[Argentina] Action solidaire dans le centre-ville de Buenos Aires

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Le jeudi 18, nous avons attaqué avec des pierres la banque ITAU située dans les rues Bolivar et Moreno, en plein centre ville de Buenos Aires. Nous avons aussi peint sur leurs vitrines « Solidarité avec la révolte au Brésil ». Un petit geste que nous voulons partager au moment où le pape François Ier (Jorge Bergoglio) se promène dan les rues du pays voisin, devant une foule stupide qui l’acclame, pendant que des milliers de personnes meurent de faim ou sous les balles de l’armée, alors que d’autres crèvent dans les favelas surpeuplées ou sous le joug du narcotrafic et des drogues.

Ni la provocation de la richesse du Vatican, ni le spectacle millionnaire de la prochaine coupe du monde de football, ne peuvent cacher tant de misère.

Contre toute Autorité !

PROPAGANDE ET ACTION

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[Argentina] Jorge Olivera, responsable de l’enlèvement de Marie-Anne Erize, en cavale

Le 5 juillet 2013, Jorge Antonio Olivera, responsable de la disparition de la franco-argentine Marie-Anne Erize, est condamné pour ses actes lors de la dernière dictature militaire, à la prison à perpétuité.

Le 25 juillet, il est conduit, avec un de ses camarades accusé, à l’hôpital militaire central Cosme Argerich pour des raisons médicales floues. L’autorisation de son transfert depuis le centre pénitentiaire a été appuyé par la psychologue Marta Ravasi, sa femme.
L’évasion pensée par Olivera se révélera être une réussite car il est encore aujourd’hui en cavale. Mais rien n’aurait pu se faire sans ses collaborateurs, membres du pouvoir judiciaire, des forces armées, du service pénitentiaire fédéral et du corps médical.
Les deux hommes sont aujourd’hui introuvables, une récompense de 2 millions de pesos est mise en jeu pour chacun d’entre eux.

Le 15 octobre 1976 à midi, alors qu’elle venait faire réparer son vélo, Marie-Anne Erize fut la proie d’un enlèvement. Un inconnu en civil l’aborda et finit par la pousser agressivement à l’arrière d’une Ford Falcon, marque de fabrique des patotas (groupes paramilitaires) lors de la dictature, avec l’aide de deux autres agresseurs. Ce fut la dernière fois que la jeune femme fut aperçue. Depuis peu, elle s’était réfugiée àSan Juan, petite ville du nord-ouest de l’Argentine. La dictature militaire l’avait contrainte à fuir Buenos Aires, devenue alors trop dangereuse pour elle.

La jeune femme d’origine française naquit en 1952 et grandit dans la province de Missiones. Adolescente, elle s’installera avec sa famille à Buenos Aires. À 19 ans, elle jonglera entre différents mondes : celui de la mode, où elle débutera une carrière de mannequinat, et celui de l’action sociale à la villa (Bidonville argentin) Bajo Belgrano.
Deux ans plus tard, elle s’oriente vers une carrière de journaliste et de ce fait s’inscrit à l’Université de Buenos Aires dans la filière anthropologie. Nous sommes en 1973, comme beaucoup de jeunes de gauche, Marie-Anne attends avec impatience le retour de l’ancien président éxilé, Juan Domingo Perón.
Très proche encore des habitants de la villa Bajo Belgrano, elle se rend avec eux à un événement tant attendu : l’arrivée de Perón à l’aéroport d’Ezeiza, le mercredi 20 juin 1973. Toutes la gauche argentine y est rassemblée. Mais le « vieux », comme on l’appelle, a bien changé lors de son exil en Europe aux côtés de Franco et d’autres fascistes en vogue sur le vieux continent. Les cris de joies sont bientôt remplacés par ceux de terreur et de douleur. Perón ordonnera à l’aile droite péroniste de tirer sur les « gauchistes » présents. Un véritable massacre eu alors lieu.
Comme beaucoup, Marie-Anne se sentira trahie par cette homme qui leur avait promis la révolution. Et par le biais de son compagnon de l’époque elle rejoindra la guérilla, le groupe des Montoneros.

L’ancien militaire Jorge Olivera s’est bien reconverti à la sortie de la dictature : Il ne s’agit plus de torturer et de commanditer des enlèvements mais de défendre ceux qui ont agit ainsi. Il est alors avocat et dément toute inculpation concernant son implication dans la disparition de Marie- Anne Erize. Comme toute pourriture qu’il a pu être et qu’il est encore, il n’a eu aucun scrupule lors de la défense de personnages tels que le général  Guillermo Suárez Mason (commandant lors de la dictature du 1er corps de l’armée argentine et ayant ainsi le pouvoir décisionnel des agissements dans les centres de détention clandestins Automotores Orletti, Pozo de Banfield, La Cacha et Olimpo), l’Amiral Emilio Eduardo Massera (un des dirigeants de la junte) ou Erich Priebke (Hauptsturmführer de la SS  à Rome).

En 2000, alors qu’il s’apprêtait à savourer une seconde lune de miel en Italie avec sa femme, il fut arrêté par Interpol sous la demande du juge français Roger Le Loire pour la disparition de Marie-Anne Erize.
Sa défense en Italie fut assurée par l’avocat néofasciste Augusto Sinagra, défenseur également de Licio Gelli, grand maître de la Loge P-2, dont les anciens membres n’étaient autres que Guillermo Suárez Mason, Emilio Eduardo Massera et Sinagra lui même.
Avec l’aide de l’armée Olivera obtint après 42 jours d’enfermement, sa liberté.

