[Perú] El capitalismo sin vergüenza

La devise de Barrick Perú pour « une mine responsable » peut faire sourire lorsqu’on connaît le carnage que la compagnie canadienne opère sur les populations indigènes du Pérou. En effet, une tension constante est palpable entre les habitants du nord du pays et les compagnies minières. En 14 mois a été dressé un funeste bilan de 18 morts et plus de 2300 blessés.

Depuis une semaine, une pénurie d’eau potable totale s’est fait ressentir dans la région de Jangas. La compagnie minière pour faire face à cette prévisible pénurie, a mis en place la vente d’eau potable, stockée dans un camion citerne. Les habitants, scandalisés par la procédure perfide de l’entreprise canadienne, bloquent depuis le 14 septembre l’accès à la mine d’or de Pierina.

Jeudi dernier, un paysan de 55 ans a perdu la vie, une balle dans la nuque et 4 autres ont été blessés durant un violent affrontement avec la police, au barrage menant à la mine. Les deux premiers ont été blessés gravement par balle quant aux deux autres ils ont été touchés par la projection de bombes lacrymogènes.

Un rapport du journal Ya de Acash signale que les dirigeants de Jangas ont sollicité le soutien des différents syndicats et corporations sociales de Huaraz dans cette lutte : « L’unique chose que nous cherchons est que l’on respecte notre droit à l’eau. L’entreprise Barrick se moque de nous et pour cela nous continuerons notre lutte ».

 Depuis le 3 septembre l’état d’urgence a été déclaré.

 La majorité des habitants des régions touchées est d’origine indigène, après un combat pour garder leurs terres, on leur enlève l’eau. Au nom d’un capitalisme inhumain leur eau a été rendue impropre à la consommation et comble de la cupidité, la multinationale croit pouvoir leur vendre une ressource indispensable. Voilà un bel exemple de la honte de ce système politique basé sur l’exploitation des plus démunis (démunis à leurs yeux car en réalité ils plus de dignité que ces vipères capitalistes !!) Non à la répression policière sur le peuple !

 İ Tod@s junt@s contra la exploitación de los pueblos indigenas !

 

Sources : http://www.la-razon.com/mundo/Carencia-rearticula-protestas-antimineras-Peru_0_1691830948.html http://www.larepublica.pe/21-09-2012/un-muerto-y-nueve-heridos-deja-enfrentamiento-en-centro-minero-pierina

[Perú] La Matanza de Accomarca

Voilà plusieurs semaines que se poursuit le procès du sous-lieutenant Telmo Ricardo Hurtado Hurtado au Pérou pour sa participation au massacre de Accomarca.

Le 17 mai 1980, le gouvernement péruvien réplique face à la montée fulgurante de deux groupes, considérés comme terroristes, le Sentier Lumineux (Partido Comunista del Perú – Sendero Luminoso) et le Mouvement Révolutionnaire de Tupac Amaru (Movimiento Revolucionario de Tupac Amaru). Ainsi, débute le conflit armé péruvien.

Le PCP – SL fondé en 1970 par Abimael Guzmán Reynoso se veut être un groupe révolutionnaire aux influences marxistes, léninistes et par dessus tout maoïste. Il aura pour but de vouloir remplacer les institutions bourgeoises péruviennes par un régime révolutionnaire paysan communiste à travers le concept maoïste de Nouvelle Démocratie. Il fera près de 70 000 victimes.

Le MRTA est fondé en 1984 sous des influences marxistes et léninistes mais aussi d’autres guérillas latino-américaines.

Selon le Mouvement HOmosexuel de Lima (Movimiento HOmosexual de Lima), les deux organisations auraient fait près de 500 victimes appartenant à des minorités sexuelles.

Le 14 août 1985, deux semaines avant la présidence officielle de Alan García, 25 soldats débarquèrent à Llocllapampa, dans la province de Accomarca. Cet escadron mandaté par le futur gouvernement, était alors dirigé par le sous-lieutenant Telmo Ricardo Hurtado Hurtado et le lieutenant Juan Rivera Rondón. Le « Plan Operativo Huancayoc » avait été mis en place à des fins anti-subversives pour la destruction de entités terroristes qu’étaient le PCP-SL et le MRTA.

Selon l’armée, Llocllapampa était considérée comme étant la base du Sentier Lumineux, supposition qui fut démentie par la suite.

