS.
VII.- L@s más pequeñ@s.
6.- La Resistencia. 1

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A ce titre, c’est la compañera Ana qui introduira la déclaration du compañero sub-comandante Marcos.


«  Bonjour compañeros, bonjour compañeras.

Mon nom est Ana, du Conseil de bon gouvernement actuel, de la quatrième génération 2011-2014, du Caracol I de La Realidad.

Je vais vous parler un peu de la résistance idéologique, ce sujet nous sommes à deux dessus, le compañero et moi. Je vais vous parler de l’idéologie du mauvais gouvernement. Le mauvais gouvernement utilise tous les moyens de communication pour contrôler et désinformer le peuple, par exemple la télévision, la radio, les feuilletons, les téléphones portables, les journaux, les magazines, et même le sport. Avec la télé et la radio il flanque beaucoup de pub pour occuper les esprits, les feuilletons télé sont pour dépraver les gens et leur faire croire que ce qui se passe à la télé va nous arriver à nous. Dans l’éducation, le système du mauvais gouvernement, idéologiquement, manipule ceux qui ne sont pas zapatistes pour que leurs enfants soient à l’école tous les jours avec un bel uniforme sans s’occuper qu’ils sachent lire et écrire, juste pour en avoir l’air ou pour faire bien. Il leur donne aussi des bourses pour qu’ils fassent des études, mais au bout du compte les seules qui en bénéficient sont les entreprises qui vendent le matériel ou les uniformes. Comment nous résistons à tous ces maux de l’idéologie du gouvernement dans notre Caracol ? Notre arme principale, c’est l’éducation autonome. Là-bas, dans notre Caracol, aux promoteurs d’éducation on leur enseigne des histoires véridiques en relation avec le peuple, pour qu’ils les transmettent aux petites filles et petits garçons, en faisant connaître également nos demandes. On a commencé aussi à donner des causeries politiques à nos jeunes pour les éveiller et les empêcher de tomber trop facilement dans l’idéologie du gouvernement. On donne aussi des causeries au village sur les treize demandes de la part des responsables locaux de chaque village. Voilà le peu que je peux vous expliquer, c’est maintenant le tour du compañero. »

Puis s’en suit donc le sub-commandante Marcos qui lui va intervenir sur les différentes résistances à développer face aux agressions extérieures qu’elles soient financières, idéologiques ou militaires :

«  […] Il y a aussi la question des programmes, des projets du gouvernement. Le gouvernement commence à introduire des projets pour que les frères reçoivent des choses de ces projets et croient que c’est bon pour eux, pour qu’ils commencent à recevoir et oublient leurs tâches. Pour que les frères ne dépendent plus uniquement d’eux-mêmes, mais qu’ils dépendent du mauvais gouvernement.

Qu’est-ce que nous faisons, nous, pour résister à ça ? Nous commençons par nous organiser pour faire des travaux collectifs, comme l’ont déjà dit certains compas, nous faisons des travaux collectifs au niveau du village, de la région, des communes et même de la zone. Ces travaux, nous les faisons pour satisfaire nos besoins de différents types de tâches, et c’est comme ça que nous résistons pour ne pas tomber dans les projets du mauvais gouvernement, nous faisons nos propres travaux pour dépendre de nous-mêmes et non du mauvais gouvernement.

[…]

La politique du mauvais gouvernement, c’est d’en finir avec la vie en commun, avec la vie communautaire, c’est que tu laisses ton terrain ou que tu le vendes, et si tu le vends, tu l’as dans l’os. C’est une politique d’injustice, qui crée encore plus de misère. Tous ces millions qu’ils reçoivent de l’ONU, qui est l’Organisation des nations unies, le mauvais gouvernement, que ce soit au niveau de l’État, de la municipalité ou de la fédération, ils les gardent pour organiser ceux qui provoquent les problèmes dans les communautés, surtout à nous, qui sommes bases de soutien.

C’est la continuation de la politique, ce dont ils parlaient beaucoup, et maintenant ils ne veulent plus qu’on en parle, ils ne le disent plus dans les médias, ce que c’est que le Plan Puebla-Panama. Maintenant ils ont un autre nom pour ça, parce que le Plan Puebla-Panama a été très attaqué, mais c’est la même chose, ils ont seulement changé de nom pour continuer à individualiser les communautés, pour en finir avec ce qu’il peut encore rester de commun.