En 2007, le juge fédéral de San Juan, Leopoldo Rago Gallo, ordonna la détention d’officiers et sous-officiers dont Olivera pour les tortures commises à l’encontre de l’actuelle juge Margarita Camus. Furent alors arrêtés Osvaldo Benito Martel et Alejandro Víctor Lazo. Mais Olivera y Vic passèrent à la clandestinité.
Durant un an Olivera, se prélassa tranquillement à Vicente López en compagnie de sa femme dans un somptueux chalet.
Le 3 novembre 2008, une brigade de la Police Fédérale l’arrêta malgré une tentative de fuite du bourreau.

On sait aujourd’hui que l’enlèvement de Marie-Anne Erize fut dirigée par Olivera accompagné des officiers Eduardo Bic et Eduardo Daniel Cardozo. Il emmenèrent alors la jeune femme au centre clandestin de détention « La Marquesita » où Olivera et Cadozo se disputèrent entre eux le droit de violer la détenue. Ils l’assassinèrent peu après.

Comment de telles ordures peuvent encore échapper à une justice, déjà trop douce pour eux, avec la complicité des institutions ?
Pourquoi réclamer justice alors que c’est elle-même qui l’aide à s’évader ?
Reprenons en main une vraie justice populaire et auto-organisée et appliquons la nous-même ! Continue reading

[Argentina] Déclaration de José Paredes, Prisonnier politique de Bariloche

José Parades est militant du Mouvement Social et Coopératif du 1 er Mayo, il est prisonnier politique depuis quasiment trois mois

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Dictature d’hier… Démocratie aujourd’hui… Toujours la répression

Hier, je me suis remémoré l’année 1977, année de ma naissance mais pas dans un berceau en or. Mes parents avaient déjà eu mon grand frère (de deux ans mon aîné) et le quinze août, ma mère me mit au monde, sans savoir qu’un an plus tard elle laissera sa vie pour Sergio et Marta. Mon père fut séquestré par la dictature et ma mère aussi en quelque sorte, avec deux enfants en bas âge. C’est alors que commença un calvaire éternel pour eux comme pour nous. Tortures et humiliations de tous types, et comme si ce n’était pas assez, le déracinement familial. Mon père est extradé au Chili, pays duquel il avait déjà fuit d’une autre dictature quand il avait treize ans.

Il lui fallu plusieurs mois pour revenir -m’a dit ma mère- et j’ai grandi avec une colère permanente, pensant à ce que nous avions vécu. Nous allions à l’école avec des sandales cassées et des vêtements usés que l’on nous donnait, que ma mère rendaient comme neufs. Ce n’est pas un reproche que je fais à mes parents, mais montrer comment est la vie des pauvres.

Déjà à mes dix ans, je rêvais d’une vie moins difficile, je me rappelle aujourd’hui, d’un barbecue que nous avions mangé avec d’autres enfants de la déchetterie Viedma, ville où je suis né. Ce jour là, La Anónima jetait ses ordures, mais au lieu de les offrir et ne pas les contaminer, elle les jetait pour que l’on les mange comme des chiens. Nous rassemblions du cuivre, du verre, tout ce que nous pouvions vendre pour avoir de l’argent que nous allions dépenser dans ce monde de consommation.
Plus tard, adolescent, j’ai commencé à travailler à douze, treize ans, d’abord aux champs, puis à l’usine. À 17 ans j’étais déjà maçon et bientôt capable de faire n’importe quel travail. À l’usine j’ai souffert de l’exploitation salariale. J’ai travaillé pour des clous et dans beaucoup d’occasions, je n’étais pas rémunéré, il m’ont simplement baiser. Puis vient le moment de subir le chômage. Jeune et avec l’envie de me faire des amis de mon âge, l’entrepôt m’a captivé. Boire des bières et prendre de la drogue apaisaient mes anxiétés pour un monde meilleur. J’ai eu du mal de rester à ma place, mais l’idée d’un changement m’a maintenu vers mes idéaux et j’ai pu comprendre la réalité qui nous entoure.

J’ai pu sortir du piège que nous tend quotidiennement le pouvoir politique, permettant les drogues et l’alcool pour les jeunes qui laissent toutes leurs inspirations et se convertissent en des victimes faciles du clientélisme. À 22 ans et un long chemin à parcourir, je me suis aventuré à Bariloche et j’ai connu Noelia, qui peu de temps après est devenu ma compagnonne de vie. Nous avons commencer à construire une vie ensemble et penser à une famille qui arrivera bientôt.

Sont arrivés mes enfants Esmeralda et Agustín et j’ai compris la difficulté qu’ont mes parents. Et bien sûr, avec deux enfants et sans travail, chercher tout ce qui est possible pour faire vivre la famille. Puis sont arrivés Eragon et Joselin mes fils cadets. Sans travail, la nécessité de générer des postes s’est faite incessante et je suis devenu un combattant social, aujourd’hui je suis prisonnier pour avoir lutté, dans le pays des droits de l’Homme, pour réclamer ce qui devrait nous être donné de droit, une vie digne. Comme mon père, j’ai subit le déracinement familial et eux de moi, sauf que cette fois durant la « démocratie ». Vivre de nouveau la dictature, c’est ce qui attend les combattants sociaux.

