[Argentina] Déclaration de la FORA-AIT sur le 24 mars : Le jour de la mémoire, de la vérité et de la justice

24-de-marzo

On a l’impression qu’ils choisissent le nom des jours fériés en fonction de se que ne fera jamais l’État, ce jour devrait en réalité s’appeler : «jour de l’oubli, du mensonge et de l’injustice». Si en réalité nous avions de la mémoire, nous nous rappellerions combien d’ouvriers furent disparus, torturés et assassinés, et qui furent livrés par les bureaucraties syndicales à la dictature actuelle ; nous nous rappellerions combien de politiciens actuellement présents, furent fonctionnaires à cette époque approuvant ce qu’aujourd’hui ils critiquent ; nous nous rappellerions combien de journaux soutenaient la junte militaire alors qu’aujourd’hui ils la condamnent ; ou combien de chefs d’entreprise, aujourd’hui démocrates, se sont enrichis avec les militaires en signant des contrats et des projets qui leur laissaient la voie libre pour la flexibilité salariale et les contrats précaires
poubelles dans le texte, ndt dont nous souffrons maintenant. Si nous avions de la mémoire, nous nous rappellerions que tous les gouvernements et moyens de communication, occultèrent la vérité et transgressèrent la justice. Les intérêts que tous les secteurs, du pouvoir défendus lors de la dictature, sont les mêmes intérêts défendus aujourd’hui avec un peu près les mêmes méthodes. Tant en démocratie qu’en dictature, la répression est importante, et de fait, ce fut le ciment du pays, et tous les gouvernements suivants ont continué avec cette incontournable politique d’État. Le fait que la dernière dictature militaire ait tenu un registre écrit de procédés à adopter avant chaque acte de répression, comme les dossiers des détenus, leurs accusations et condamnations, montre que les militaires n’ont pas agit comme des imbéciles, ni individuellement cachés, mais qu’ils répondaient à une raison de l’État nécessaire pour maintenir le système capitaliste qui était alors en crise. Tous les gouvernements ont choisi la répression, qu’elle soit militaire, policière, syndicale, religieuse, etc, notre pain quotidien, car il est le seul moyen efficace de maintenir un système basé sur l’exploitation et l’injustice.
Aujourd’hui, les disparus ou assassinés par une gâchette facile sont monnaie courante, l’intervention de militaires aux portes des usines où il y a des protestations, des voyous et des bandes organisées syndicales qui se sont arrangées avec la police, non pas uniquement pour le football, mais aussi pour leurs affaires supplémentaires intimidation des travailleurs grévistes.
La détention arbitraire de dizaines de personnes lors d’une manifestation ne nous surprend plus ou la mort d’un activiste social, ou les suicides dans les prisons ne surprennent plus les détenus, le tabassage à tabac lors d’expulsions, ou la protestation contre les entreprises polluantes qui détruisent le sol et l’air, si bien que nous ne sommes plus surpris face à la fonction première de l’État qui est de réprimer et cela continue même à sembler logique dans ce monde capitaliste et démocratique, voilà pourquoi nous n’arrêterons pas de répudier ces actes qui paraissent tant normaux et nous nous organisons pour le combattre. Ce jour férié, n’est autre que la cooptation, du gouvernement, d’une lutte sociale axée sur la vengeance contre les militaires de cette époque. Parce que nous savons très bien que les condamnations et les procès ne rendront pas justice. Pour plus que les militaires ne profitent plus de l’emprisonnement à domicile et soit transférés dans des prisons ordinaires, pour plus qu’ils continuent à être condamnés judiciairement, et cette lutte des enfants ou parents des disparus est totalement légitime, la véritable justice ne peut pas venir des personnes qui approuvent la répression actuelle, comme ceux de la Cour Suprême, ni d’un système créé grâce à cette dictature. Aujourd’hui ces militaires sont «jetables» et les condamner est utile pour le gouvernement en place car ils utilisent politiquement cette situation, et s’autodésigne comme le gouvernement des Droits de l’Homme, quant en réalité l’utilisation des forces policières sont à l’ordre du jour contre les secteurs sociaux en lutte, que ce soit les ouvriers, les étudiants, les paysans, .. etc. D’autant plus que le gouvernement veut redorer l’image de l’État avec cet écran anti-dictature, nous savons que le plan des dictatures en Amérique, a été le coup d’envoi pour instaurer sur tout le continent ces gouvernements démocratiques que nous avons aujourd’hui, et qu’ils font toujours subir les plus grandes humiliations envers les ouvriers, sans être dénoncés.
Toutes les injustices sociales et salariales actuelles comme le travail au noir, les bas salaires, la hausse des prix, l’impôt sur le revenu, la dictature syndicale de la CGT, les entreprises intérimaires, la répression policière dans les quartiers, les mégas entreprises minières, la déforestation, etc, sont les produits des dictatures militaires, pas seulement de celle des années 70, mais aussi les antérieures comme celle de Perón ou de Uriburu, ou de celle des gouvernements démocratiques antérieures qui déportaient et assassinaient les ouvriers pour maintenir la paix capitaliste. L’accomplissement et la conquête des nouveaux droits sont exclusivement à la responsabilité des travailleurs, nous devons nous organiser sans dirigeants et sans partis politiques, et sans rien espérer des gouvernements mis à part de la répression et quelques autres miettes pour que nous les votions et nous nous calmons.
Du point de vue de la Federación Obrera Regional Argentina
FORA : Fédération Ouvrière Régionale Argentine., nous voulons profiter de ce jour pour continuer à dénoncer la répression actuelle du gouvernement hypocrite, déclarant que ces jours fériés ne sont pas des jours de fêtes, mais des jours de lutte.
Cependant, nous sommes conscients que la lutte contre l’État et le capitalisme doit se faire tous les jours en faisant sérieusement la promotion de la mémoire, pour que nous puissions comprendre les vérités qui circulent, et que nous puissions apprendre de nos erreurs et rendre une véritable justice. L’unique manière de l’obtenir est de s’organiser et combattre chaque jour les injustices sociales, tant dans le domaine du travail que dans la rue avec nos pairs, privilégiant la solidarité, le soutien mutuel, l’égalité et la liberté, qui sont des valeurs que ce système ne connaît pas et qui sont nécessaires pour forger un monde nouveau.

Sociedad de Resistencia Oficios Varios Capital, adherida a la FORA-AIT