[…]

C’est plus ou moins comme ça qu’on fait dans les tâches de la résistance, parce que c’est de résistance que nous sommes en train de parler. Et dans ces tâches, parfois, des compañeros qui ont travaillé à la milpa ou à la plantation de café, ou bien s’ils ont du bétail, quelquefois, quand ils vendent une bête, il leur reste un peu de ressource économique, et le mauvais gouvernement nous attaque avec ses projets de sols durs, de logements, d’amélioration du logement et d’autres choses que reçoivent les frères du PRI ou d’autres partis dans d’autres communautés.

Mais en fait, eux, ils sont déjà drôlement habitués à l’argent, c’est pour ça qu’ils regardent vers le gouvernement, allez, encore de l’argent, et vers ces projets qu’ils reçoivent, comme l’ont expliqué certains compañeros de La Garrucha, et ça se passe aussi comme ça dans le Caracol de Morelia. Parfois, ces compañeros vendent la tôle, et c’est un projet de gouvernement, le gouvernement pense alors qu’il fait les affaires de son parti, mais en fait c’est l’inverse, le fruit du travail des compañeros qui sommes en résistance, eh bien, ce sont les gens des partis qui viennent l’acheter.

Prenons un exemple : une plaque de tôle à la quincaillerie est autour de 180 pesos, mais ils arrivent à la vendre jusqu’à 100 ou 80 pesos ; et ils reçoivent des parpaings pour la construction qui pourraient être à 5, 6 ou 7 pesos à la boutique, mais eux arrivent à les vendre à 3 ou 2 pesos. Et nous, les compañeros, comme nous sommes en résistance nous n’avons pas l’habitude de gaspiller le fruit de notre travail, ce sont eux qui achètent, et peut-être bien qu’un de ces jours vous allez voir dans les nouveaux centres d’habitat que la tôle est de couleur, mais elle est vraiment sortie du travail des compañeros. C’est ça qui est en train de se passer aussi là-bas.

Mais le gouvernement s’est rendu compte aussi où s’en va son projet. Il ne bénéficie pas aux gens des partis, à ceux du PRI, mais il profite aux zapatistes, c’est là, qu’il fait construire ses logements, mais ils ne livrent pas seulement le matériau, ils envoient aussi le maçon. À l’arrivée du matériau, le maçon est déjà là, parce qu’il s’est rendu compte que les zapatistes sont en train d’améliorer leurs maisons, c’est pour ça qu’il change, ça fait partie des formes utilisées par les mauvais gouvernements qui sont passés depuis 94 jusqu’à maintenant.

Bon, compas, encore une fois je vais expliquer ce que c’est que la résistance militaire, par exemple ce qu’a déjà expliqué la compañera. Ce que j’ai à expliquer, c’est ce qui s’est passé en 1999 dans l’ejido Amador Hernández, commune Général Emiliano Zapata.

Cette année-là, le 11 août sont arrivés les militaires, et nous, les compañeras et compañeros, nous avons résisté à cette entrée des militaires. Comme ils voulaient prendre ce qui est la communauté, ils sont arrivés à une salle de bal, et ce qu’ont fait les compañeras, c’est les affronter ; elles les ont sortis de cette communauté et les ont conduits à un endroit hors de la communauté. Mais ça a continué, on a fait un plantón2. Là, toute la zone a participé, tout ce qui fait partie du Caracol La Realidad. Dans cette résistance sont arrivés aussi ceux de la société civile, et toute cette résistance a dû supporter parce que c’était l’époque de chaquiste3, l’époque de la boue, comme ce temps de pluie actuel. Mais dans tout ça, nous ne sommes pas tombés dans leurs provocations, nous ne les avons pas affrontés militairement, c’est pacifiquement que nous arrivions face à eux.

Ce qu’on organisait dans ce plantón, eh bien, on faisait des bals, on dansait en face des militaires. Et on faisait les cultes religieux, on faisait les programmes d’événements festifs des compas, et au milieu de tout ça, on leur tenait la causerie politique de la lutte.

Qu’est-ce qu’ils ont fait, les militaires ? Apparemment on commençait à les convaincre, parce que nous étions face à face avec eux, alors ce qu’a fait le commandement militaire, ça a été de mettre des sirènes pour qu’ils n’entendent pas notre parole, et ils ont retiré les soldats un peu plus tard.