Sans mes enfants, je le vis très mal et je me sens mourir de ne pas être avec eux, tout en sachant leur besoin. La seule chose qui me rassure c’est que Noe est une excellente mère et combattante qui prendra soin d’eux. Je vous aime ma famille. Pour cette raisons, « Monsieur » le gouverneur Weretilneck: Nous ne somme pas des délinquants, mais marginalisés, prisonniers politiques, prisonniers d’une réalité que vous avez aidé à construire et vous le savez. Nous sommes incarcérés sans aucune preuve et pour une raison exagérée. Pour le blocage d’une route en 2011 et l’origine d’un saccage vous nous accusez de vol en bande organisée, avec utilisation d’armes non conventionnelles (pierres), extorsion, violence et atteinte à l’autorité, dommages à la propriété privée…

Liberté pour les 5 prisonniers politiques de Bariloche. Arrêt des tortures psychologiques envers les familles. Arrêt des représailles pour l’obtention d’information. Nous voulons du travail pas des barreaux ! Nous voulons un accès à l’éducation, à la santé, une vie digne ! Pour des enfants le droit à une enfance, pour la justice social, plus de répression et de torture dans les prisons et les rues. Pour une famille unie et digne. Pour l’autogestion. Pour le début de la fin.

Santé et Liberté !!!

José Paredes – combattant social

 

Déclaration traduit par nos soins

 

source : http://presospoliticosbariloche.blogspot.com.ar

[Argentina] Contre la famine et le chômage, déclaration de la FOB

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Nous vivons une réalité angoissante dans les quartiers des différentes provinces et localités, qui chaque fois nous frappe de plus en plus. Les politiciens et hauts fonctionnaires ont augmenté leur salaire de 130 % et nous nous devons subir la croissante inflation et le manque de travail, et comme réponse de l’État face à la faim et le chômage, la répression et l’emprisonnement pour ceux qui exigent une vie digne, comme ce fut le cas pour les piqueter@s1 de la Coopérative du 1er Mai, aujourd’hui détenu.e.s à Bariloche.

Dans le contexte d’une année électorale, le gouvernement national prévoit le «soutien» illimités aux groupes – avec les claires intentions de garder leurs statistiques de vote – Par ailleurs, et avec l’objectif de les délégitimer et les criminaliser, nous nous organisons pour lutter pour nos droits, nous qui travaillons sur les bases de la démocratie directe, la participation, l’autogestion, l’égalité et l’indépendance organisationnelle, nous sommes discriminés et nous n’avons pas la possibilité de travailler dignement pour amener du pain à nos foyers.

À Rosario et le Grand Rosario jamais est arrivé le plan « Argentine Travail »2, ni aucun type de programme de travail digne. Nous nous demandons si sous une décision de l’État, cette région dû subir la principale vague de saccage des dernières années, en décembre passé, et le développement d’un fléau dont souffre l’Argentine : le narcotrafic. Nous sommes l’une des rares organisations qui affronte la situation dans les quartiers, mais chaque jour, en l’absence d’une véritable alternative de travail, les gosses partent chercher un «boulot» au près des narcotrafiquants et la police qui supervisent les activités. D’autant plus que nous, les militants territoriaux, nous avons souffert directement, dans certains quartiers, de l’oppression et malheureusement de l’assassinat, l’an passé, de trois gosses de Villa Moreno et Mecha Ludueña, par les narcos et avec une totale impunité policière.

Nous comprenons, dans ce contexte, la façon dont l’État promeut indirectement ou directement la fuite des gosses envers le travail en coopérative pour basculer vers une mort certaine comme soldats du narcotrafic et de la police.
À Córdoba se sont fait ressentir les terribles conséquences de la dispute électorale de cette année entre le gouvernement provincial et national. Une tension politique qui se répercute sur ceux/celles d’en bas. La politique sociale se résume par le vote, de façon que les pauvres ne soit qu’un pourcentage, pour le gouvernement, dans les urnes. Mais nous sommes des personnes et nous avons des nécessités basiques qui résident non résolues. La situation de précarité que nous vivons est la politique de l’État. L’innocence de l’État est un mensonge. Contre la famine, le gouvernement national offre aux familles, de notre organisation, $80 mensuels alors que le kilo de pain est à $15 . Nos familles sont composées de chômeu.r.s.e.s. qui en général ont plus de 5 enfants.

Dans un même temps, l’État provincial, loin de monter une politique combattant la pauvreté, monte une guerre contre nous, les pauvres. Ils survolent nos maisons avec des hélicoptères, qui nous éclairèrent quand nous marchons dans la rue ou nous scrutent par nos fenêtres. Envoi l’infanterie dans notre quartier et nos maisons.

Quand il nous est donné le peu de miette qui est tombé de la table du gouvernement provincial, il ne peu être dit que leur charité est pas suffisante pour vaincre la famine. Les riches, loin d’avoir moins, ont toujours plus et cela est clair pour ceux qui gouvernent le peuple.

Dans notre organisation, nous résolvons les nécessité les plus urgentes avec ce que l’on peut, quand en réalité, les fonds publics devraient aussi être les nôtres. Nous organisons des pique-nique et des repas.Dans un même temps, nous nous sommes entraînés à différents corps de métiers. Mais nos coopératives ne disposent pas des outils nécessaires pour le nombre croissant de compañer@s, pour lesquels nous exigeons la livraison immédiate de nourriture et des machines de travail.

À Chaco, l’une des provinces les plus pauvres du pays, le gouvernement kirchneriste de Capitanich3 ne tient pas compte des réclamations des organisations qui ne vont pas dans le sens du gouvernement, non pas seulement la Fédération de Base des Organisations, mais aussi les fonctionnaires de base, les enseignants, qui sont réprimés et criminalisés pour le soutien qu’ils apportent aux organismes de lutte. Mais aussi les peuples originels ne sont pas écoutés : alors que le gouvernement pratique le clientélisme à travers ses pointeurs, il ne répond pas aux demandes réitérées de terres pour les habitants des quartiers de Mapic et Tacay. C’est d’autant plus alarmant, à l’intérieur de la province, car de nombreuses personnes sont assassinées par des groupes armés racistes ou décimées par des maladies curables. Pour toutes ces raisons, avec la FOB de Chaco, nous nous mobilisons pour exiger une assistance alimentaire pour les repas que nous organisons dans 4 quartiers des villes de Resistencia et Tirol, en parallèle des travaux d’amélioration de quartier que nous développons comme une forme de lutte contre la faim et le chômage.

