[Uruguay] Communiqué de la Solidaria : le harcèlement policier continue

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le 19 mai ,

Le vendredi 10 mai dans la matinée, des policiers, qui arrivèrent en quatre patrouilles, ont tenté d’ouvrir la porte d’entrée de la Solidaria, par des coups de pieds, des insultes et des menaces. Des camarades et des voisins se sont approchés du lieu , situé rue Fernandez Crespo et Cerro Largo, jusqu’à ce que les Forces répressives se retirent.

Comme il était à prévoir, ils sont revenus, le lundi 13 mai, dans la matinée également, exigeant -sans convocation- que quelqu’un de l’espace se présente au commissariat compétent pour être auditionner à propos du rassemblement de l’Église de la congrégation évangélique allemande qui eu lieu le jeudi 2 mai.

Jeudi 16 mai, aux alentours de vingt-et-une heures, quatre policiers ont frappé à la porte appelant un camarade -cette fois avec une convocation- pour qu’il aille témoigner.

Samedi 18 mai, dans la matinée, le camarade a été interrogé près de trois heures non pas uniquement sur le rassemblement mais aussi concernant les groupes qui se réunissent à l’espace. Il fut également interrogé sur ses idées, par exemple, ils lui ont demandé si il était anarchiste, laissant ainsi entrevoir la véritable nature de l’interrogatoire. Ils ne lui posèrent pas que des questions, ils profèrent également des menaces de toutes sortes, y compris celle d’une possible intervention d’un RAID, suite à une fausse déclaration créée par eux-même, concernant le siège d’un narcotrafic établit à l’espace.

Le caractère illégal de la tentative d’expulsion et des demandes d’audition sans convocation ne nous surprennent pas et ne sont pas la source de nos protestations. Le mode d’action illégal de la police, la corruption et l’arrogance font partie du même mode vie que celui amené par les exploiteurs, les puissants et leurs défenseurs. Les forces répressives de l’État ne remplissent pas d’autres fonctions que celles d’humilier, de frapper, de menacer, d’enfermer et de faire peur à tous ceux qui ne servent pas à leur monde.

Nous ne nous sentons victimes de rien, nous sommes fiers de défendre un espace que nous avons créé comme un outils pour promouvoir un monde dans lequel les relations ne sont pas réglementées par le pouvoir et l’argent.

Nous savons bien que cela ne signifie pas exclusivement une tentative d’expulsion de la part de la congrégation de l’Église évangélique allemande avec la complicité des forces répressives de l’État. Nous savons que cela signifie plus que tout une tentative d’instauration de la peur dans nos têtes, nous qui ne restons ni tranquilles, ni silencieux. Nous savons qu’il s’agit d’une attaque envers les groupes, les collectifs et les individus qui combattent cette forme de vie basée sur l’exploitation. Nous savons très bien qu’il s’agit d’une attaque envers la lutte contre la mégamine Aratirí et contre tous les projets sociaux autonomes. Nous savons bien encore plus et nous pouvons dire sans hésitation qu’ils tentent de donner une leçon à tous ceux qui n’acceptent pas les conditions de vie imposées par les puissants et les exploiteurs et qui tentent de créer un autre monde basé sur la solidarité, l’entre-aide mutuelle, l’autogestion et l’action directe.

Non à l’expulsion de La Solidaria!
Sortez vos mains de nos centres sociaux.

Source : https://periodicoanarquia.wordpress.com/2013/05/19/comunicado-de-la-solidaria-continua-el-acoso-policial/

Traduit par nos soins en collaboration avec Contra Info

[Uruguay] Montevideo: Solidarité avec la Solidaria!

solidariaMain tendue au camarade, poing fermé à l’ennemi…

Le 10 mai 2013

Aujourd’hui, vendredi 10 mai 2013 à 8h15, à l’espace La Solidaria situé à Fernández Crespo 1813, un patrouille de la police a violemment fait irruption en fracassant la porte, sans aucun mandat, sans s’identifier et en menaçant de réprimer violemment ceux qui se trouvaient à l’intérieur. Quelques voisins sont venus en solidarité pour protester contre la procédure engendrée dans un quartier assiégé par un narcotrafic (las bocas de pastas) amené par l’indifférence et la complicité policière.

Les camarades qui étaient présents ont refusé de sortir devant la situation violente des menaces. Devant cela s’est fait sentir la solidarité amenée par des personnes qui s’étaient regroupées devant la porte de l’espace. Quelques minutes plus tard, un avocat est arrivé, constatant l’illégalité de la procédure. Il a contrôlé ceux qui se trouvaient à l’intérieur et ensuite déclaré qu’il ne s’agissait pas d’une appropriation mais d’une occupation légitime. Après quelques provocations d’un représentant de l’État, qui s’est identifié comme étant du des services de renseignements et qui a commencé à photographier les visages de quelques camarades, la police s’est retirée.