Qu’est-ce qui s’était donc passé ? C’est que les compañeros ont inventé autre chose, je crois que les soldats ont écouté les avions en papier, où nous écrivions pourquoi on faisait le plantón, et on les balançait aux militaires, et eux, ils les ramassaient. C’est comme ça que s’est faite la première force aérienne de l’Armée zapatiste, à Amador Hernández, toute en papier. »

La lutte zapatiste n’a pas pour objectif de s’adresser qu’aux indigènes mexicains. Elle doit servir d’exemple et de modèle pour créer une résistance adaptée dans chaque partie du globe.

Depuis des siècles, nous sommes gouvernés et dirigés par un système de terreur et de lobotomie : Plus une masse est malléable, plus elle sera docile !

Les gouvernements, et autres institutions, usent de tous moyens pour parvenir à ce but. Voilà comment des populations entières ont pu être pillées, humiliées, torturées et exterminées.

Comme les zapatistes, il faut savoir dire i Ya Basta ! Et se prendre en main !

Nos méthodes ne nous apportent plus rien, il faut changer, se diversifier et s’appuyer sur de nouvelles bases.

i Ya Basta !

Source : http://enlacezapatista.ezln.org.mx/

1EUX ET NOUS / VII.Les plus petit•e•s / 6. La résistance

2Piquet / campement.

3Mouches / puces des sables assez voraces.

[México] Principio zapatista… Empezamos con las mujeres…

usted estaL’EZLN, connue comme un groupe armé mexicain de gauche dite autonomiste, anticapitaliste, antiglobalisation et antinéoliberaliste, se fait connaître à travers ses déclarations.

On compte aujourd’hui six déclarations de la Selva Lacandona qui sont à savoir :

  • 1994 : la Déclaration de guerre

  • 1994 : La Convention Nationale

  • 1995 : Le Mouvement de Libération

  • 1996 : Le Front zapatiste

  • 1998 : La reconnaissance constitutionnelle

  • 2005 : L’autre campagne

L’essentiel de toutes ces déclarations repose sur une vue à la fois locale et globale. C’est à dire dans un premier temps, de la défense des droits collectifs et individuels qui furent niés historiquement pour les peuples indigènes mexicains.

En second, la construction d’un nouveau modèle de nation qui inclus le démocratie, la liberté et la justice comme principes fondamentaux d’une nouvelle forme politique. Enfin, la création d’un réseau de résistance et de rébellion altermondialiste au nom de l’humanité et contre le néolibéralisme.

Voilà comment il est possible de définir en quelques mots ce qu’est l’EZLN. Mais ces mots ne sont que palabres et l’imagination est très vite perdue, voire limitée pour certain.e.s.

Alors quelques images s’imposent pour illustrer l’histoire et le présent de cette organisation.

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  Le mouvement naît en 1983 et se fait connaître en 1993-1994 pour la première déclaration de la Selva Lacandona1. Le mouvement continue à informer tous les mexicains du nord au sud à l’occasion des marches organisées.

Ce mouvement se réclame comme défendant les indigènes mais aussi tous ceux qui ressentent l’exploitation, le vol et l’humiliation des dirigeants et des plus riches.

Mais contrairement à beaucoup de mouvements de lutte quels qu’ils soient, et conformément à la révolution mexicaine de 1910, le droit des femmes est fondamental au sein de l’EZLN. Loin de la société genrée occidentale, les déclarations faites à ce sujet vont à l ‘encontre des habitudes des colonisateurs. Elles se veulent rétablir une égalité complète, débat qui n’a d’ailleurs en principe pas lieu d’être, mais qui se doit pour (r)établir les bases de la construction d’une société nouvelle.

Et pour illustrer ces propos, il paraît inévitable de retrouver la Loi Révolutionnaire des Femmes :

Premièrement : Les femmes, sans distinction de race, croyance, couleur ou affiliation politique, ont le droit de participer à la lutte révolutionnaire dans le lieu et au grade de leur volonté et leurs capacités.

Deuxièmement : Les femmes ont le droit de travailler et de recevoir un salaire correct.

Troisièmement : Les femmes ont le droit de décider du nombre d’enfants qu’elles désirent avoir et dont elles désirent s’occuper.

Quatrièmement : Les femmes ont le droit de participer aux prises de décisions au sein de la communauté et choisissent si elles sont éligibles librement ou démocratiquement.