Dans la province de Buenos Aires, les conséquences de l’accroissement de la précarisation de la vie, que nous considérons comme une partie de la politique de l’État, ajouté au contexte électoral constituent un an où une fois de plus les nécessités de ceux d’en bas sont une monnaie d’échange pour pouvoir perpétuer un mandat de gestion nationale. Dans les dernières semaines il a été annoncé l’apparition de nouveaux programmes de travail qui rappellent les grandes promesses de 2009″. […]

L’augmentation du coût de la vie, l’inflation et l’augmentation du chômage, le surpeuplement des bidonvilles et leur implantation, l’augmentation des loyers et le manque de politique du logement poussent ceux qui sont les plus démunis aux marges du second ou troisième cordon des banlieues.

Enfin et avec la même intensité que dans le reste des provinces du pays, la croissante criminalisation, les poursuites et procès qu’encourent ceux et celles qui décident de lutter pour leurs droits, démontre que même s’ils s’efforcent de la nier, la politique de l’État à cet égard s’est intensifiée ces dernières années.
La preuve de cette croissante criminalisation est l’élection du secrétaire de la Sécurité, ancien sénateur, Sergio Berni au Ministère de la Sécurité en coordination avec les Ministère du Travail et du Développement Social, où il est déjà vice-ministre, pour « résoudre » les protestations et réclamations sociales. De par leur volonté eux les sœurs Jaras ont été jeté en prison alors qu’elles se défendaient contre un violeur ; les inculpés dans l’affaire Marita Veron4, ont été acquittés, alors que c’est une des situations de traite les plus pragmatique de ces dernières années ; la non-condamnation des responsable de la mort de Mariano Ferreyra, assassiné par des groupes armés à l’aide des syndicats et de l’État, pour avoir lutté pour des meilleures conditions de travail ; l’enferment sans cause valable, ni preuves de 5 militants de la lutte sociale à Bariloche, un des cas les plus exemplaires sur l’invention de causes et de preuves de la part de l’État, qui établissent une relation de force local ou nationale pour continuer à monopoliser avec ou sans consensus social.

Pour toutes ces raisons, nous avons décidé, membres de la Fédération des Organisations de Base, de sortir dans toutes les rues des villes et régions du pays, ensemble avec ceux et celles qui luttent comme nous pour dénoncer, être visibles et exiger notre droit et garantie à une vie digne et respectée.

Plus de famine et de chômage !!

Plus de répression, de criminalisation et de justice tronquée face à la protestation sociale !!

Nous avons le droit à une vie digne, sans la mendier, en l’exigeant, la réclamant, la conquérant et l’appliquant !!

Vive ceux et celles qui luttent !!!

Federación de Organizaciones de Base (FOB)

 

Déclaration traduite par nos soins

source : http://www.fob.org.ar

1Les piqueter@s ont pour action le blocage d’axes routiers pour que leurs revendications soient entendues.

2Plan mis en place par le ministère de développement social ayant pour but la création d’emplois et l’exécution de travaux au bénéfice de la communauté dans les secteurs les plus en difficultés et favoriser leur insertion par, par exemple, le travail en coopérative.

3Jorge Capitanich est le gouverneur de la province de Chaco, il est membre du parti justicialiste, parti de la présidente argentine Cristina Kirchner.

 4Disparue le 8 février 2012. L’enlèvement à été mis en relation avec un trafic d’êtres humains et de la prostitution forcée.

[Argentina] Déclaration de la FORA-AIT sur le 24 mars : Le jour de la mémoire, de la vérité et de la justice

