[Chile] Temuco : La Cour d’Appel confirme la détention préventive de la camarade Yaritza

Le 7 mai 2013

Suite au refus du Tribunal Pénal de revenir sur la détention préventive de la camarade Yaritza Grandon le 26 avril, la défense a décidé de faire appel afin de sortir la camarade de prison.

Le 2 mai 2013, la cour d’appel a confirmé la détention préventive de la camarade Yaritza, obtenant une seul voix (le ministre Julio Cesar Grandon) contre trois pour sa libération.

Rappelons-nous que Yaritza a été placée en détention avec Roxana y Ariadna accusées de divers attentats à la bombe à Temuco, selon la Loi de contrôle des armes. Yaritza, en particulier, a des problèmes de motricité fine, qui l’ont amené à suivre un traitement à un institut du Téléthon et lui empêche, actuellement, de manipuler des objets. La Cour, dans son ridicule, l’accuse de fabriquer et de poser des bombes.

Solidarité avec les camarades Yaritza et Ariadna !

Jusqu’à briser les fantasmes de l’État !

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[Chile] Temuco : Lettre de Roxana et nouvelles de Ariadna

temuco : Roxana y Ariadna

Lettre de Roxana Marin, compagnonne enceinte accusée de fabrication d’explosif.

Lettre de Roxana Marin, prisonnière depuis le 28 mars, suite aux descentes de flic qui on eu lieu à Temuco, où la police l’accuse de “détention de matériel explosif et placement de celui-ci”. Nous dénonçons que ceci est un autre grossier montage pour emprisonner ceux qui détestent leur normalité dégoutante.

Depuis le Centre Pénitentiaire de Femmes de Temuco, le jeudi 11 avril 2013 :

“Merci à toutes les personnes qui ont été présentes d’une forme ou d’une autre. Merci pour le soutien, pour les preuves d’affection dans ces moments dans lesquels ils nous ont pris la seule chose qui nous appartient, notre liberté.

À mon fils/fille Lion et à moi ils ont réussi à nous soumettre physiquement entre ces quatre murs, mais pas mentalement ni émotionnellement face à cet absurde et ridicule montage crée en partie par le bureau du procureur, la police, la presse et l’État.
La force, le courage et la conviction sont intacts pour résister contre tout ce qui vient contre moi, mon fils Lion et mon compagnon.

Cet être qui est en moi, grandit plus fort que jamais, recevant l’énergie de toutes les personnes qui m’ont rendu visite, sans prendre en compte l’affinité que nous pouvons avoir ou si à la sortie de prison je vais les suivre ou les lier à moi. Je n’ai rien à cacher, j’ai senti ici à l’intérieur que ces lieux sont faits pour ceux qui n’acceptent rien de tout ce qu’on veut nous imposer, ou imposer à nos enfants, qui sont les êtres que nous devons protéger des griffes menaçantes de l’État-Prison.

Pour le moment il n’y a pas de mots suffisants pour exprimer ce que nous ressentons dans cet endroit dégouttant, mais soyez tranquilles, jamais ils ne pourront nous affaiblir d’aucune forme que ce soit.

Des salutations chaleureuses pour tous ceux qui ont fait part de ma condition de prisonnière dans ces moments où se définit qui est avec nous ou non.

Roxana Marin Laurie
Prisonnière Anti-autoritaire séquestrée depuis le 28 mars 2013
C.P.F (centre pénitentiaire féminin) Temuko-Prison

Des nouvelles de Ariadna ce lundi 29 avril.

c prisonnière du 28M a été placée en isolement dans le Centre Pénitentiaire de Temuco pour se rebeller et insulter la magistrature.

Personne ne sait encore combien de jours elle restera dans cette situation. Elle ne peut pas recevoir de visites ni de nourriture jusqu’à nouvel ordre.

C’est difficile d’avoir des infos, mais sachez qu’elle est harcelée et qu’ils lui mettent la pression.

