[México] Principio zapatista… Empezamos con las mujeres…

usted estaL’EZLN, connue comme un groupe armé mexicain de gauche dite autonomiste, anticapitaliste, antiglobalisation et antinéoliberaliste, se fait connaître à travers ses déclarations.

On compte aujourd’hui six déclarations de la Selva Lacandona qui sont à savoir :

  • 1994 : la Déclaration de guerre

  • 1994 : La Convention Nationale

  • 1995 : Le Mouvement de Libération

  • 1996 : Le Front zapatiste

  • 1998 : La reconnaissance constitutionnelle

  • 2005 : L’autre campagne

L’essentiel de toutes ces déclarations repose sur une vue à la fois locale et globale. C’est à dire dans un premier temps, de la défense des droits collectifs et individuels qui furent niés historiquement pour les peuples indigènes mexicains.

En second, la construction d’un nouveau modèle de nation qui inclus le démocratie, la liberté et la justice comme principes fondamentaux d’une nouvelle forme politique. Enfin, la création d’un réseau de résistance et de rébellion altermondialiste au nom de l’humanité et contre le néolibéralisme.

Voilà comment il est possible de définir en quelques mots ce qu’est l’EZLN. Mais ces mots ne sont que palabres et l’imagination est très vite perdue, voire limitée pour certain.e.s.

Alors quelques images s’imposent pour illustrer l’histoire et le présent de cette organisation.

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  Le mouvement naît en 1983 et se fait connaître en 1993-1994 pour la première déclaration de la Selva Lacandona1. Le mouvement continue à informer tous les mexicains du nord au sud à l’occasion des marches organisées.

Ce mouvement se réclame comme défendant les indigènes mais aussi tous ceux qui ressentent l’exploitation, le vol et l’humiliation des dirigeants et des plus riches.

Mais contrairement à beaucoup de mouvements de lutte quels qu’ils soient, et conformément à la révolution mexicaine de 1910, le droit des femmes est fondamental au sein de l’EZLN. Loin de la société genrée occidentale, les déclarations faites à ce sujet vont à l ‘encontre des habitudes des colonisateurs. Elles se veulent rétablir une égalité complète, débat qui n’a d’ailleurs en principe pas lieu d’être, mais qui se doit pour (r)établir les bases de la construction d’une société nouvelle.

Et pour illustrer ces propos, il paraît inévitable de retrouver la Loi Révolutionnaire des Femmes :

Premièrement : Les femmes, sans distinction de race, croyance, couleur ou affiliation politique, ont le droit de participer à la lutte révolutionnaire dans le lieu et au grade de leur volonté et leurs capacités.

Deuxièmement : Les femmes ont le droit de travailler et de recevoir un salaire correct.

Troisièmement : Les femmes ont le droit de décider du nombre d’enfants qu’elles désirent avoir et dont elles désirent s’occuper.

Quatrièmement : Les femmes ont le droit de participer aux prises de décisions au sein de la communauté et choisissent si elles sont éligibles librement ou démocratiquement.

Cinquièmement : Les femmes et leurs enfants ont le droit à une ATTENTION PRIORITAIRE lors des questions de santé et alimentation.

Sixièmement : Les femmes ont droit à l’éducation.

Septièmement : Les femmes ont le droit de choisir leur partenaire et ne sont pas obligées de se marier de force.

Huitièmement : Aucune femme ne pourra être battue ou maltraitée physiquement ni par un membre de sa famille ni par des étrangers. Tout délit de tentative de viol ou de viol seront punis sévèrement.

Neuvièmement : Les femmes pourront occuper des postes de direction dans l’organisation et avoir des grades militaires au sein des forces armées révolutionnaires.

Dixièmement : Les femmes auront toutes les droits et obligations que stipulent les lois et les règlements révolutionnaires.