Cinquièmement : Les femmes et leurs enfants ont le droit à une ATTENTION PRIORITAIRE lors des questions de santé et alimentation.

Sixièmement : Les femmes ont droit à l’éducation.

Septièmement : Les femmes ont le droit de choisir leur partenaire et ne sont pas obligées de se marier de force.

Huitièmement : Aucune femme ne pourra être battue ou maltraitée physiquement ni par un membre de sa famille ni par des étrangers. Tout délit de tentative de viol ou de viol seront punis sévèrement.

Neuvièmement : Les femmes pourront occuper des postes de direction dans l’organisation et avoir des grades militaires au sein des forces armées révolutionnaires.

Dixièmement : Les femmes auront toutes les droits et obligations que stipulent les lois et les règlements révolutionnaires.

Des droits qui dans les communautés zapatistes ne sont pas seulement écrits et qui au contraire d’un bon nombre de sociétés sont réellement appliqués. Les femmes sont depuis toujours respectées à l’égal des hommes dans des domaines que même le « vieux continent » n’a jamais atteint. De nombreuses sociétés doivent prendre exemple sur l’un des principes fondamentaux des zapatistes.

L'(a) (r)évolution ne doit pas se faire uniquement par le renversement d’une quelconque forme de pouvoir mais aussi par l'(a) (ré)instauration de bases de vie fondamentales et surtout indispensables, redonnant un sens réel et juste à l’humanité.

Sources : https://zapateando.wordpress.com/2008/11/17/detras-de-cada-comunidad-zapatista-hay-una-historia-unica/

 

1Voir article précédent.

[México] EZLN para romper el silencio

Après de longs mois de silence, nous retrouvons notre voix subversive pour commencer une nouvelle année sous le sigle EZLN. Pour commencer notre rétrospective, remémorons-nous ces mots de la déclaration de 1993.

iii La lucha sigue, Zapata vive, Chiapas siempre libre !!!

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Déclaration de la Selva Lacandona

Aujourd’hui nous disons i Ça suffit !

Au peuple mexicain :

Frères mexicains :

Nous sommes le produit de 500 ans de luttes : La première contre l’esclavage lors de la guerre pour l’indépendance contre l’Espagne menée par les insurgés, afin d’éviter d’être absorbé par l’expansionnisme américain, puis pour promulguer notre Constitution et expulser l’Empire français de notre sol, après la dictature de Porfirio Diaz nous avons refusé l’application des lois de réforme et le peuple s’est rebellé en formant ses propres dirigeants, il a suggéré Villa et Zapata, des hommes pauvres comme nous à qui il nous a été refusé la préparation la plus élémentaire pour ainsi nous utiliser comme chair à canon et piller les richesses de notre patrie sans penser que nous mourrions de faim et maladies curables, sans penser que nous n’avons rien, absolument rien, ni un toit décent, ni terre, ni travail, ni sécurité sociale, ni nourriture, ni éducation, sans avoir le droit d’élire librement et démocratiquement nos autorité, sans l’indépendance des étrangers, sans paix ni justice pour nous et nos fils.

Mais AUJOURD’HUI NOUS DISONS i ÇA SUFFIT !, nous sommes les héritiers des véritables fondateurs de notre peuple, nous sommes des millions de dépossédés et nous appelons à tous nos frères qui voient cet appel comme l’unique chemin pour ne pas mourir de faim avant l’ambition insatiable d’une dictature de plus de 70 ans gouvernée par des traîtres qui représentent les groupes les plus conservateurs et les plus traîtres. Ce sont les mêmes qui s’opposèrent à Hidalgo et à Morelos, ceux qui ont trahis Vincente Guerrero, ce sont les mêmes qui vendirent plus de la moitié de notre sol à l’envahisseur étranger, les mêmes qui ont amené un prince européen pour nous gouverner, les mêmes qui formèrent la dictature des scientifiques porfiristes, les mêmes qui se sont opposés à l’Expropriation Pétrolière, les mêmes qui ont massacré les cheminots en 1958 et les étudiants en 1968, les mêmes qui aujourd’hui nous enlèvent tout, absolument tout.

Comme notre dernier espoir, et après avoir tout tenter pour mettre en pratique une légalité basée sur notre Carta Magna, nous avons eu recourt à elle, notre Constitution, pour appliquer à la lettre l’article 39 constitutionnel :

«La souveraineté nationale réside essentiellement et originairement dans le peuple. Tout le pouvoir publique émane du peuple et est institué à son profit. Le peuple a, à tout moment, le droit inaliénable de changer ou modifier la forme de son gouvernement.»