Source : Libertad28m

Traduction : Contrainfo

[Chile] Arrestation de Hans Niemeyer

July-6th-roundstone-on-Flickr1Le 26 avril à 09h du matin la police judiciaire a arrêté Hans Niemeyer, compagnon qui était en cavale depuis 4 mois après avoir décidé de terminer son assignation à domicile, accusé sous la loi anti-terroriste pour un soi-disant placement et fabrication d’engins explosifs.

Apparemment, selon ce que Hans a dit aux avocats de la défense et ce que la police elle-même a dit, il n’y a pas eu d’affrontements ni les coups habituels de la police contre les détenus. Hans aurait été arrêté dans un appartement à Villa Portales, commune d’Estación Central.

Les services d’Intelligence (?) n’ont pas encore dit comment ils avaient trouvé son lieu de clandestinité.

Hans a été transféré depuis la caserne de la police judiciaire jusqu’au palais de justice où ils ont contrôlé son arrestation à 14h. Le chef du parquet général sud, Raul Gusman a dit : ” Ce n’est pas une victoire spécialement pour le parquet général sud, mais pour l’institution chilienne, où une personne doit confronter autant ses droits que ses devoirs, et dans le cas de Niemeyer, son devoir est de se présenter devant la justice”.

Le parquet général cherchait à retarder son procès demandant comme date le 24 juin, alors que la défense espérait qu’il aurait lieu le 6 mai (date fixé alors qu’il était encore en cavale). Finalement le tribunal a fixé comme date le 17 juin.

On ne sait pas encore dans quelle prison et quel module l’État décidera de séquestrer Hans en attendant son procès sous la loi anti-terroriste.

Depuis ici, nous saluons sa position digne devant cette nouvelle chasse à l’homme et nous lui envoyons un salut révolutionnaire rempli d’énergie et de courage pour tout le procès légal-théâtral qui s’approche.

Fin de la loi anti-terroriste !

(… nous espérons pouvoir actualiser bientôt et compléter par plus d’informations)

source : Publicación Refractario

traduction : Contrainfo

 

 

[Chile] Chronologie des évènements et communiqué concernant l’Espace Pandemia

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[Suite et corrigé du précédent article]

L’objectif d’informer sur les faits ne sers pas à alimenter le spectacle, mais plutôt à éclairer sur ce qui se passe et dénoncer les flics dans leur assaut répressif ce matin là. Ce récit a été fait par les compagnons qui ont été dans les cages pour hommes, et malgré le fait que nous communiquions en criant, nous ne savons pas ce qu’ont ressenti les compagnonnes au moment d’être enfermées  et sur lesquelles pesait une pression psychologique de la part de ces bâtards de laquais. Aussi nous détachons Rodrigo Ovando de ce récit et ce communiqué vu qu’il ne faisait que passer sur les lieux au moment de l’assaut des flics.

Chronologie du harcèlement policier et de l’attaque du lieu

Aujourd’hui, le 30 mars 2013, après avoir été attaqués et séquestrés par l’État chilien, en tant qu’Espace Pandemia nous partageons avec les personnes en affinité et les autres la chronologie des faits qui se sont terminés par l’enfermement de 5 compagnon-ne-s dans les centres d’extermination de Temuco.

– Comme nous l’avions signalé dans le communiqué du 26 mars dernier, le harcèlement de l’Espace et de ceux qui le visitent et sont actifs dedans a été relativement grossier, vu que les contrôles d’identité, filatures, visites de la PDI (NdT : Police D’Investigation) et de la police avec l’excuse d’usurpation de lieu et des questions aux voisins rendaient compte du désespoir du ministère public pour trouver des pistes qui n’existent pas et des terroristes qui n’ont existé nulle part.

Nous n’arrêterons pas de dénoncer la collusion existante entre les agents du pouvoir et l’entreprise de sécurité qui travaille pour l’Unimarc (supermarché situé au coin de la rue) vu qu’ils ont activement collaboré en douce au harcèlement, surveillant en permanence nos activités quotidiennes, allées et venues et personnes qui visitaient l’espace.