Des droits qui dans les communautés zapatistes ne sont pas seulement écrits et qui au contraire d’un bon nombre de sociétés sont réellement appliqués. Les femmes sont depuis toujours respectées à l’égal des hommes dans des domaines que même le « vieux continent » n’a jamais atteint. De nombreuses sociétés doivent prendre exemple sur l’un des principes fondamentaux des zapatistes.

L'(a) (r)évolution ne doit pas se faire uniquement par le renversement d’une quelconque forme de pouvoir mais aussi par l'(a) (ré)instauration de bases de vie fondamentales et surtout indispensables, redonnant un sens réel et juste à l’humanité.

Sources : https://zapateando.wordpress.com/2008/11/17/detras-de-cada-comunidad-zapatista-hay-una-historia-unica/

 

1Voir article précédent.

[México] EZLN para romper el silencio

Après de longs mois de silence, nous retrouvons notre voix subversive pour commencer une nouvelle année sous le sigle EZLN. Pour commencer notre rétrospective, remémorons-nous ces mots de la déclaration de 1993.

iii La lucha sigue, Zapata vive, Chiapas siempre libre !!!

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Déclaration de la Selva Lacandona

Aujourd’hui nous disons i Ça suffit !

Au peuple mexicain :

Frères mexicains :

Nous sommes le produit de 500 ans de luttes : La première contre l’esclavage lors de la guerre pour l’indépendance contre l’Espagne menée par les insurgés, afin d’éviter d’être absorbé par l’expansionnisme américain, puis pour promulguer notre Constitution et expulser l’Empire français de notre sol, après la dictature de Porfirio Diaz nous avons refusé l’application des lois de réforme et le peuple s’est rebellé en formant ses propres dirigeants, il a suggéré Villa et Zapata, des hommes pauvres comme nous à qui il nous a été refusé la préparation la plus élémentaire pour ainsi nous utiliser comme chair à canon et piller les richesses de notre patrie sans penser que nous mourrions de faim et maladies curables, sans penser que nous n’avons rien, absolument rien, ni un toit décent, ni terre, ni travail, ni sécurité sociale, ni nourriture, ni éducation, sans avoir le droit d’élire librement et démocratiquement nos autorité, sans l’indépendance des étrangers, sans paix ni justice pour nous et nos fils.

Mais AUJOURD’HUI NOUS DISONS i ÇA SUFFIT !, nous sommes les héritiers des véritables fondateurs de notre peuple, nous sommes des millions de dépossédés et nous appelons à tous nos frères qui voient cet appel comme l’unique chemin pour ne pas mourir de faim avant l’ambition insatiable d’une dictature de plus de 70 ans gouvernée par des traîtres qui représentent les groupes les plus conservateurs et les plus traîtres. Ce sont les mêmes qui s’opposèrent à Hidalgo et à Morelos, ceux qui ont trahis Vincente Guerrero, ce sont les mêmes qui vendirent plus de la moitié de notre sol à l’envahisseur étranger, les mêmes qui ont amené un prince européen pour nous gouverner, les mêmes qui formèrent la dictature des scientifiques porfiristes, les mêmes qui se sont opposés à l’Expropriation Pétrolière, les mêmes qui ont massacré les cheminots en 1958 et les étudiants en 1968, les mêmes qui aujourd’hui nous enlèvent tout, absolument tout.

Comme notre dernier espoir, et après avoir tout tenter pour mettre en pratique une légalité basée sur notre Carta Magna, nous avons eu recourt à elle, notre Constitution, pour appliquer à la lettre l’article 39 constitutionnel :

«La souveraineté nationale réside essentiellement et originairement dans le peuple. Tout le pouvoir publique émane du peuple et est institué à son profit. Le peuple a, à tout moment, le droit inaliénable de changer ou modifier la forme de son gouvernement.»

Néanmoins, dans le cadre de notre Constitution, nous avons diffusé la présente à l’armée mexicaine fédérale, pilier de la dictature dont nous souffrons, monopolisée par le parti au pouvoir et dirigée par le pouvoir exécutif fédéral, aujourd’hui détenu par son chef illégitime, Carlos Salinas de Gortari.