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On a l’impression qu’ils choisissent le nom des jours fériés en fonction de se que ne fera jamais l’État, ce jour devrait en réalité s’appeler : «jour de l’oubli, du mensonge et de l’injustice». Si en réalité nous avions de la mémoire, nous nous rappellerions combien d’ouvriers furent disparus, torturés et assassinés, et qui furent livrés par les bureaucraties syndicales à la dictature actuelle ; nous nous rappellerions combien de politiciens actuellement présents, furent fonctionnaires à cette époque approuvant ce qu’aujourd’hui ils critiquent ; nous nous rappellerions combien de journaux soutenaient la junte militaire alors qu’aujourd’hui ils la condamnent ; ou combien de chefs d’entreprise, aujourd’hui démocrates, se sont enrichis avec les militaires en signant des contrats et des projets qui leur laissaient la voie libre pour la flexibilité salariale et les contrats précaires
poubelles dans le texte, ndt dont nous souffrons maintenant. Si nous avions de la mémoire, nous nous rappellerions que tous les gouvernements et moyens de communication, occultèrent la vérité et transgressèrent la justice. Les intérêts que tous les secteurs, du pouvoir défendus lors de la dictature, sont les mêmes intérêts défendus aujourd’hui avec un peu près les mêmes méthodes. Tant en démocratie qu’en dictature, la répression est importante, et de fait, ce fut le ciment du pays, et tous les gouvernements suivants ont continué avec cette incontournable politique d’État. Le fait que la dernière dictature militaire ait tenu un registre écrit de procédés à adopter avant chaque acte de répression, comme les dossiers des détenus, leurs accusations et condamnations, montre que les militaires n’ont pas agit comme des imbéciles, ni individuellement cachés, mais qu’ils répondaient à une raison de l’État nécessaire pour maintenir le système capitaliste qui était alors en crise. Tous les gouvernements ont choisi la répression, qu’elle soit militaire, policière, syndicale, religieuse, etc, notre pain quotidien, car il est le seul moyen efficace de maintenir un système basé sur l’exploitation et l’injustice.
Aujourd’hui, les disparus ou assassinés par une gâchette facile sont monnaie courante, l’intervention de militaires aux portes des usines où il y a des protestations, des voyous et des bandes organisées syndicales qui se sont arrangées avec la police, non pas uniquement pour le football, mais aussi pour leurs affaires supplémentaires intimidation des travailleurs grévistes.
La détention arbitraire de dizaines de personnes lors d’une manifestation ne nous surprend plus ou la mort d’un activiste social, ou les suicides dans les prisons ne surprennent plus les détenus, le tabassage à tabac lors d’expulsions, ou la protestation contre les entreprises polluantes qui détruisent le sol et l’air, si bien que nous ne sommes plus surpris face à la fonction première de l’État qui est de réprimer et cela continue même à sembler logique dans ce monde capitaliste et démocratique, voilà pourquoi nous n’arrêterons pas de répudier ces actes qui paraissent tant normaux et nous nous organisons pour le combattre. Ce jour férié, n’est autre que la cooptation, du gouvernement, d’une lutte sociale axée sur la vengeance contre les militaires de cette époque. Parce que nous savons très bien que les condamnations et les procès ne rendront pas justice. Pour plus que les militaires ne profitent plus de l’emprisonnement à domicile et soit transférés dans des prisons ordinaires, pour plus qu’ils continuent à être condamnés judiciairement, et cette lutte des enfants ou parents des disparus est totalement légitime, la véritable justice ne peut pas venir des personnes qui approuvent la répression actuelle, comme ceux de la Cour Suprême, ni d’un système créé grâce à cette dictature. Aujourd’hui ces militaires sont «jetables» et les condamner est utile pour le gouvernement en place car ils utilisent politiquement cette situation, et s’autodésigne comme le gouvernement des Droits de l’Homme, quant en réalité l’utilisation des forces policières sont à l’ordre du jour contre les secteurs sociaux en lutte, que ce soit les ouvriers, les étudiants, les paysans, .. etc. D’autant plus que le gouvernement veut redorer l’image de l’État avec cet écran anti-dictature, nous savons que le plan des dictatures en Amérique, a été le coup d’envoi pour instaurer sur tout le continent ces gouvernements démocratiques que nous avons aujourd’hui, et qu’ils font toujours subir les plus grandes humiliations envers les ouvriers, sans être dénoncés.
Toutes les injustices sociales et salariales actuelles comme le travail au noir, les bas salaires, la hausse des prix, l’impôt sur le revenu, la dictature syndicale de la CGT, les entreprises intérimaires, la répression policière dans les quartiers, les mégas entreprises minières, la déforestation, etc, sont les produits des dictatures militaires, pas seulement de celle des années 70, mais aussi les antérieures comme celle de Perón ou de Uriburu, ou de celle des gouvernements démocratiques antérieures qui déportaient et assassinaient les ouvriers pour maintenir la paix capitaliste. L’accomplissement et la conquête des nouveaux droits sont exclusivement à la responsabilité des travailleurs, nous devons nous organiser sans dirigeants et sans partis politiques, et sans rien espérer des gouvernements mis à part de la répression et quelques autres miettes pour que nous les votions et nous nous calmons.
Du point de vue de la Federación Obrera Regional Argentina
FORA : Fédération Ouvrière Régionale Argentine., nous voulons profiter de ce jour pour continuer à dénoncer la répression actuelle du gouvernement hypocrite, déclarant que ces jours fériés ne sont pas des jours de fêtes, mais des jours de lutte.
Cependant, nous sommes conscients que la lutte contre l’État et le capitalisme doit se faire tous les jours en faisant sérieusement la promotion de la mémoire, pour que nous puissions comprendre les vérités qui circulent, et que nous puissions apprendre de nos erreurs et rendre une véritable justice. L’unique manière de l’obtenir est de s’organiser et combattre chaque jour les injustices sociales, tant dans le domaine du travail que dans la rue avec nos pairs, privilégiant la solidarité, le soutien mutuel, l’égalité et la liberté, qui sont des valeurs que ce système ne connaît pas et qui sont nécessaires pour forger un monde nouveau.

Sociedad de Resistencia Oficios Varios Capital, adherida a la FORA-AIT

[Argentina] Le 24 mars 1976, la guerre d’Algérie bis

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Le 24 mars 1976, trois ans après le retour de Juan Domingo Perón et un an après sa mort, une nouvelle fait de nouveau tressaillir les argentins, un coup d’état vient d’avoir lieu. Le premier communiqué de la junte militaire sera celui-ci :

«  Nous communiquons à la population que, à partir de cette date, le pays est sous le contrôle opérationnel de la Junte des Commandants Généraux des Forces Armées. Il est recommandé à tous les habitants le respect strict des dispositions et directives émanant des autorités militaires, de sécurité ou policières, et une attention extrême afin d’éviter toutes actions et attitudes individuelles ou de groupe qui pourraient exiger une intervention drastique du personnel des opérations. Signé : Général Jorge Rafael Videla, Amiral Emilio Eduardo Massera et Brigadier Orlando Ramón Agosti. »

À cette date, et pour les sept ans à venir, les argentins connurent une guerre sale ayant laissée derrière elle 30 000 disparus. Le Processus de Réorganisation Nationale était appliqué sans pitié pour « vaincre la subversion » allant jusqu’à s’attaquer à des enfants.1

L’installation de cette junte et son fonctionnement sont le résultat d’une implication mondiale. Bien entendu, La Doctrine de Sécurité Nationale, créée par le président nord-américain Harry Truman, en 1947 à la suite de la Guerre Froide, « justifiait pleinement » la présence des États-Unis ; car comme cette dernière spécifiait l’empire américain devaient intervenir militairement dans les pays perturbés par l’avancée communiste, car ils constituaient une agression à la sécurité nationale. Les pays latino-américains durent adhérer à cette doctrine afin de ne pas compromettre leur amitié avec les États-Unis qui jugeaient leur neutralité comme immorale.