L’Attaque

Ainsi le matin du 28 mars vers 5:30, au 299 rue Sans Ernesto, l’espace Pandemia et le secteur Amanecer ont été assaillis par le GOPE (NdT : Groupe d’Opérations Policières Spéciales) et la police en civil, avec un contingent policier disproportionné ils ont mené à bien l’opération répressive, vidant la maison par la force et laissant 12 chats dedans. À la suite de ça ces bâtards de flics nous ont fouillé à visage couvert nous effrayant avec leur fusils et habits de guerre.

Nous signalons que l’assaut a eu lieu sans montrer aucun mandat juridique. Ensuite ils nous ont fait monter dans les camions de flics et nous ont amené au 8° commissariat de Temuco où nous avons passé les 26 heures restantes avant d’arriver au tribunal de sûreté de cette maudite ville.

Enlèvement et humiliation

Nous sommes donc arrivés au commissariat entourés d’un énorme contingent policier, ils nous ont dépouillé de nos biens et sans nous informer de la raison de notre détention ils ont commencé à nous humilier de manière vicieuse.
Insultes, interdiction d’aller aux toilettes, refus de visites et l’incertitude permanente sur la raison de notre détention sont les raisons qui nous font dire que nous avons été séquestrés, et c’est pour cela que nous avons refusé de donner nos identités, vu que dans le cas contraire nous nous exposions à la figure du montage de la part du ministère public.

Au bout de huit heures le procureur bourreau Miguel Angel Velásquez nous informa que les 12 détenus passions sous la loi de contrôle des armes et explosifs, et aussi pour infraction à la loi sur les drogues. À la suite de ça, et sous le cirque policier et le harcèlement opportuniste de la presse bourgeoise, ils nous ont amené à l’hôpital régional pour faire le constat de nos lésions. De retour au 8° commissariat ils nous ont mis dans des cellules, nous maintenant isolés jusqu’à 17h, où ils ont permis les visites et qu’on nous donne de la nourriture et des habits.

Ensuite, escortés par les forces spéciales ils nous ont amené un par un là où se trouvait la boniche de LABOCAR et 7 bâtards des forces spéciales, tous dirigés par le chef du commissariat. Là on nous a expliqué que le tribunal de sûreté avait donné l’ordre d’effectuer une prise d’ADN, qui se compose d’un échantillon de sang et l’enregistrement de nos empreintes digitales. « Volontaire ou de force », étaient les mots du flic. Ils ont fait les prélèvements et pas tous le monde a signé la légalité de l’expertise.

À la nuit tombée ils nous ont laissé enfermés dans leurs cages sans pouvoir aller aux toilettes jusqu’au jour suivant, et aux alentours de 2 heures Roxana Marí, compagnonne enceinte de 5 mois présenta selon l’hôpital/prison un déplacement dans le placenta. Les flics ont laissé trainer avant de s’occuper d’elle, et à cette même heure on nous informa que 7 d’entre nous passeraient devant le ministère public seulement pour dissimulation d’identité.

Le jour suivant ils nous ont transféré au tribunal de sûreté, vers 07heures pour passer le contrôle de détention réalisé à 13:30, laissant en prison préventive 5 des 12 compagnon-ne-s séquestré-e-s dans l’opération menée le 28 mars.

COMMUNIQUÉ

Aujourd’hui le 30 mars 2013, et à la suite de l’attaque contre l’espace Pandemia et des maisons particulières, et l’emprisonnement conséquent de 5 compagnon-ne-s, les personnes faisant partie de l’espace Pandemia ont décidé de déclarer ce qui suit :

1.- Nous dénonçons l’État chilien et ceux qui se servent de lui pour poursuivre, réprimer et emprisonner ceux qui se positionnent en tant que dissidents du pouvoir et de l’autorité. Nous rejetons la victimisation comme outil de propagande, mettant au clair qu’ici il n’y a ni coupables ni innocents, mais seulement le résultat d’années de persécution contre ceux qui luttent.