Conformément à cette Déclaration de guerre, nous demandons aux autres Pouvoirs de la Nation qu’ils s’emploient à restaurer une légalité et stabilité du pays en destituant le dictateur.

Aussi, nous demandons aux organismes Internationaux et à la Croix Rouge Internationale de surveiller et de réguler les combats que nos forces livrent en protégeant la population civile, alors nous déclarons que nous sommes maintenant et toujours soumis aux exigences des lois sur la Guerre selon, la Convention de Genève, formant l’EZLN comme force combattante de notre lutte de libération. Nous avons le peuple mexicain de notre côté, nous avons la Patrie et le drapeau tricolore est armé et respecté par les combattants INSURGÉS, nous utilisons les couleurs rouges et noires sur nos uniformes, symboles de notre peuple travailleur lors des grèves, notre drapeau porte les lettres « EZLN » EJÉRCITO ZAPATISTA DE LIBERACIÓN NACIONAL1, et nous irons toujours avec elles au combat.

Nous rejetons, par avance, toute tentative de miner la cause juste qu’est notre lutte, sous des accusations telles que celles du narcotrafic, de narcoguerilla, banditisme ou tout autre qualificatif qu’utilisent nos ennemis. Notre lutte se joint au droit constitutionnel et se défend par la justice et l’égalité.

Pour autant, et conformément à cette Déclaration de guerre, nous donnons à nos forces militaires du Ejército Zapatista de Liberación Nacional les directives suivantes :

Premièrement. Aller jusqu’à la capitale du pays en vainquant l’ejército federal mexicano, en protégeant dans son avancée libératrice, la population civile et permettant aux peuples libérés d’élire librement et démocratiquement, ses propres autorités administratives.

Deuxièmement. Respecter la vie des prisonniers et remettre les blessés à la Croix Rouge Internationale pour recevoir des soins.

Troisièmement. Mettre en place des procès sommaires contre les soldats de l’ejército federal mexicano et la police politique qui a reçu des cours et qui furent conseillés, formés et payés par des étrangers, au sein de notre nation et au-delà, accusés de trahison à la patrie et contre tous ceux qui répriment et maltraitent la population civile et les volent ou s’attaquent aux biens du peuple.

Quatrièmement. Former de nouvelles colonnes avec tous les mexicains qui manifestent l’envie de défendre notre lutte, en incluant ceux qui, mêmes si soldats ennemis, se rendent sans combattre a nos forces et jurent de répondre aux ordres de ce commandement général de l’ EJÉRCITO ZAPATISTA DE LIBERACIÓN NACIONAL.

Cinquièmement. Demander la reddition inconditionnelle du siège de l’ennemi avant de commencer les combats.

Sixièmement. Suspendre le pillage de nos richesses naturelles dans les lieux commandés par l’EZLN.

PEUPLE DU MEXIQUE : Nous, hommes et femmes intègres et libres, nous sommes conscients que la guerre que nous déclarons est une mesure ultime mais juste. Les dictatures appliquent une guerre génocidaire non déclarée contre nos peuples et ce depuis de nombreuses années, nous demandons ta participation concrète en appliquant ce plan du peuple mexicain qui lutte pour le travail, la terre, un toit, de la nourriture, la santé, l’éducation, l’indépendance la liberté, la démocratie la justice et la paix. Nous déclarons que nous n’arrêterons pas de  nous battre jusqu’à obtenir l’application de ces demandes simples de notre peuple en formant un gouvernement libre et démocratique de notre pays.

REJOINS LES FORCES INSURGÉES DE L’EJERCITO ZAPATISTA DE LIBERACIÓN NACIONAL

Commandement Général de l’EZLN
Année 1993

1ARMÉE DE LIBÉRATION NATIONALE

 

source : http://www.nodo50.org/pchiapas/chiapas/documentos/selva.htm