Mais, ce ne furent pas les seuls marionnettistes, d’autres plus discrets et moins habitués à agir sur le continent américain aidèrent allègrement la junte à se mettre en place. Les premiers actes d’application de la doctrine étasunienne fut la création au Brésil à l’aube de l’avènement du dictateur Castelo Branco, du service national d’information et l’ouverture de l’École Militaire des Amériques.

L’institution forma jusqu’en 2001 plus de 61 000 militaires en technique de contre-guérilla, tortures et interrogatoires. Parmi les élèves, le nicaraguayen Roberto D’Aubuisson, les panaméens Manuel Noriega et Omar Torrijos, le bolivien Hugo Banzer, le péruvien Vladimiro Montesinos, les généraux argentins Roberto Marcelo Levingston, Leopoldo Galtieri, l’amiral Emilio Eduardo Massera ou encore les officiers d’Augusto Pinochet.

Les méthodes de torture y ont été enseignées par des militaires français, vétérans des guerres d’Indochine et d’Algérie, comme Paul Aussaresses et Roger Trinquier. Le théologien Joseph Comblin affirmera et confirmera le rôle majeurs de ces serviteurs de l’hexagone :

« En Argentine, la stratégie de la guerre contre-révolutionnaire est venue directement de France. C’est pourquoi l’armée argentine a adopté la théorie du front interne et des frontières idéologiques, ainsi que la pratique de la guerre contre la subversion, avant même que les Américains ne l’aient mise au point. Dès 1959, tout cela fait partie de la doctrine militaire argentine : d’une certaine façon, la doctrine américaine de la sécurité nationale n’était plus nécessaire, parce qu’on avait déjà son équivalent importé de France. Mais par ailleurs, cette importation française constituait une excellente introduction : les mentalités étaient déjà prêtes. »2

Les élèves de l’École Militaire des Amériques s’applique depuis à reproduire un schéma stratégique similaire à la guerre d’Algérie : La quadrillage du territoire, les méthodes interrogatoires psychologiques et physiques (en argentine la gégène est appelée la picana), les vols de la mort (ou Crevettes Bigeard en Algérie, le détenu est sédaté et jeté vivant hors d’hélicoptère ou avion se situant à plusieurs kilomètres au dessus de la mer), l’élimination des réseaux subversifs, …

Néanmoins, les premières applications de la doctrine française en Argentine peuvent être remarquée dès 1957 avec l’arrivée du général Robert Bentresque, recruté par l’État-major argentin avec le soutien de l’ambassade française. Précédé par les colonels Patruce de Naurois et Pierre Badie, ils réaliseront ensemble un travail de préparation idéologique à la doctrine de la guerre contre-révolutionnaire auprès de cadres de l’armée.

En pleine guerre d’Algérie, les français expérimentent alors de nouvelles méthodes visant à la destruction de tout subversifs menaçant le bon déroulement du conflit et sa victoire, puis les transmettent aux demandeurs du continent américain.

Les commandos Delta en Algérie furent les premiers initiateurs de ces nouvelle méthodes d’extermination (un commando séquestre la personne visée a son domicile. Cette dernière est assassinée directement ou enlevée pour être torturée, interrogée puis liquidée. Son corps sera déposé quelques jours plus tard sur un terrain vague). Cet enseignement formera les futurs escadrons de la mort argentins par le biais du film La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo qui expose la lutte pour le contrôle de la Casbah entre militants du FLN et les parachutistes français. Comble de l’ironie, ce témoignage cinématographique se voulait critique envers le gouvernement français et s’est d’ailleurs vu interdit dans l’hexagone.

À la suite de la guerre d’Algérie de nombreux acteurs français accusés pour crime contre l’humanité se sont exilés au Chili et en Argentine. Aujourd’hui date funeste d’anniversaire de ce coup d’État, continuons à combattre les systèmes fascistes, les responsable de ces derniers sans oublier les acteurs dans l’ombre. L’histoire française occulte généralement volontiers certaines pages… Les guerres d’Indochine et d’Algérie encore taboues, la collaboration avec les nord et sud-américains pour la diffusion massive de leur doctrine. La doctrine française, ouvrage de Trinquier partant de constatation en Indochine puis mis en application prototype en Algérie, est sûrement la stratégie de guerre la plus utilisée au monde aujourd’hui.

N’oublions pas l’implication du gouvernement français, n’oublions pas les horreurs commises !!!

N’oublions pas le système répressif des argentins sur leur population !!!

sources :

COMBLIN Joseph, Le pouvoir militaire en Amérique latine, Ed. Delarge, Paris, 1977, 242 p.

ROBIN Marie-Monique, Escadrons de la mort, l’École française, La Découverte, Paris, 2004, 453 p.

1Voir article İ Nunca más la noche de los lápices !

2 COMBLIN Joseph, Le pouvoir militaire en Amérique latine, Ed. Delarge, Paris, 1977, p.146.

[Argentina] ¿ Nunca Más ? Ce qu’en pense la nouvelle coqueluche du Vatican…

Alors que le Vatican se réjouit de l’élection de son nouveau dirigeant, le monde entier (ou presque) s’interroge non pas sur l’utilité d’un tout puissant pantin religieux, mais sur son passé. Tout comme Benoît XVI fut accusé d’avoir été le fruit des jeunesses hitlériennes, François Ier, lui, d’avoir collaboré pendant la dictature argentine au vol de bébés des disparu.e.s.