2.- Nous précisons que la dissimulation d’identité a été notre outil au moment de faire face à l’autoritarisme entre les mains des gardiens de l’ordre dans le commissariat, vu que dans la maison on ne nous a fait aucun contrôle d’identité et qu’on nous a de suite amené au 8° commissariat. Nous dénonçons le vol de : ordinateurs, livres, clés usb, téléphones portables, vestes, sous-vêtements, enregistreur audio, cuisinière de camping avec sa bouteille de butane et ses casseroles, des chaussettes, des chaussures et des chaussons, des cartes mémoires, du tabac, des cahiers, des agendas, et 70.000 pesos au total.

3.- Nous dénonçons le montage politico-juridico-médiatique déchaîné en plein milieu de la célébration du jour du jeune combattant.
Politique : vu que le gouvernement dans sa course à l’exemple a comme objectif d’inventer des ennemis et des punitions, dans l’intention de maintenir la paix et l’ordre social proposé par les puissant-e-s.
Juridique : puisqu’au vu de l’échec du Caso Bombas, et considérant le contexte répressif de la zone, les procureurs et l’intendance ne se lassent pas de chercher à arracher la liberté à ceux qui affrontent l’État et ses lois.
Médiatique : puisque historiquement la presse bourgeoise a été l’outil exclusif des puissant-e-s au moment de criminaliser, poursuivre et emprisonner des compagnon-ne-s.

4.- Enfin, nous lançons un appel aux personnes en affinité avec nous afin de se solidariser avec les compagnon-ne-s séquestré-e-s par l’État carcéral, en sachant que les 5 compagnon-ne-s sont accusé-e-s de différentes choses, au sein d’un même montage. Nous informons que nous serons irréductibles dans la propagation des idées/pratiques qui nous mènent à la récupération de nos vies, malgré le harcèlement permanent de la police bâtarde.

ESPACE PANDEMIA

LIBERTÉ POUR LES PRISONNIÈR-E-S DU 28 MARS !!
LES MONTAGES CONTINUENT, LES PROCUREURS CHANGENT !

NdT :

liste des personnes emprisonnées :
– Roxana Marín Laurie (enceinte de 5 mois)
Prison préventive dans la prison de femmes de Temuco, 5 mois d’enquête sous la loi de contrôle des armes et explosifs.

– Ariadna Torres Torres
Prison préventive dans la prison de femmes de Temuco, 5 mois d’enquête sous la loi de contrôle des armes et explosifs.

– Yaritza Grandón Paredes
Prison préventive dans la prison de femmes de Temuco, 5 mois d’enquête sous la loi de contrôle des armes et explosifs.

– Silvana Lamilla
Prison préventive dans la prison de femmes de Temuco, 3 mois d’enquête sous la loi 20.000, loi sur le trafic illicite de stupéfiants et substances psychotropes.

– Jota Pe
Prison préventive dans la prison de Temuco, 3 mois d’enquête sous la loi 20.000, loi sur le trafic illicite de stupéfiants et substances psychotropes.

L’avocat des trois compagnonnes accusées de fabrication et placement d’explosif a signalé qu’initialement le rapport de police déclare n’avoir rien trouvé dans le centre social, mais par la suite, lorsqu’aucun témoin n’était présent, ils ont soi-disant trouvé les dispositifs explosifs. Au sujet des deux personnes accusées de détention de cannabis, l’une des deux est straight-edge.

source : http://fr.contrainfo.espiv.net/2013/04/02/temuco-chili-chronologie-des-evenements-et-communique/#more-7094

[Chile] Nouveau montage policier à Temuco

Le 28 mars 2013, dans la ville de Temuco aux alentours de 06 heures du matin a commencé une opération menée par l’OS-9 et les forces spéciales, réalisée autour de deux maisons particulières voisines, l’une d’entre elles étant l’espace Pandemia.