Les 25 hommes sous le commandement de Telmo Hurtado, appelé également « le monstre de Accomarca » ou « le Boucher des Andes », et de Juan Rondón réunirent tous les habitants du village sur la place principale. Séparèrent les hommes, les femmes et les enfants. Ils violèrent toutes les femmes; fusillèrent, ensuite, l’ensemble de la population; puis, provoquèrent des explosions à la grenade et enfin incendièrent les maisons où ils prirent auparavant le soin d’enfermer les morts et les blessés. Au total le massacre engendra officiellement 69 victimes dont 30 enfants, 27 femmes et 12 hommes.

Plusieurs témoins du massacre furent également assassinés les semaines qui suivirent la funeste opération.

Telmo Hurtado et Juan Rondón ne furent pas condamnés immédiatement pour ce massacre.

Le premier fut d’abord accusé en février 1993 pour abus d’autorité et faux témoignage, ce qui lui valu une peine de 6 ans de prison. Mais il fut absout, avec ses camarades, des charges pour homicide, négligence et désobéissance.

En 1995, sous la dictature de Alberto Fujimori, une loi d’amnistie fut créée. Elle permit d’annuler la condamnation du boucher des Andes. De plus, il reçu quatre décorations de la part du régime totalitaire et monta en grade.

Deux ans après la chute de la dictature, en 2002, la Cour Inter-américaine des Droits de l’Homme ouvrit le procès du massacre de Accomarca et révoqua l’amnistie de Telmo Hurtado.

Ce dernier a fui illégalement vers les États-Unis où il fut arrêté en 2006 à Miami.

Depuis son extradition en 2011 vers le Pérou, le procès a été réouvert.

Aujourd’hui, il accuse Juan Rondón d’avoir participé activement au massacre : « Je suis responsable de la mort de 31 personnes ; tu as dû tué le reste, tu as brûlé leurs maisons. Nous avons participé tous les deux à l’opération ».

Bien entendu le supérieur de Hurtado dément les accusations et lui recommande même de « plutôt écrire une fiction ».

L’avocat de la partie civile, Carlos Rivera, déclarera que cette confrontation entre Hurtado et Rondón aura tout de même contribué a éclaircir l’enquête qu’aux responsables du massacre.

Demain, une autre audience confrontera Hurtado à trois autres membres de la patrouille chargée du massacre… Affaire à suivre …

source : http://www.larepublica.pe/21-09-2012/tu-tambien-mataste-dijo-hurtado-rivera-rondon

[Argentina] ¿ y Julio ?

Le 18 septembre 2006, après trente ans d’impunité pour les responsables de la dictature militaire argentine, Jorge Julio López est appelé comme témoin au procès de Miguel Etchecolatz.

Le témoignage qu’apportera Julio permettra d’inculper 62 militaires et policiers mais aussi Miguel Etchecolatz à une condamnation à perpétuité pour crimes contre l’humanité.

Rapellons que Julio avait été une victime de cette dictature (1976-1983) qui enfermait dans des centres de détentions clandestins ses « opposants ». Au total 30 000 personnes portées disparues, tortutées et tuées dans ces camps de la mort.

Julio, lui, a été séquestré illégalement le 21 octobre 1976 et remis en liberté le 25 juin 1979. 

Durant ces années là, Miguel Etchecolatz était directeur des enquêtes de la province de Buenos Aires, en charge de centres de détention mais il était aussi le bras droit du Général Ramón Camps.

Ce dernier dirigait la Police de la province de Buenos Aires. Il fut l’un des principaux bourreaux antisémites de la dictature (en particulier lors de l’arrestation de Jacobo Timerman) et le responsable de rafles comme La Noche de los Lápices (voir article précédent).

Depuis le 18 septembre 2006, les hypothèses quant à la disparition de Julio sont nombreuses mais aucune n’a pu être démontrée. 

Le 8 janvier 2007, la députée Nora Ginzburg a présenté un projet de loi spécifiant dans son premier article la création d’ : « une commission bicamérale spéciale destinée à maintenir informé le Congrès de la Nation du déroulement de l’enquête concernant l’enlèvement de Monsieur Jorge Julio López”.

Ce projet n’avançant pas, elle présenta le 15 février de la même année, un autre projet visant à commander un rapport dirigé par le Pouvoir Executif en place (A savoir le gouvernement de Néstor Kirchner). Cette proposition avorta elle aussi.

Nora Ginzburg insista, le 27 février, auprès de la Chambre des Députés pour la mise en place de son premier projet. Le président de la Chambre, Alberto Ballestrini, refusa sa demande. L’ensemble du Pouvoir Executif finit par voter la proposition. Elle fut rejetée 118 voix contre 47 (Tous les députés du Frente para la Victoria et du Peronismo Federal votèrent contre).