De là s’en suit, bien-entendu, un débat entre les pro et les anti, les spécialistes et les prix Nobel, entre autres.

Certes, il ne faut sûrement pas laisser un fasciste être au pouvoir… Mais au pouvoir de quoi ? Au pouvoir d’une institution qui sans aucun doute est le miroir même de la haine, l’endoctrinement violent, la terreur, la cause des plus grands génocides de tous les temps….

Bref la peste !

Alors à quoi bon ? A quoi bon s’étonner ? A quoi bon polémiquer sur la légitimité du rang ?

Un fasciste à sa place ! Ce n’est que là l’ordre des choses après tout !

Peut-être faudrait-il se remémorer les atroces événements qui ont mené au vol des enfants pendant la dictature argentine et le rôle du clergé en général…

L’Église argentine durant la dictature a souvent collaboré avec les militaires, certains de ses membres ont également été livré par elle-même à des centres de détention clandestins, en particulier ceux qui œuvraient dans les villas miserias1.

De nature conservatrice l’institution religieuse argentine n’a jamais entrepris un quelconque travail de mémoire concernant cette époque, elle ne s’est jamais repentie non plus du rôle que ses membres ont joué sous le régime totalitaire.

L’affaire des bébés volés, et le travail que fournissent las abuelas de la Plaza de Mayo, est loin d’être achevé.

Lors de l’enlèvement des «subversifs» durant la dernière dictature (1976-1983), certaines femmes étaient enceintes et durent donner la vie dans les camps de concentration.

Les nouveaux nés restaient généralement une quinzaine de jour auprès de leur mère avant d’être adoptés par des familles de militaires. Le régime totalitaire considérait que la subversion était héréditaire et donc qu’elle se transmettait par lien familial. Suivant ce raisonnement, les fils de captifs devaient alors, pour pallier à cela, perdre intégralement leur identité.

Las abuelas ont entamés un long processus de recherche de ces bébés volés. Aujourd’hui plus d’une centaine de cas ont été résolu, grâce à la banque de données génétiques. Les recherches s’effectuent à l’aide de leur ADN en comparaison avec celle des potentiels enfants enlevés. Les résultats de filiation par lien dit d »abuelidad »2 sont possible aujourd’hui à 99,99 %. Malheureusement les enquêtes ne sont pas toujours aussi simples et il reste énormément de cas non-résolu, on estime a 500, le nombre de bébés volés.

Alors, faut-il polémiquer sur un rapport direct ou indirect d’implication de Bergoglio, ou faut-il faire face à l’ennemi commun qu’est la religion, son endoctrinement et sa participation active auprès de régimes totalitaires ?

Aucun Homme est inconscient des actes de son institution lorsqu’il occupe une telle place. Occuper cette place, c’est cautionner… Surtout lorsqu’il s’agit du rôle voulant perpétuer traditionnellement l’endoctrinement mondial.

1 Bidonvilles de Buenos Aires

2 Nom donné de par les recherches menées par las abuelas (grand-mères)

[Argentina] ¿ y Julio ?

Le 18 septembre 2006, après trente ans d’impunité pour les responsables de la dictature militaire argentine, Jorge Julio López est appelé comme témoin au procès de Miguel Etchecolatz.

Le témoignage qu’apportera Julio permettra d’inculper 62 militaires et policiers mais aussi Miguel Etchecolatz à une condamnation à perpétuité pour crimes contre l’humanité.

Rapellons que Julio avait été une victime de cette dictature (1976-1983) qui enfermait dans des centres de détentions clandestins ses « opposants ». Au total 30 000 personnes portées disparues, tortutées et tuées dans ces camps de la mort.

Julio, lui, a été séquestré illégalement le 21 octobre 1976 et remis en liberté le 25 juin 1979. 

Durant ces années là, Miguel Etchecolatz était directeur des enquêtes de la province de Buenos Aires, en charge de centres de détention mais il était aussi le bras droit du Général Ramón Camps.

Ce dernier dirigait la Police de la province de Buenos Aires. Il fut l’un des principaux bourreaux antisémites de la dictature (en particulier lors de l’arrestation de Jacobo Timerman) et le responsable de rafles comme La Noche de los Lápices (voir article précédent).

Depuis le 18 septembre 2006, les hypothèses quant à la disparition de Julio sont nombreuses mais aucune n’a pu être démontrée. 

Le 8 janvier 2007, la députée Nora Ginzburg a présenté un projet de loi spécifiant dans son premier article la création d’ : « une commission bicamérale spéciale destinée à maintenir informé le Congrès de la Nation du déroulement de l’enquête concernant l’enlèvement de Monsieur Jorge Julio López”.

Ce projet n’avançant pas, elle présenta le 15 février de la même année, un autre projet visant à commander un rapport dirigé par le Pouvoir Executif en place (A savoir le gouvernement de Néstor Kirchner). Cette proposition avorta elle aussi.

Nora Ginzburg insista, le 27 février, auprès de la Chambre des Députés pour la mise en place de son premier projet. Le président de la Chambre, Alberto Ballestrini, refusa sa demande. L’ensemble du Pouvoir Executif finit par voter la proposition. Elle fut rejetée 118 voix contre 47 (Tous les députés du Frente para la Victoria et du Peronismo Federal votèrent contre).

Dimanche dernier, à deux jours du funeste anniversaire de la disparition de son père, Rubén López à accepter de répondre à une interview dans le journal argentin La Nación : “ Après six ans nous n’avons rien, ni une preuve, ni un suspect, seulement une lutte et de l’impuissance, ce sont six ans sans réponses de la part de la justice, six ans que nous ne savons rien de rien”.