Une heure plus tard la force répressive rentre dans ces deux maisons, avec l’intention de séquestrer nos compagnon-ne-s, saisissant des objets personnels, des ordinateurs, des disques durs, de l’équipement audio, entres autres choses ; et afin de monter leur pièce de théâtre ils introduisent du matériel pour fabriquer des engins explosifs (extincteur, mèche, minuteur, poudre noire), terminant l’opération par la détention de 12 compagnon-ne-s, qui sont transférés au huitième commissariat de Temuco.

Face à ces faits nous déclarons :

1- le 26 mars les compagnon-ne-s de l’espace Pandemia avaient dénoncé au travers d’un communiqué le harcèlement permanent de l’État oppresseur grâce à ses différents organismes policiers.

2- Nous trouvons que ces faits sont absurdes et nous faisons le lien avec des montages policiers précédents comme celui du Caso Bombas de Santiago, lequel, après des mois d’enquête et d’emprisonnement de compagnon-ne-s, s’est écroulé pour faute de preuves. Tous ces subterfuges de l’État chilien servent à justifier la terreur et la violence dans une région marquée par une opération préventive/répressive pour la commémoration du 29 mars, jour du jeune combattant.

3- D’autre part il faut signaler que le procureur en charge de ce nouveau montage est Cristian Paredes, le même personnage qui avait mené le Caso Poluco Pidenco en 2004, où des paysans mapuches avaient été emprisonnés.

4- Il faut aussi remarquer que l’espace Pandemia est un lieu où se realisent des activités publiques et ouvertes, où est mise en avant la solidarité avec les compagnon-ne-s séquestré-e-s par l’État, et où il y a une volonté de diffuser des idées et pratiques anti-autoritaires.

5- Ce qui est poursuivi et criminalisé ici ce sont les idées promues dans cet espace et les individus qui se sentent en affinité avec ces idées, fabricant des preuves et essayant de terroriser ceux qui s’opposent au capital et ses lois.

6- Nous informons qu’au cours de l’après-midi du 28 nos compagnon-ne-s ont été forcé-e-s de faire un examen de sang.

7- Nous exigeons la liberté immédiate de nos compagnon-ne-s séquestré-é-s et lançons un appel à la solidarité et diffusion sur ce montage par tous les moyens indépendants.

Groupe d’appui des prisonniers du 28-M

NdT : Sur les douze personnes arrêtées trois sont en prison préventive pour confection et port de matériel explosif et 6 compagnon-ne-s relâché-e-s vont devoir payer une amende.

source : http://fr.contrainfo.espiv.net/2013/03/30/temuco-chili-nouveau-montage-policier/

[Chile] Allumer la mèche de la subversion, Marcelo Villarroel

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Lettre du compagnon Marcelo Villarroel pour l’activité “Son anticarcéral” réalisée le 14/12 au squat La Mákina, Santiago.

Allumer la mèche de la subversion. Attiser le feu insurgé de la guerre sociale, à bas les murs des prisons :

La prison est le destin circonstanciel ou potentiel de toute personne qui prend le contrôle de sa vie, avançant sur le chemin de l’émancipation à contre-courant d’une normalité capitaliste qui impose la routine du citoyen, t’obligeant au travail salarié, aux études pour valider un système bourgeois d’éducation et à te maintenir sous les paramètres de l’ordre juridique que le capital nous impose.

La prison est un lieu que t’offre la démocratie, comme un espace qui cristallise la soumission normalisatrice. Là terminent, commencent et transitent tous et toutes ceux/celles qui d’une manière ou d’une autre ne se soumettent pas et transgressent la paix sociale des riches.

Celui/celle qui commet des délits, qui proteste, qui attaque, qui conspire, ceux/celles qui pour divers choix et décisions ne respectent pas l’ordre juridique se trouvent face à la main répressive de tout un ensemble de répression, contrôle et punition.

Je l’ai répété des milliers de fois : dans toutes les prisons du monde plus de 90% des personnes enfermées viennent de la classe exploitée. Nous sommes opprimés et en nous rebellant, inévitablement nous devenons subversifs lorsque nous décidons d’arrêter d’avancer dans la vie comme des d’esclaves.