Néanmoins, dans le cadre de notre Constitution, nous avons diffusé la présente à l’armée mexicaine fédérale, pilier de la dictature dont nous souffrons, monopolisée par le parti au pouvoir et dirigée par le pouvoir exécutif fédéral, aujourd’hui détenu par son chef illégitime, Carlos Salinas de Gortari.

Conformément à cette Déclaration de guerre, nous demandons aux autres Pouvoirs de la Nation qu’ils s’emploient à restaurer une légalité et stabilité du pays en destituant le dictateur.

Aussi, nous demandons aux organismes Internationaux et à la Croix Rouge Internationale de surveiller et de réguler les combats que nos forces livrent en protégeant la population civile, alors nous déclarons que nous sommes maintenant et toujours soumis aux exigences des lois sur la Guerre selon, la Convention de Genève, formant l’EZLN comme force combattante de notre lutte de libération. Nous avons le peuple mexicain de notre côté, nous avons la Patrie et le drapeau tricolore est armé et respecté par les combattants INSURGÉS, nous utilisons les couleurs rouges et noires sur nos uniformes, symboles de notre peuple travailleur lors des grèves, notre drapeau porte les lettres « EZLN » EJÉRCITO ZAPATISTA DE LIBERACIÓN NACIONAL1, et nous irons toujours avec elles au combat.

Nous rejetons, par avance, toute tentative de miner la cause juste qu’est notre lutte, sous des accusations telles que celles du narcotrafic, de narcoguerilla, banditisme ou tout autre qualificatif qu’utilisent nos ennemis. Notre lutte se joint au droit constitutionnel et se défend par la justice et l’égalité.

Pour autant, et conformément à cette Déclaration de guerre, nous donnons à nos forces militaires du Ejército Zapatista de Liberación Nacional les directives suivantes :

Premièrement. Aller jusqu’à la capitale du pays en vainquant l’ejército federal mexicano, en protégeant dans son avancée libératrice, la population civile et permettant aux peuples libérés d’élire librement et démocratiquement, ses propres autorités administratives.

Deuxièmement. Respecter la vie des prisonniers et remettre les blessés à la Croix Rouge Internationale pour recevoir des soins.

Troisièmement. Mettre en place des procès sommaires contre les soldats de l’ejército federal mexicano et la police politique qui a reçu des cours et qui furent conseillés, formés et payés par des étrangers, au sein de notre nation et au-delà, accusés de trahison à la patrie et contre tous ceux qui répriment et maltraitent la population civile et les volent ou s’attaquent aux biens du peuple.

Quatrièmement. Former de nouvelles colonnes avec tous les mexicains qui manifestent l’envie de défendre notre lutte, en incluant ceux qui, mêmes si soldats ennemis, se rendent sans combattre a nos forces et jurent de répondre aux ordres de ce commandement général de l’ EJÉRCITO ZAPATISTA DE LIBERACIÓN NACIONAL.

Cinquièmement. Demander la reddition inconditionnelle du siège de l’ennemi avant de commencer les combats.

Sixièmement. Suspendre le pillage de nos richesses naturelles dans les lieux commandés par l’EZLN.

PEUPLE DU MEXIQUE : Nous, hommes et femmes intègres et libres, nous sommes conscients que la guerre que nous déclarons est une mesure ultime mais juste. Les dictatures appliquent une guerre génocidaire non déclarée contre nos peuples et ce depuis de nombreuses années, nous demandons ta participation concrète en appliquant ce plan du peuple mexicain qui lutte pour le travail, la terre, un toit, de la nourriture, la santé, l’éducation, l’indépendance la liberté, la démocratie la justice et la paix. Nous déclarons que nous n’arrêterons pas de  nous battre jusqu’à obtenir l’application de ces demandes simples de notre peuple en formant un gouvernement libre et démocratique de notre pays.

REJOINS LES FORCES INSURGÉES DE L’EJERCITO ZAPATISTA DE LIBERACIÓN NACIONAL

Commandement Général de l’EZLN
Année 1993

1ARMÉE DE LIBÉRATION NATIONALE

 

source : http://www.nodo50.org/pchiapas/chiapas/documentos/selva.htm