Cette avancée répressive a été menée dans le cadre de l’organisation de la mobilisation d’aujourd’hui pour la défense de l’eau et des ressources naturelles dans la région. Il faut prendre en compte que “La Solidaria” est le siège de coordination régionale du sud contre les mégas projets, et qu’hier s’est déroulé une activité intense concernant la planification de la mobilisation d’aujourd’hui.

La Solidaria est un espace autonome qui a ouvert ses portes en février 2012, quand un groupe de personnes a décidé de réquisitionner cet espace pour l’autogérer et y réaliser diverses activités, en promouvant des valeurs solidaires, anti-autoritaires et d’entreaide mutuelle ; en l’utilisant comme un outil pour renforcer la lutte sociale.

Dans cette maison, il a été réalisé, tout au long de cette année et demie, différents types d’activités, comme : Le cycle du cinéma social et de débats (tout au long de l’année 2012), des discussions sur l’anti-patriarcat et l’éducation (mars 2012), « La foire du livre indépendant et autonome » (FLIA) (Juin 2012), La foire du livre anarchiste de Montevideo (Juillet 2012, avec la participation de maisons d’édition d’Uruguay, du Brésil et d’Argentine), Le festival du cinéma indépendant Globale (Août 2012). Et différents ateliers, qui pour certains fonctionnaient jusqu’à aujourd’hui : Théâtre, récupération créative, reliure artisanale, artisanat avec le maté, ateliers de tango, atelier de cinéma et de vidéo. Et diverses discussions/débats sur des thèmes variés (lutte syndicale, libération animale, environnement et lutte écologique). À leur tour, divers collectifs critiques envers cette réalité utilisent le local comme un espace de réunion et de projection collective, répondant ainsi à un manque d’espaces physiques pour les organisations sociales de Montevideo.

Dans ce même local, il existe depuis onze ans, la « Bibliothèque et archives sociales Luce Fabbri » qui dispose d’un tas de documents uniques, au niveau national, concernant les mouvements ouvriers et sociaux en Uruguay et en Italie des années 1929 à 2000, et une importante documentation sur la lutte antifasciste italienne en Uruguay, appartenant à la défunte militante antifasciste Luce Fabbri (1908-2000), entre autres matériaux.

Les écrits en question appartiennent légalement à l’Église Évangélique Alemande (protestants). La « Bibliothèque et archives sociales Luce Fabbri » a toujours fonctionné dans ce local en autonomie et indépendamment de la dite Église, comme elle maintient également, aujourd’hui, sa totale autonomie avec l’espace La Solidaria avec qui elle partage ses valeurs de solidarité, d’entreaide mutuelle et d’autogestion.

Jusqu’en 2011, l’Église Évangélique, pour s’acquitter de ses dettes envers l’État, avait cédé l’espace, à travers un accord passé avec le INAU1 à une ONG qui utilisait le local pour enfermer de nombreux enfants, dans des conditions de semi-détention, complètement entassés et dans des conditions d’hygiène déplorables. Si bien que, l’INAU se vit dans l’obligation de le fermer pour les dites conditions inhumaines.

À ce moment, un groupe d’individus sensibles à la réalité sociale a restauré le local pour le rendre habitable et ce dernier commença alors à fonctionner comme un espace social solidaire et comme habitation pour quelques camarades, investissant constamment du temps et de l’argent dans son entretien physique et social.

La Solidaria est aujourd’hui un espace quasi unique à Montevideo, où des liens humains peuvent être générés sans intervention d’argent, sans profit, ni intérêt politique de partis. C’est un espace ouvert pour construire un autre type de relations humaines et de liens avec le milieu social, d’où il est possible de construire une société qui se base sur le bien-être collectif et non l’ambition économique, sur la solidarité et non la compétition et l’égoïsme. Dans la lutte pour nos libertés et non dans la soumission aux politiques économiques globales. Dans un espace de vie et non de lois mortes.

Parce que nous croyons que nous devons créer nos espaces, et qu’ils ne doivent pas être offert par un dieu ou un État, que nous pensons qu’il est nécessaire de défendre nos propres espaces.

Ne soyons pas indifférents, ils nous enlèvent ce qui est à tout.e.s

Solidarité et Entre-aide Mutuelle
Non à la répression à La Solidaria, ni envers aucun projet social autonome !

1INAU : Instituto del Niño y Adolescente del Uruguay, Institut de l’Enfant et de l’Adolescent en Uruguay.

Source : Material anarquista

Traduit par nos soins en collaboration avec Contra Info