Si tu es né pauvre tu es né condamné au Chili, avec un destin dans n’importe laquelle des 91 prisons du pays. Des lieux contrôlés qui ont pour but l’extermination, où les modules, étages et galeries hautement assassines fonctionnent chaque jour avec la mort face à l’indolence sociale qui méconnaît, satanise et naturalise un quotidien, et qui considère normal la punition sur les prisonniers.

La prison est aussi considérée de nos jours comme une entreprise productrice de service dans laquelle les prisonniers sont vus comme les usagers soumis au paradoxe propre d’une société malade qui assume que c’est le chemin à suivre pour ceux qui ne respectent pas sa loi.

C’est important de comprendre que personne n’est libre dans une société qui est la dictature de la marchandise, la démocratie du capital, société de classes dans laquelle juste en nous rebellant nous pourrions démolir jusqu’au dernier bout de ciment de tout centre d’extermination construit jusqu’à aujourd’hui.

De la même façon il n’y a pas de lutte anticarcérale sans connaissance spécifique de ses situations quotidiennes de tension, sans communication avec les prisonnièr-e-s en lutte, c’est pourquoi c’est un défi permanent de rompre l’isolement, de fissurer les murs épais de l’enfermement, et de comprendre qu’il est vital de renforcer les liens dans tous les domaines, mais encore plus avec les prisonniers subversifs en guerre contre tout ce qui est existant.

Il s’agit d’en finir avec la peur et l’indifférence; la solidarité engagée est une exigence individuelle et collective pour démolir cette position commode et auto-satisfaisante de croire que notre lutte est temporelle et pas une option de vie fière comme celle qu’aujourd’hui beaucoup d’entre nous assumons depuis longtemps en adéquation totale avec nos actes.

Multiplier tous types d’actes, faits, gestes et initiatives est une nécessité de combat contre l’État-prison-capital qui est celle qui nous fait avancer, sans aucune limitation.

Insister jusqu’à l’infini dans la recherche de notre liberté c’est donner dignement et sans peur des coups jusqu’au dernier bout de ciment de notre société pourrie … que le vent n’emporte pas ces mots, qu’ils se transforment en faits …

Ouvre les yeux : il est temps de lutter !
Contre l’État-prison-capital : guerre sociale !
Tant qu’il y aura de la misère il y aura de la rébellion !

Marcelo Villarroel Sepúlveda
Prisonnier Libertaire
14 décembre 2012
Módulo 2.- H norte. CAS-STGO Chile.

Source : http://fr.contrainfo.espiv.net/2013/03/17/chili-allumer-la-meche-de-la-subversion-marcelo-villarroel/

[Chile] Verdad y Castigo por Juan Pablo Jiménez

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Le 22 février dernier, Juan Pablo Jiménez, dirigeant syndical de la AZETA, une entreprise sous-traitante de CHILECTA, spécialisée dans l’ingénierie électrique, fut tué d’une balle dans la tête.

Le syndicaliste, également investit dans la Fédération des Travailleurs, devait alors témoigner, dans divers tribunaux et à la Direction du Travail, des abus commis par son entreprise.

Après avoir témoigné, Juan Pablo s’assit pour feuilleter un document syndical. Il fut retrouvé quelques minutes plus tard (à 15h56) mort. Ce fut son collègue, Mario Gutiérrez, qui retrouva le corps inerte du syndicaliste, baignant dans une flaque de sang. Une caméra de surveillance aurait enregistré la scène de meurtre.

Juan Pablo Jiménez a mené un long et difficile processus de négociation collective qui rencontra son apogée en décembre 2012. Son syndicat vota des grèves au sein de l’entreprise AZETA ce qui déplu fortement à la société car selon l’article 369 du Code du Travail, les négociations auraient pu se prolonger encore un an.