Il continuera par faire part des “initiatives” prises par les autorités : “En six ans la justice ne nous a donné aucune réponse. L’autre jour, ils m’ont sorti que des moyens avaient été mis place pour surveiller les appels téléphoniques passés de 50 000 portables depuis le 18 septembre 2006. En réalité, cela fait deux ans qu’ils changent de discours : d’abord ils ont attrapé un policier, après un autre policier mais celui là était des fédéraux, maintenant, je sais pas ce qu’il se passe mais ils ne nous disent plus rien […] Aujourd’hui, ils parlent d’analyser les appels passés le premier jour. Ca paraît un peu incroyale, mais bon, c’est ce qu’il se passe”.

Puis quand le journaliste lui parle du gouvernement Kirchner, il répond : “ Dans un premier temps, nous avons eu une réunion avec Néstor Kirchner quand il était président, et il paraissait se sentir concerné. En plus, il avait dit publiquement que “le camarade López avait été enlevé par les mêmes que l’on connaissait”. A ce moment, nous avons senti que le gouvernement était du côté de notre famille. Puis, nous sommes revenu le voir et je lui ai demandé si la promesse qu’il nous avait faites à la première réunion, d’éclaircir l’affaire et de continuer de soutenir la famille, serait respectée de la même manière par la présidente de la nation (ndt : à savoir que l’actuelle présidente est Cristina Kirchner, l’épouse de Néstor Kirchner), et il m’a dit que oui.”.

Mais la réalité est plus dure que les douces paroles du gouvernement. Aujourd’hui personne ne fait rien et Cristina Kirchner n’a aucune fois mentionné cette affaire publiquement. Les proches sont désemparés et alors que la soit-disante volonté du gouvernement est de rendre justice aux victimes de la junte, rien n’est fait, rien n’est assumé !

la dictature est encore belle et bien présente !

[Argentina] İ Nunca más la noche de los lápices !

 

Le 24 mars 1976, Isabel Perón et son gouvernement sont renversés par un putsch organisé par les forces militaires argentines. Le général Videla décide alors d’appliquer les premières mesures du Processus de Réorganisation Nationale, objectif du nouveau gouvernement.

Ainsi, sont appliquées : la suppression des activités politiques, la suppression des droits des travailleurs, le contrôle des syndicats, dont la CGT (contrôle qui aboutira à leur dissolution), l’interdiction des grèves, la dissolution du Congrès et des partis politiques, la destitution de la Cour Suprême de Justice de la Nation, la fermeture de certains lieux de réunions nocturne (bars, discothèques,…), l’interdiction de diffusion de certains livres et publications et enfin la censure de la presse.

D’après le Processus, ce serait dans la jeunesse que résiderait tout le potentiel d’une nation. De ce fait, il leur paraissait impératif d’éduquer ce qui deviendra l’élite. Pour ce faire s’en sont suivi de nouvelles réformes vis à vis des établissements secondaires et universitaires.

Cependant, dans les années 70, de nombreux jeunes furent sensibilisés à des questions politiques, généralement d’extrême gauche. Ce qui poussa la junte à mettre en place une surveillance accrue de cette partie de la population, la privant de liberté.

Certains jeunes choisirent le chemin de la guérilla pour se rebeller contre le pouvoir en place. Ces derniers ne furent pas épargnés par le terrorisme de l’État argentin qui, parmi les disparus séquestrés dans des centres de détention clandestins, comptait 70% de jeunes entre 16 et 30 ans.

Près de 250 adolescents, entre 13 et 18 ans, disparurent durant la dernière dictature militaire argentine.

La plus grande opération « rafle » se déroula il y a tout juste 36 ans, le 16 septembre 1976 entre minuit et cinq heures du matin, et est connue sous le nom de « la noche de los lápices ». Au total dix adolescents furent séquestrés cette nuit là.

Parmi les adolescents militants se trouvaient Francisco López Muntaner et María Claudia Falcone tous deux âgés de 15 ans et étudiants au lycée des Beaux Arts de La Plata; Claudio de Acha et Horacio Ángel Úngaro âgés de 16 ans; Daniel Aberto Racero, María Clara Ciocchini et Pablo Alejandro Díaz âgés de 17 ans, qui lui fut séquestré le 21 septembre et sera l’unique survivant à cette rafle.

Tous appartenaient, à l’exception de Pablo qui militait chez les guévaristes, à l’UES (Unión de Estudiantes Secundarios: Union des Étudiants du Secondaire. Mouvement syndical péroniste) développant les mêmes intérêts politiques mais aussi exerçant les mêmes actions militantes comme l’enseignement de l’écriture et de la lecture dans les bidonvilles.

Ainsi, ils sont portés disparus depuis cette nuit où ils furent incarcérés puis transférés dans les centres de détentions Arana, Pozo de Bánfield, Pozo de Quilmes, Jefatura de Policía de la Provincia de Buenos Aires et les commissariats 5°, 8° et 9° de La Plata et le 3° de Valentín Alsina de Lanús et le Polígono de Tiro de Buenos Aires.

Ces adolescents y étaient traités comme des adultes, sans traitement de faveur. Ils subirent les mêmes tortures, humiliations et abus sexuels.

Hier, leur mémoire a été célébrée dans diverses villes argentines. Malheureusement, cette commémoration a été encore une fois récupérée par les médias et la politique afin de faire passer une nouvelle loi (droit de vote à partir de 16 ans). Qu’importe la nécessité de celle ci, un événement et une commémoration ne devraient en aucun cas être utilisés à des fins intéressées !

Un seul refrain devrait être scandé en chœur : «  İ Nunca más ! »