Dimanche dernier, à deux jours du funeste anniversaire de la disparition de son père, Rubén López à accepter de répondre à une interview dans le journal argentin La Nación : “ Après six ans nous n’avons rien, ni une preuve, ni un suspect, seulement une lutte et de l’impuissance, ce sont six ans sans réponses de la part de la justice, six ans que nous ne savons rien de rien”.

Il continuera par faire part des “initiatives” prises par les autorités : “En six ans la justice ne nous a donné aucune réponse. L’autre jour, ils m’ont sorti que des moyens avaient été mis place pour surveiller les appels téléphoniques passés de 50 000 portables depuis le 18 septembre 2006. En réalité, cela fait deux ans qu’ils changent de discours : d’abord ils ont attrapé un policier, après un autre policier mais celui là était des fédéraux, maintenant, je sais pas ce qu’il se passe mais ils ne nous disent plus rien […] Aujourd’hui, ils parlent d’analyser les appels passés le premier jour. Ca paraît un peu incroyale, mais bon, c’est ce qu’il se passe”.

Puis quand le journaliste lui parle du gouvernement Kirchner, il répond : “ Dans un premier temps, nous avons eu une réunion avec Néstor Kirchner quand il était président, et il paraissait se sentir concerné. En plus, il avait dit publiquement que “le camarade López avait été enlevé par les mêmes que l’on connaissait”. A ce moment, nous avons senti que le gouvernement était du côté de notre famille. Puis, nous sommes revenu le voir et je lui ai demandé si la promesse qu’il nous avait faites à la première réunion, d’éclaircir l’affaire et de continuer de soutenir la famille, serait respectée de la même manière par la présidente de la nation (ndt : à savoir que l’actuelle présidente est Cristina Kirchner, l’épouse de Néstor Kirchner), et il m’a dit que oui.”.

Mais la réalité est plus dure que les douces paroles du gouvernement. Aujourd’hui personne ne fait rien et Cristina Kirchner n’a aucune fois mentionné cette affaire publiquement. Les proches sont désemparés et alors que la soit-disante volonté du gouvernement est de rendre justice aux victimes de la junte, rien n’est fait, rien n’est assumé !

la dictature est encore belle et bien présente !

[Argentina] İ Nunca más la noche de los lápices !

 

Le 24 mars 1976, Isabel Perón et son gouvernement sont renversés par un putsch organisé par les forces militaires argentines. Le général Videla décide alors d’appliquer les premières mesures du Processus de Réorganisation Nationale, objectif du nouveau gouvernement.

Ainsi, sont appliquées : la suppression des activités politiques, la suppression des droits des travailleurs, le contrôle des syndicats, dont la CGT (contrôle qui aboutira à leur dissolution), l’interdiction des grèves, la dissolution du Congrès et des partis politiques, la destitution de la Cour Suprême de Justice de la Nation, la fermeture de certains lieux de réunions nocturne (bars, discothèques,…), l’interdiction de diffusion de certains livres et publications et enfin la censure de la presse.

D’après le Processus, ce serait dans la jeunesse que résiderait tout le potentiel d’une nation. De ce fait, il leur paraissait impératif d’éduquer ce qui deviendra l’élite. Pour ce faire s’en sont suivi de nouvelles réformes vis à vis des établissements secondaires et universitaires.

Cependant, dans les années 70, de nombreux jeunes furent sensibilisés à des questions politiques, généralement d’extrême gauche. Ce qui poussa la junte à mettre en place une surveillance accrue de cette partie de la population, la privant de liberté.

Certains jeunes choisirent le chemin de la guérilla pour se rebeller contre le pouvoir en place. Ces derniers ne furent pas épargnés par le terrorisme de l’État argentin qui, parmi les disparus séquestrés dans des centres de détention clandestins, comptait 70% de jeunes entre 16 et 30 ans.

Près de 250 adolescents, entre 13 et 18 ans, disparurent durant la dernière dictature militaire argentine.

La plus grande opération « rafle » se déroula il y a tout juste 36 ans, le 16 septembre 1976 entre minuit et cinq heures du matin, et est connue sous le nom de « la noche de los lápices ». Au total dix adolescents furent séquestrés cette nuit là.