Le syndicaliste avait également, entre autres, déjà déposé de nombreuses plaintes contre AZETA pour abus et conditions de sécurité déplorables. En effet, en juin 2012, un des employés, Richard Trincado, avait péri électrocuté au sein de l’entreprise.

Suite à l’assassinat de Juan Pablo, de nombreux ouvriers ont demandé au gouvernement de répliquer de la même manière que pour le cas de la famille Luchsinger.

Des membres de cette famille, propriétaires terriens, furent assassinés à Temuco. L’état chilien mobilisa alors de nombreuses institutions et déployèrent un maximum de moyens pour rechercher les responsables. En moins de 48 heures, la police avait placé en détention des dirigeants mapuches, leur imputant, sans avoir aucune preuve contre eux, la responsabilité du crime commis.

Cette demande légitime se veut également revendicatrice des actes commis par la justice. Une justice qui n’apparaît pas au Chili comme étant égalitaire. Les opprimés restent opprimés et les dominants continuent à dominer.

C’est ici, un exemple flagrant d’un esprit conservateur s’étant construit autour de concepts colonialistes et rappelant quelque peu l’esprit dictatorial du régime Pinochet avec son ambition de chasse aux sorcières ou plutôt de chasse au “gauchiste”. D’autant plus, que dans le cas présent, il s’agit du second décès d’employé de AZETA en moins d’un an, et qui plus est d’un assassinat ciblé envers un syndicaliste trop défenseur du droit des travailleurs.

L’État de droit” au Chili est appliqué et est toujours utilisé par les classes puissantes. Les gouvernements de Frei et Lagos ont toujours eu un intérêt pour ce privilège qui permet aux “Puissants” chiliens une stabilité dans le pouvoir qu’ils exercent. Il permet d’avoir ce que l’on mérite, selon ces derniers. Cette conception capitaliste permet aux riches d’avoir une sécurité juridique, économique et policière pour maintenir leurs richesses. Pour les pauvres, c’est tout autre chose, une répression et de lourdes peines afin qu’ils ne se soulèvent pas pour demander justice et de meilleurs salaires.

N’allant pas sans rappeler la loi du “Point Final”, mise en place par le Président argentin Menem dans les années 90, permettant l’impunité des responsables de la dictature, cet “État de droit” ou “Raison d’État” a permis par le passé la non condamnation du fils de Pinochet. De la même manière, le passé du dénommé Horst Paulmann fut ignoré lors de sa nationalisation. Ce nazi a pu l’obtenir “grâce à son immense contribution envers le Chili”. Mais Paulmann a pour grand loisir la destruction de syndicats, de pratiques sociales allant à l’encontre de ses convictions et se soustraire au paiement de ses impôts. Il est vrai que ce nostalgique du IIIème Reich mérite effectivement un traitement de faveur aux vues de ses convictions et pratiques !

Au Chili, les lois sur le travail sont conçues selon le point de vue des patrons et ne s’adaptent pas aux employés. Les lois concernant la sous-traitance permettent à des entreprises comme AZETA, de répondre aux mêmes stratégies que les multinationales pour baisser le coût de production, en précarisant les emplois et baissant au maximum les salaires.

Les religions, en particulier la religion catholique, ne cesse de marteler les cerveaux de ses ouailles, sous la propagande : « Nous sommes tous égaux, tous les enfants chéris de Dieu ».

Mais comment est-il possible en toute connaissance de cause de revendiquer de tels propos ?

Les démunis ne sont pas dupes, malheureusement la terreur que continue à diffuser l’État chilien garde des allures de régime totalitaire.

Quand serons-nous débarrassés du colonialisme ? Les méthodes occidentales cesseront-elles d’opérer après des années d’asservissement des populations ? Les piliers du gouvernement sont-ils trop infectés pour y reconstruire un modèle social juste, sain et égalitaire ? Faut-il tout briser ? Ou peut être… Une Révolution doit-elle se mettre en marche ?

Autant de questions rhétoriques qui ne laissent alors aucun doute possible

Sources : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=165108 http://www.anarkismo.net/article/24969