Parmi les adolescents militants se trouvaient Francisco López Muntaner et María Claudia Falcone tous deux âgés de 15 ans et étudiants au lycée des Beaux Arts de La Plata; Claudio de Acha et Horacio Ángel Úngaro âgés de 16 ans; Daniel Aberto Racero, María Clara Ciocchini et Pablo Alejandro Díaz âgés de 17 ans, qui lui fut séquestré le 21 septembre et sera l’unique survivant à cette rafle.

Tous appartenaient, à l’exception de Pablo qui militait chez les guévaristes, à l’UES (Unión de Estudiantes Secundarios: Union des Étudiants du Secondaire. Mouvement syndical péroniste) développant les mêmes intérêts politiques mais aussi exerçant les mêmes actions militantes comme l’enseignement de l’écriture et de la lecture dans les bidonvilles.

Ainsi, ils sont portés disparus depuis cette nuit où ils furent incarcérés puis transférés dans les centres de détentions Arana, Pozo de Bánfield, Pozo de Quilmes, Jefatura de Policía de la Provincia de Buenos Aires et les commissariats 5°, 8° et 9° de La Plata et le 3° de Valentín Alsina de Lanús et le Polígono de Tiro de Buenos Aires.

Ces adolescents y étaient traités comme des adultes, sans traitement de faveur. Ils subirent les mêmes tortures, humiliations et abus sexuels.

Hier, leur mémoire a été célébrée dans diverses villes argentines. Malheureusement, cette commémoration a été encore une fois récupérée par les médias et la politique afin de faire passer une nouvelle loi (droit de vote à partir de 16 ans). Qu’importe la nécessité de celle ci, un événement et une commémoration ne devraient en aucun cas être utilisés à des fins intéressées !

Un seul refrain devrait être scandé en chœur : «  İ Nunca más ! »

 

[Chile] La vergüenza del ejercito chileno

Suite à une erreur, une note interne de l’armée chilienne a été dévoilée au grand public. Cette dernière, datée du 20 février dernier,  spécifie que les forces armées du pays doivent uniquement être constituées de « citoyens dotés de grandes capacités morales et intellectuelles ».Ce qui donc, d’après les textes, exclurait « ceux qui présentent des problèmes physiques de santé, mentaux, socio-économiques, de délits, consommateurs de drogues, homosexuels, objecteurs de conscience et témoins de Jéhovah ».
Cette note porte la signature du général de la Première Division de l’Armée du Chili, Cristián Chateau Magalhaes.

Suite à cette bourde, le commandant en chef de l’armée chilienne a été contraint de  présenter, le 7 septembre dernier, ses « plus sincères excuses aux personnes qui se sont senties concernées » par la note.

Afin de se laver de toutes accusations, et de ne pas porter préjudice à sa prochaine candidature, le ministre de la défense, Andrés Allamand a bien entendu déclaré que la directive de l’armée est « totalement opposée à la politique du gouvernement ». Il a, de plus, ordonné à l’armée  « d’adapter toutes ses notes internes et d’actionner une nouvelle loi anti-descrimination ».

Rappelons que le Chili compte, depuis juillet passé, une norme anti-discrimination connue comme loi Zamudio, en hommage à un jeune qui fut brutalement tabassé par un groupe néonazi, le 3 mars 2012. Cette agression a marqué les esprits et a soulevé dans le pays une grande campagne contre l’homophobie et pour l’avénement d’une loi anti-discrimination.

Malheureusement, une fois encore,  il a fallu que Daniel Zamudio soit torturé par 4 fascistes et qu’il succombe  24 jours plus tard à ses blessures, pour que l’idée q’une loi de ce type voit le jour !!

Le Mouvement de Libération Homosexuelle du Chili, Movilh, a publié à son tour un communiqué qui considère comme « insuffisante » la réponse du gouvernement et averti qu’ «  il ne faut pas arrêter de revoir et d’éliminer les normes discriminatoires » et appelle à impulser un changement culturel de l’armée.

Mais le problème ne s’arrête pas là, dans un pays où l’élite célèbre au grand jour le culte de l’ancien tyran Augusto Pinchet. Un culte qui ne va pas sans le grand soutien de l’organisation extrémiste catholique qu’est l’Opus Dei.

Une note qui d’ailleurs ne va pas sans rappeller les préceptes des dictatures latino-américaines des années 70.

Aujourd’hui, de nombreux membres du gouvernement, de l’armée, des grandes puissances économiques sont nostalgiques du coup d’état de 1973…

Suerte Chile

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source : http://www.clarin.com/mundo/Escandalo-Ejercito-Chile-discriminacion_0_770323112.html

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